L’artisanat : Un secteur d’activités peu prisé dans la Komondjari

Région de l’Est

L’artisanat 

Un secteur d’activités peu prisé dans la Komondjari

La province de la Komondjari, située dans la région de l’Est du Burkina Faso, couvre une superficie de cinq mille quarante-huit (5 048) Km2 soit 1,8% de la superficie totale du pays avec une population estimée à quatre-vingt mille quarante-sept (80 047) habitants  et une densité de seize habitants (16) par  kilomètres carré selon le recensement général de la population et de l’habitation de 2006. On y trouve différents secteurs d’activités telles que l’agriculture, l’élevage, la pêche, l’artisanat, le commerce  etc.

Un forgeron en pleine activité.
Un forgeron en pleine activité.

C’est  une province qui se limite au Nord par les provinces du Yagha et de la Gnagna, à l’Ouest par la Gnagna, au Sud par le Gourma, à l’Est par la Tapoa et la République du Niger. Elle tire son nom d’un cours d’eau qui la traverse dans sa partie Nord-est.

La rive Est située du côté de Gayéri est peuplée d’épineux de couleur rouge (acacia Sénégal) ou « komonna » en Gulmancema. Pour atteindre la rive « djali » aux épineux rouges (komonna), les gens qui venaient s’installer à Gayéri devaient traverser ce cours d’eau, ce qui a donné naissance à l’appellation courante « Komondjari », déformation de « komonna djali ». La population qui y habite se compose de gourmantché, de peulh, de mossi et de certaines ethnies minoritaires telles que les djerma, les bissa et les haoussa. Les activités économiques dominantes dans la province sont l’agriculture et l’élevage. L’artisanat ne suscite pas un intérêt économique important.

Ce secteur ne bénéficie d’aucun encadrement. Il existe néanmoins un artisanat utilitaire.

En effet pour leur propre besoin, les populations exercent le métier d’œuvre d’art. C’est ainsi qu’on rencontre des forgerons qui fabriquent des dabas, des haches, des coupes-coupes et des couteaux pour le besoin des travaux domestiques et champêtres. La commercialisation de ces outils se fait sur la place des marchés ou à domiciles. Quant aux potiers, eux fabriquent des marmites, et des canaris pour le besoin de certaines familles. Ce métier est beaucoup pratiqué par les femmes.  Les cordonniers  et les tisserands sont toujours au stade primaire et ne cherchent pas à améliorer leurs produits pour aller vers d’autres marchés plus compétitifs. Il y a ceux qui s’adonnent à la vannerie pour le besoin immédiat telle que la période des récoltes pour ramasser les productions.

D’une manière générale, dans la Komondjari, le secteur de l’artisanat est très peu développé à cause des mentalités peu favorables à cette activité. C’est ce qui explique la non participation aux différentes manifestations d’ordre artisanales ou artistiques. IL est à noter que cette activité est menée soit par des femmes ou  par des personnes plus âgées. Les jeunes eux préfèrent l’aventure dans les pays voisins après les récoltes. Ainsi, les femmes du village de Soualimou sont reconnues pour la fabrication des foyers améliorés céramiques. Elles ont même bénéficié de l’appui de FAFASO pour l’écoulement de leurs produits en organisant des ventes publiques dans les marchés locaux de la province. Le secteur de l’artisanat est caractérisé par une diversité d’activités mais ne permet pas aux acteurs d’être compétitifs à cause du manque de professionnalisme.

 Issa SEPAMA pour SCI

(Visited 1 times, 1 visits today)