Région du Centre
Programme emploi jeunes
Bientôt 4200 professeurs sur le terrain
Le Ministre de l’Education Nationale et de l’Alphabétisation, Jean-Martin Coulibaly a officiellement lancé ce vendredi 1er juillet 2016, la formation des quatre mille deux cent (4200) jeunes recrutés au compte de son département ministériel dans le cadre du programme emploi-jeunes. Cette cérémonie de lancement s’est tenue à Ouagadougou à l’Institut des sciences (IDS).
Selon le Pr Ardjouma Thombiano, Directeur Général de l’Institut des sciences (IDS), ce recrutement est une bouffée d’oxygène pour les jeunes. En rappel, le gouvernement a lancé en avril dernier le recrutement de quatre mille deux cent (4200) jeunes au compte du ministère de l’Education Nationale et de l’Alphabétisation dans le but d’apporter une réponse au chômage des jeunes et au déficit d’enseignants du post-primaire au Burkina Faso.
En effet, les candidats devraient avoir le profil d’un BAC+2. Sur cinq mille cent soixante-huit (5168) candidatures, plus de trois mille cinq cent (3500) ont été validées. Du 1er juillet au 30 septembre 2016, quarante enseignants (40) enseignants vont se chargés de la formation de ces jeunes répartis comme suit : mille deux cent soixante-treize (1273) à l’IDS et deux mille deux cent quarante-six (2246) à l’ l’Ecole normale supérieure de l’université de Koudougou (ENS-UK). Durant trois (03) mois à compter de ce jour 1er juillet, quatre cent soixante-quinze (475) h de cours théoriques seront dispensés à ces jeunes recrus. Les cours théoriques seront sanctionnés d’une attestation à la fin. Le Directeur Général de l’IDS a invité les « élèves-professeurs » en formation dans son institut, à la ponctualité, l’assiduité et le sérieux au travail. «J’en appelle au sens de la responsabilité de tous pour une intégration parfaite », a-t-il ajouté. Il est également prévu cent quarante (140) h de travaux dirigés (TD) et quatre-vingt-sept (87) h de travaux pratiques (TP) lors de la formation.
Pour le Pr Ardjouma Thombiano, le temps imparti pour la formation n’est pas un facteur déterminant pour la réussite du programme. « Nous avons un comité qui a travaillé et qui a conçu un programme vraiment adapté au contexte. En tant que structure technique, nous avons mis l’accent sur la qualité de la formation », a-t-il ajouté. Il expliqua que les cours théoriques seront essentiellement dispensés et les TD vont permettre aux apprenants d’approfondir les connaissances desdits cours. A cela s’ajoute des aspects qui seront complétés sur le terrain durant la formation pratique qui va se poursuivre au niveau des régions.
Selon le ministre en charge de l’Education Nationale, les matières qui seront enseignées sont l’histoire-géo, le français, l’anglais, les sciences de la vie et de la terre (SVT), les maths, la physique pour ce qui concerne l’enseignement général. Quant à l’enseignement technique, « nous avons pris quelques filières où nous avons le plus de déficit », a-t-il poursuivi. Pour Jean-Martin Coulibaly, ce programme vient à point nommé car il y a un grand déficit d’enseignants au niveau du post-primaire. « Nous avons déjà essayé tout un ensemble de mesures qui ne permettaient pas de combler ce déficit », a-t-il indiqué.
Selon le ministre de la Jeunesse, de la formation et de l’insertion professionnelle, Jean-Claude Bouda, 68% des jeunes diplômés de l’enseignement supérieur n’ont pas d’emploi. De son avis, l’objectif du programme emploi-jeunes pour l’éducation nationale est « de contribuer véritablement à résoudre l’épineux problème de chômage des jeunes diplômés ». C’est une grande satisfaction et une grande fierté pour lui que ce programme soit une réalité car beaucoup n’y croyaient pas.
« Cette mesure est une opportunité qui permet à la fois de trouver de l’emploi pour les jeunes et de régler un peu le problème de manque d’emplois qui joue sur la qualité de tout le système. A ce niveau, notre pays connait de grandes difficultés car le nombre que nous formons dépasse les capacités d’accueil de notre pays, de l’administration, de nos entreprises », a indiqué le Ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche Scientifique et de l’Innovation, Pr Filiga Michel Sawadogo. A l’entendre, c’est du manque de prof dès le post-primaire que résulte le bas niveau des étudiants.
Bernadette DEMBELE pour SCI
