15 octobre 1987-15 octobre 2017. Cela fait trente ans que le président du Conseil national de la révolution (CNR), le capitaine Thomas Sankara trouvait la mort dans les locaux du Conseil de l’entente à Ouagadougou. Le Comité international mémorial Thomas Sankara (CIM-TS), et ses partisans burkinabè se sont réunis au conseil de l’entente ce dimanche 15 octobre 2017 pour commémorer cette date.
Visiblement, 30 ans n’ont pas suffi à effacer l’image du président Thomas Isidore Noël Sankara de la mémoire de ses partisans. Panafricanistes, militants des droits de l’homme, responsables et militants de partis politiques sankaristes, artistes musiciens et membres des OSC, ont effectué le déplacement du conseil de l’entente où a été assassiné l’homme du 4-août et douze de ses compagnons d’infortune portant ainsi Blaise Compaoré au pouvoir.
C’est par une longue marche que cette journée a été célébrée à Ouagadougou. Partis du Conseil de l’entente, les manifestants, scandant des slogans révolutionnaires, ont rallié le siège de la justice militaire. En chemin, une halte a été marquée devant l’ambassade de France pour demander aux autorités de ce pays la levée de la secrète défense. «Une demande officielle adressée à la France en 2016 pour qu’elle lève son secret défense afin que l’enquête puisse être menée en vue de situer la responsabilité de la France dans ce crime», rappelle le président du CIM, le colonel Bernard Sanou avec l’ensemble de ses camarades. Jusque-là, déplore-t-il, les autorités françaises n’ont pas encore donné suite à ladite requête.
Se basant sur des écrits et témoignages, il se dit convaincu que « le président Thomas Sankara a été victime d’un complot dont les commanditaires sont aussi bien à l’intérieur du Burkina Faso, qu’à l’extérieur du pays, notamment en France». C’est la raison pour laquelle, le Comité international mémorial Thomas Sankara exige non seulement la levée du secret défense mais aussi la mise sur la table de toutes les archives portant sur ce dossier.
Toute chose qui permettrait, selon le président du CIM-TS, l’ouverture d’une enquête en France. Ce message est contenu dans un mémorandum que le comité a remis à l’ambassade de France ce dimanche.
L’ensemble des manifestants, qui arboraient pour certains des t-shirt avec l’effigie du capitaine Sankara, et pour d’autres des pancartes ou encore des photos de l’homme en main, ont voulu témoigner leur détermination à mener le combat pour que la justice soit rendue à leur «père spirituel».
Sur le plan judiciaire, les manifestants souhaitent voir les choses aller un peu plus vite. C’est pourquoi ils ont ensuite rallié la justice militaire afin de remettre un mémorandum récapitulatif de tout ce qui a été fait au niveau de la justice. «Et nous venons aussi pour les encourager dans le travail qu’ils sont en train de faire depuis lors. Certes le dossier dure depuis 30 ans, mais eux, ils l’ont il n’y a que quelques mois», a laissé entendre le président du CIM-TS, après avoir été reçu par les premiers responsables de cette institution.
Les manifestants, espèrent que, «très bientôt, le dossier passera à l’étape du procès que nous attendons de tout notre cœur».
Alfred Sié KAM/Rédaction SC-Info