Région du Centre
Journée Internationale de la Population
l’adolescente au cœur des préoccupations
Le Burkina-Faso, à l’image de la communauté internationale a commémoré le lundi 11 juillet 2016 la Journée mondiale de la population. Cette 27ème édition s’est placée sous le thème : ‘’ investir dans les adolescentes ’’. L’objectif général de la commémoration de cette journée est d’attirer l’attention de l’opinion nationale et internationale sur les opportunités et les nombreux défis liés à la croissance démographique accélérée auxquels beaucoup de pays font face.
Selon la secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’économie, des finances et du développement chargé de l’aménagement du territoire, Pauline Zouré, l’intérêt de cette journée est « d’assurer la veille ».
Elle est l’occasion pour le gouvernement de se pencher sur les questions de population et de proposer des solutions adéquates.
A cet effet, au titre de cette année, « le challenge le plus important est le recensement général de la population et de l’habitat qui va nous permettre de pouvoir adapter nos politiques et nos suivis d’évaluations aux préoccupations de la population », a-t-elle ajouté.
Pour le ministre de l’économie, des finances et du développement, Rosine Coulibaly, les adolescentes sont confrontées à plus de défis que leurs homologues masculins. Elle a indiqué qu’elles sont l’objet de violation de toutes sortes dans leur univers familial et cela constituait une entrave à leur épanouissement. Elles sont contraintes à des mariages forcés et sujettes aux grossesses précoces. De l’avis du ministre en charge du développement, le thème de la Journée mondiale de la population « nous interpelle à promouvoir une éducation saine et orientée vers l’emploi pour les adolescentes car les opportunités et les choix donnés à ces filles durant l’adolescence leur permettront d’aborder l’âge adulte en tant que citoyennes autonomes et actives ».
Selon la direction générale de l’économie et de la planification, la vie des adolescentes est constituée par une sexualité et une fécondité précoces. En témoignent les statistiques de 2014 où les adolescentes représentaient 23% des femmes en âge de procréer (15-49 ans). A cela s’ajoute les résultats de l’enquête multisectorielle qui révélaient que 3.5% des adolescentes ont eu leurs premiers rapports sexuels avant l’âge de 15 ans. Par ailleurs, des efforts restent à consentir pour l’accès des adolescentes à l’enseignement post-primaire et secondaire car « il reste un maillon faible du système éducatif burkinabè ».
A entendre la représentante des adolescentes, Espérance Kaboré, cette journée est très significative pour elles. « Elle est l’occasion pour nous d’interpeller le gouvernement afin qu’il se penche sur les problèmes que vivent les adolescentes et nous aide à avoir les mêmes droits que les garçons », a-t-elle indiqué. Elle a ajouté qu’elles étaient confrontés à des grossesses dont les pères refusaient la paternité et des infections sexuellement transmissibles (IST) qu’elles se faisaient retransmettre par leur partenaire sexuel.
Pour la secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’économie, des finances et du développement chargé de l’aménagement du territoire, l’investissement qu’implique le thème de cette 27ème édition doit se faire à plusieurs niveaux. Il s’agit entre autre d’investir sur le plan éducatif notamment scolaire, dans la communication, la sensibilisation, sur le plan sanitaire afin de leur donner les moyens de se réaliser. De ses propos, la jeunesse est au cœur des priorités du gouvernement. Et beaucoup d’actions sont mises en œuvre afin de pouvoir répondre à leur besoin et leur permettre de s’affirmer.
La commémoration de la Journée mondiale de la population se déroulera du 1er au 31 juillet 2016 à Ouagadougou et dans les autres régions du Burkina Faso. La direction générale de l’économie et de la planification ainsi que ses partenaires organisent une série d’activités pour la cause à l’endroit des leaders religieux et coutumiers, autorités administratives, cadres des administrations publiques, élèves des lycées et collèges, étudiants, jeunes du secteur informel…. Parmi ces activités, on peut citer les activités de sensibilisation (émissions radio, causerie-débat, théâtres forum), des activités récréatives (match de football, jeux radiophonique)… Il est à noter que du 11 au 13 juillet, l’Association burkinabè pour le bien-être familial (ABBF) et l’ONG Marie Stoppe International vont organiser des journées de consultation gratuite de planification familiale pour les adolescentes.
Bernadette DEMBELE pour SCI
