Région de la Boucle du Mouhoun
Deuxième session ordinaire du Cadre de Concertation provinciale du NAYALA
C’est dans la commune rurale de Yé que la deuxième session ordinaire du cadre de concertation provincial a eu lieu ce 14 juin 2016 dans la salle de réunion de la mairie. La présente session ordinaire a rompu avec l’habitude des débats et communications orales. Cette fois le cadre a choisi la visite des actions sur le terrain du partenaire ODE à travers le projet programme de sécurité alimentaire et nutritionnelle (PROSAN) pour ensuite terminer par trois communications : le bilan des activités du PROSAN dans la commune de Yé, le bilan 2015 de la mise en œuvre des Plans Communaux de Développement dans le Nayala, la situation épidémiologique de là province dans le cas des maladies sous surveillance épidémiologique, et une communication sur la fièvre typhoïde et les divers.
Les participants ont fait une procession vers la sortie sud-ouest de la ville de Yé pour se retrouver dans le quartier Yankadyi afin de toucher du doigt le groupe de femmes unis autour d’un projet du PROSAN qui est l’Epargne Pour le Changement. L’objectif est de rendre autonomes les femmes sans aucune intervention extérieur. Elles sont au nombre de vingt-six et cotisent par semaine la maudite somme de deux cents francs qu’elles se répartissent sous forme de prêt remboursable trois mois après avec deux cent cinquante franc CFA (250F) CFA par mois. En fin d’année les cotisations sont reparties avec les intérêts engrangés.
Au cas où une femme serait dans le besoin d’un crédit plus important elle est dirigée vers les institutions de micro finances et PROSAN les accompagne pour alléger les conditions et créér la confiance. Elles sont réunies au sein d’une structure composée de: la présidente ZONGO Hélène, la Gardienne de la caisse COMBELEMSIGRI Irène, la comptable ZONGO FATI, la gardienne de la clé de la caisse SAMA Marie.
De nos jours L’EPC est présent dans dix-sept villages sur les vingt que compte la commune. Ainsi cent dix (110) groupes d’Epargne Pour le Changement sont bien fonctionnels. Le seul groupe à avoir intégrer un homme est celui de Yankadyi en la personne de Monsieur ROUAMBA Lambert qui détient le cahier ou se note la présence et les montants des cotisations. Mme le Haut-commissaire émue par l’union, la fraternité et le respect mutuel entre les membres de ce groupement les a encouragés à continuer sur cette lancée et à perpétuer L’EPC pour bouter la pauvreté loin de leur ménage.
Après Yankadyi le cadre de concertation s’est déporté sur le site d’un potager de deux hectares entretenu par le groupement maraîcher SINIGNYIA SIGUI dont le président est monsieur ZINA Lacina, situé sur le côté sud-est du village. Ce jardin est entretenu par vingt-cinq (25) femmes et vingt-cinq (25) hommes. Ici ils font la production du moringa.
Le PROSAN a pu réaliser une douzaine de sites dans douze villages et douze écoles. Le projet a réalisé quatre puits a grand diamètre sur le site et les producteurs ont réalisé une quarantaine de petits puits non busés. Dans la parcelle de SIDIBE Boureima les visiteurs sont éblouis par la présence de poquet de maïs qui a poussé il y’a plus d’une semaine déjà. Cette initiative est positivement appréciée par monsieur DAKONE Directeur Provincial de l’Agriculture et de la Sécurité Alimentaire. Qui n’a d’ailleurs pas manqué de félicité Monsieur SIDIBE pour cette prouesse. Parce que dit-il, il n’y a aucune pousse à pareil moment même étant à la fin de la première décade du mois de juin.
Il a suggéré au producteur de s’investir dans la culture de papaye et de moringa car il estime qu’il y’a un double gain sans nuisance aux plants de maïs. Néanmoins le Directeur ne s’est pas empêché de demander le busage des petits puits.
Dans la parcelle de ZEÏ Adou l’assistance a apprécié les pépinières de moringa et de papayer. Chez DISSA Fatouma après les tomates elle produit également le maïs et l’oseille. Cela lui a value les encouragements de Mme la présidente du cadre de concertation provincial.
Les participants se sont par la suite retrouvés dans la salle de réunion de la mairie.
Monsieur Mahamadi TAPSOBA Préfet Président de la Délégation Spéciale, hôte du jour a remercié Mme le Haut-Commissaire pour le choix de la commune.
Mme la présidente dans son mot d’ouverture a souhaité des participants des échanges fructueux tout en réitérant sa reconnaissance à l’Office de Développement de Eglises (ODE) et autres programmes pour leur présence.
Après s’être accordé sur le programme du jour l’examen et l’adoption du compte rendu de la première session tenue a Toma a été faite tout en prenant en compte les amendements des participants.
L’équipe de l’ODE composée du pasteur Etienne BAZIE secrétaire exécutif, Pierre KABORE responsable du volet agriculture durable, André YAMEOGO, Mme DABIRE née NIKIEMA Clémence responsable des finances a désigné Monsieur Pierre KABORE pour le bilan global dans la province.
Agriculture durable et environnement, production de semences dans la Boucle du Mouhoun, les Haut Bassin et le Sahel, épargne endogène, activités génératrices de revenus (AGR), épargne pour le changement (EPC), renforcement des capacités, visites commentées et d’études, réhabilitation d’écoles, cantines scolaires, gouvernance locale, droits des enfants sont les domaines d’intervention du projet. Son exécution a nécessité la somme de deux cent quatre-vingt millions deux cent cinquante-huit mille trois cent quatre francs (280.253.304) F CFA.
Il est à noter que les événements du 16 et 17 septembre 2015 (Putsch manqué) sont survenus au moment de l’introduction des dossiers de crédits, la peur et l’état d’insécurité généralisé qui régnait a contribué à retarder les plans du projet.
La mise en œuvre des plans communaux de développement est effective dans les six communes de la province du Nayala. Mais il y’a un retard généralisé dans l’exécution des prévisions budgétaires a souligné monsieur Aimé TIEMTORE représentant de la Direction Régionale de l’Economie et de la Planification rapporteur du cadre de concertation provincial.
Monsieur Hylarion KIENOU responsable du Service d’Information Sanitaire et de Surveillance Epidémiologique pour le bilan du comité provincial de gestion des épidémies (CPGE) a présenté la situation des maladies sous surveillance. Le profil épidémiologique du Burkina étant dominé par les maladies endémiques et celles à potentiels épidémiques, la synthèse du district sanitaire de Toma selon le SISSE est la suivante:
– La méningite: trois cas à Toma et a Kougny.
– La rougeole: un seul cas à Toma qui s’est avéré négatif.
– Paralysies flasques aiguës : un cas négatif à gassan.
– Ictère fébrile: néant
– Iras: un cas à Bounou commune de Yaba.
– Le paludisme: il présente le plus grand nombre de cas et cause le plus grand nombre de décès dans la province.
Paludisme simple vingt et un mille neuf cent dix cas (21 910) cas. Malgré les efforts déployés les cas ne font qu’augmenter chaque année. Les actions entreprises sont l’octroi des kits palu aux malades, la retro information des agents. Il faut noter que les vingt-trois première semaines de l’année il n’y a pas eu de cas au Nayala.
Mahamadi YERBANGA Médecin Chef du District sanitaire de Toma, a fait une communication sur la fièvre typhoïde. « Typhoïde vient du Grec tuphos qui signifie torpeur et est causée par une bactérie en forme de bâtonnet logeant dans l’estomac. Près de vingt et un millions de personnes sont atteintes et on dénombre chaque année deux cent à six cent milles décès dans le monde par an. La contamination se fait par l’ingestion de viande peu cuite et de boisson ou aliments souillés. »
Les aspects cliniques: quarante-huit heures après contamination, une fièvre en plateau de plus de 40°c accompagnée de céphalées, asthénie, anorexie, insomnie. Cela dure dix à quinze jours le malade présente une septicémie sans altération du pouls, la rate grossit, saignement du nez, langue blanchâtre et douleur abdominale avec gros volume. Le malade est hébété, indifférent à son entourage, délire, dort le jour et éveillé la nuit, diarrhée jus de melon. Les autero toxines causent les hémorragies, selles sanguinolentes et à la longue perforation digestive et la mort survient dans 30% des cas en l’absence de soins.
Le traitement se fait avec les antibiotiques, avec isolement du malade en l’alimentant en liquide (jus de fruits lait etc.) de façon fractionnée.
Pour prévenir le mal il faut une bonne hygiène personnelle. Le lavage des mains, un geste simple qui sauve tout le monde. La vaccination (DTTAB, TyphimVI) a une durée de trois ans. Il faut garder les cadres communs sains.
Après les questions et les contributions sur les trois communications les participants ont été informés du recensement des ménages pour la distribution des moustiquaires imprégnés à longue durée d’action.
Pour éviter les cotisations ponctuelles pour les évènements sociaux les participants par la voix du Secrétaire Général de la Province du Nayala ont mis en place une mutuelle et chaque chef de service est appelé à la collecte des cotisations dans son service.
Mme Salimata DABAL, Haut-Commissaire de la province, présidente du cadre de concertation dans son mot de clôture trouve que la présente session a atteint son objectif. Elle a félicité le secrétaire exécutif de l’ODE et les participants pour la qualité des échanges en souhaitant un bon retour à tous.
Tigiane Antoine Ki pour SCI
