Le ministère de l’Éducation nationale et de l’Alphabétisation du Burkina et le Programme d’analyse des systèmes éducatifs de la CONFEMEN (PASEC) ont organisé, le 22 septembre 2016, à Ouagadougou, un atelier de restitution du rapport national de l’évaluation PASEC2014 sous la présidence du ministre en charge de l’Enseignement supérieur. Cet atelier a été précédé de deux rencontres de présentation des résultats au ministre de l’éducation nationale et à ses collaborateurs le 19 septembre et aux partenaires techniques et financiers le 20 septembre en présence du Secrétaire général de la CONFEMEN et du Coordonnateur du PASEC.
Le rapport national publié sous le titre « Performance du système éducatif burkinabé : compétences et facteurs de réussite au primaire » dégage, comme ceux des autres pays évalués dans le cadre de cette première évaluation groupée du PASEC, les forces et les faiblesses du système éducatif en début et en fin de scolarité primaire.
L’enquête menée au Burkina a touché plus de 4 300 élèves répartis dans près de 290 écoles. Les résultats font ressortir que la majorité des élèves disposent des compétences attendues en fin de cycle primaire ; ce qui n’est pas le cas en début de cycle. En début de cycle, si 64,5% des élèves sont en dessous du seuil « suffisant » en langue, ils sont 40,8% qui sont en dessous du seuil « suffisant » en mathématiques ; en fin de cycle, ils sont 43,1% et 41,1% des élèves qui sont en dessous du seuil « suffisant » respectivement en lecture et en mathématiques. En rappel, le seuil « suffisant » de compétences permet de déterminer la part des élèves qui ont une plus grande probabilité de maîtriser ou non les connaissances et compétences jugées indispensables pour poursuivre leur scolarité dans de bonnes conditions.
Au nombre des constats notés dans le rapport national du Burkina, il ressort que malgré le fait que le système éducatif burkinabé se place parmi les plus efficaces de l’enquête PASEC2014, une part importante (plus de 40% autant en lecture qu’en mathématiques) des élèves ne maîtrise pas encore les connaissances et compétences considérées comme suffisantes pour poursuivre une scolarité dans de bonnes conditions. Il y est indiqué également que les performances de certaines régions comme celle du Sahel sont inquiétantes. Un autre élément relevé dans le rapport est la différence entre les élèves en fonction de la localisation de l’école. À ce niveau, les écoles en milieu rural ne proposent pas un environnement favorable à un apprentissage de qualité pour tous les élèves.
L’évaluation du système éducatif du Burkina montre en outre que le redoublement tel qu’il est pratiqué n’est pas une mesure pédagogique efficace permettant aux élèves en difficulté de rattraper leur retard.
Cinq pistes de réflexions ont été formulées : définir des actions et les mettre en œuvre en vue de s’assurer que chaque élève qui quitte une classe pour une autre maîtrise les compétences indispensables, notamment en lecture et en mathématiques ; mettre en place les mesures d’accompagnement annoncées sur le plan administratif, pédagogique et institutionnel ; accentuer les actions en faveur de la réduction effective des disparités entre les genres et entre les zones ; veiller à la mise en œuvre effective des différentes recommandations issues des évaluations ; mener des analyses thématiques supplémentaires pour comprendre certains résultats restés à l’état descriptif.
Lors de la présentation du rapport au cabinet du MENA, le ministre Jean-Martin Coulibaly a souligné le rôle important que joue l’évaluation dans l’orientation des politiques éducatives. Cette idée a été partagée par le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation, Filiga Michel Sawadogo, qui a fait remarquer que l’évaluation périodique du système éducatif burkinabè permet de mettre en relief les forces et les faiblesses et d’identifier les facteurs importants de la réussite scolaire. Les deux ministres en charge de l’éducation ont remercié les partenaires pour leur accompagnement et la CONFEMEN pour la qualité du travail réalisé. Ils ont réaffirmé la volonté politique de tout mettre en œuvre pour consolider et améliorer les acquis.
Pour le Secrétaire général de la CONFEMEN, M. KI Boureima Jacques, le système éducatif burkinabé est en mesure de réaliser de meilleures performances. Aussi a-t-il invité à poursuivre l’accompagnement et l’encadrement des acteurs. La chef de file des Partenaires techniques et financiers de l’éducation, Dominique Crivell s’est voulue rassurante en affirmant que les PTF joueront leur partition en continuant à travailler avec le gouvernement afin d’obtenir de meilleurs résultats à la prochaine évaluation du PASEC prévue en 2019.
Télécharger le rapport et la plaquette BurKina
Source CONFEMEN