Burkina Faso: la visite de la Coder à Blaise Compaoré fait polémique

La coalition pour la démocratie et la réconciliation a rencontré mardi 11 avril 2017 l’ex-président Blaise Compaoré à Abidjan, en Côte d’Ivoire. Une visite qui s’inscrit dans le cadre de la préparation du processus de réconciliation selon les membres de cette coalition – qui regroupe plusieurs partis politiques dont le Congrès pour la démocratie et le progrès, au pouvoir jusqu’à la chute de l’ancien président. Bien qu’elle intervienne après des entretiens avec le président Roch Marc Christian Kaboré, le président de l’Assemblée nationale et les autorités religieuses et coutumières, cette visite à Blaise Compaoré est mal perçue par certains Burkinabè.

Pour les membres de la Coalition pour la démocratie et la réconciliation nationale (Coder), cette entrevue avec l’ex-homme fort du Burkina Faso s’inscrit dans le cadre d’une série d’échanges sur le processus de réconciliation. Achille Tapsoba, vice-président de la Coder l’assure, leur « démarche ne se veut pas une démarche autre que celle qui consiste à recueillir le point de vue, au même titre que les autres anciens présidents, du président Blaise Compaoré ».

Sauf que quand, de retour à Ouagadougou, la délégation fait le compte-rendu de cette visite les réseaux sociaux s’enflamment et les critiques fusent de partout. Acteurs de la société civile et journalistes dénoncent cette démarche. D’aucuns affirment que « si on devait aller voir Blaise Compaoré, on devrait aller le voir pour lui demander de rentrer au pays et de faire face à ses responsabilités devant la justice ».

« Responsabilités devant la justice »

D’après Achille Tapsoba, « ce qui préoccupe le président Blaise Compaoré, c’est le fait que le Burkina Faso devrait pouvoir solder tous les passifs pour aller à l’unité nationale véritable. Et pour cette raison, il est disposé à adhérer à tout processus de réconciliation. Il n’a jamais été question de pardon ou de ne pas pardonner ». L’ex-président n’aborde en revanche pas les étapes nécessaires pour parvenir à cette réconciliation.

Si le processus de réconciliation estime nécessaire de faire venir Blaise Compaoré et si celui-ci donne son consentement et son accord, Achille Tapsoba pense que son retour sera envisageable.

 

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