Economie et Développement : Le Burkina Faso réalise un taux de croissance de 5,4% en 2016
La ministre de l’économie, des finances et du développement, entourée de ses proches collaborateurs, a tenu une conférence de presse, le 12 janvier 2017, pour dresser le bilan de son département pour l’exercice 2016. Malgré le contexte difficile, le Burkina table sur un taux de croissance économique de 5.4% contre 4% en 2015.
L’ouverture et la transparence, au nom du devoir de redevabilité, c’est l’engagement que madame Hadizatou Rosine COULIBALY/SORI avait pris lors de sa prise de fonction au ministère de l’économie, des finances et du développement, en janvier 2016. Un credo qui justifie selon le ministre, une ouverture permanente aux médias pour rendre compte de l’actualité de son département.
Au menu de ce premier point de presse, le bilan de l’année écoulée. Et le moins que l’on puisse dire c’est que malgré le contexte économique et social difficile tout au long de l’année 2016, le ministère en charge de l’économie et du développement a engrangé des résultats probants. Des acquis majeurs qui vont du pilotage de l’économie et du développement aux finances publiques en passant par la coopération, la coordination et le suivi des politiques de développement économique et social ainsi que l’évaluation des projets et programmes de développement.
L’élaboration du Plan National de Développement Economique et Social (PNDES), un succès à mettre à l’actif du Ministère de l’économie, des finances et du développement
Concernant le pilotage de l’économie et de gestion du développement, le principal résultat concerne l’élaboration et l’adoption du nouveau référentiel de développement, le Plan national de développement économique et social (PNDES).
Le succès de la conférence des partenaires du Burkina Faso pour le financement du PNDES organisée à Paris les 07 et 08 décembre a permis d’enregistrer des intentions de financement publics et privés de plus de 18 000 milliards FCFA afin de couvrir le besoin de financement estimé à 5 570,2 milliards FCFA.
Par ailleurs, deux (02) cadrages macroéconomiques ont été réalisés au cours de l’année 2016 et ont permis de disposer d’une situation de l’économie sur la période 2016-2019. Ainsi, le taux de croissance attendu en 2016 est de 5,4% contre 4,0% en 2015. Cette « accélération » de la croissance en 2016 est le signe de la reprise progressive de la confiance du monde des affaires et des partenaires techniques et financiers après les dures épreuves traversées par le pays notamment le coup d’Etat de septembre 2015 et les attaques terroristes de janvier 2016. Elle a par ailleurs indiqué que 2016 a permis de mettre en place les fondements du PNDES et que 2017 sera l’année de l’action. Après le succès de la conférence des partenaires à Paris, explique-t-elle, la mobilisation des ressources se poursuit au sein de son département. Déjà, ce sont huit conventions de financement qui ont été signées pour un montant total de plus de 180 milliards de francs CFA.
Un nouveau dispositif d’encaissement des chèques a été mis en place à travers l’ouverture de 521 comptes bancaires dans treize (13) banques au profit des receveurs des administrations financières. Ce qui a permis une réduction du stock et du flux des chèques impayés. En effet, au 31 décembre 2015, le stock se situait à 37,76 milliards FCFA contre 36,85 milliards FCFA au 31 décembre 2016, soit une réduction de 231 millions FCFA en valeur absolue et de 0,66% en valeur relative. Le flux moyen de chèques impayés, qui était en 2015 de 01 milliard FCFA, est passé à environ 27,83 millions FCFA au 30 septembre 2016.
Au titre de l’élaboration des lois de finances annuelles initiales et rectificatives, leur exécution et l’élaboration des lois de règlement y relatives, mon département a engrangé des résultats significatifs en 2016.le MINEFID a assuré en 2016:
– l’élaboration du budget de l’Etat, exercice 2017 sous format budget programme;
-l’élaboration du Document de Programmation Budgétaire et Economique Pluriannuelle (DPBEP) ou actuel Cadre des Dépenses à Moyen Terme(CDMT) global ;
-l’élaboration de deux lois de finances rectificatives ;
-l’élaboration de loi de règlement pour l’exécution du budget de l’Etat, gestion 2015 ;
-la production des rapports sur l’exécution du budget et de la gestion de la trésorerie de l’Etat, gestion 2016 ;
-l’adaptation du système d’information à la Loi organique portant Loi des Finances(LOLF) 2015-073/CNT du 06/11/2015 relative aux lois de finances (loi qui transpose dans le dispositif national les directives du cadre harmonisé des finances publiques de l’UEMOA) ;
– le paiement à bonne date sur toute l’année des salaires du personnel de l’Etat ;
-la poursuite de la réforme du système de gestion salariale de l’Etat à travers une responsabilisation accrue des gestionnaires des ressources humaines(GRH)dans le traitement des salaires ;
– la prise en compte des statuts des greffiers et des magistrats et reversement des agents publics de l’Etat dans la loi 081 dans le cadre de l’apaisement du front social ;
-la réforme de la situation salariale des appelés SND ;
Pour assurer une gestion saine des deniers publics, garantir la trésorerie au titre du budget de l’Etat, des collectivités territoriales ainsi que des établissements publics de l’Etat et veiller à la viabilité du système financier nationale nos actions en 2016 se sont focalisées sur :
– une maîtrise du flux des chèques impayés;
-le paiement à bonne date des dépenses régulièrement ordonnancées;
-l’adoption des textes relatifs à la réforme budgétaire et comptable dans le cadre de l’entrée en vigueur du budget programme de l’État ;
– Pour assurer la transparence et la célérité dans la commande publique le ministère a engagé des reformes majeurs dans ce domaine qui se sont traduit par :
-l’adoption du décret portant règlementation Générale de la Commande Publique ;
-l’adoption de la loi 020-2016/AN du 22 juillet 2016 portant allègement des conditions d’exécution des projets, programmes et activités de développement ;
-l’adoption du décret portant régime juridique des ordonnateurs de l’Etat et des autres organismes publics ;
-l’élaboration de la mercuriale des prix des BTP, des fournitures et des services courants 2016;
-l’adoption du décret portant modalités de contrôle des opérations financières de l’Etat et des autres organismes publics ;
-l’élaboration du Plan Global de Passation des Marchés (PGPM) 2017 des Ministères et Institutions ;
-l’élaboration du Plan Global de Déblocage des Fonds (PGDF) 2017 des Ministères et Institutions ;
-l’élaboration d’un Référentiel du contrôle à postériori du Contrôleur Financier ;
1230 milliards de recettes propres
Dans le domaine des finances publiques, les ressources budgétaires ont connu un accroissement. Ainsi, ce sont 1230,40milliards FCFA qui ont été recouvrés au titre des recettes propres pour une prévision annuelle de 1 286,83 milliards FCFA, soit un taux de réalisation de 95,62%. Ce taux a connu une progression de 16% par rapport à 2015. De façon détaillée, les trois régies de recettes affichent les résultats suivants :
Direction générale du trésor et de la comptabilité publique (DGTCP) : 148,81 milliards de francs CFA sur une prévision annuelle de 151,86 milliards de francs CFA, soit un taux de réalisation de 97,99% ;
Direction générale des douanes (DGD) : 488 milliards de francs CFA sur une prévision annuelle de 512,03 milliards de francs CFA, soit un taux de réalisation de 95,25% ;
Direction générale des impôts : 593,6 milliards de francs CFA sur une prévision annuelle de 622,94 de francs CFA, soit un taux de réalisation de 95,09%.De manière générale, au 31 décembre 2016, le niveau de mobilisation global provisoire des recettes se chiffre à 1 704,78 milliards de francs CFA pour une prévision de 1945,21 milliards de francs CFA, soit un taux d’exécution de 87,64%.
Ces performances sont dues, entre autres, à la mise en service le 16 février 2016 du Système de Liaison Virtuelle pour les opérations d’Importation et d’Exportation (SYLVIE), à l’élargissement de l’assiette fiscale, au suivi rapproché des contribuables, à l’augmentation des taux des droits exigibles sur certains produits de luxe ainsi que l’institution d’un droit de mutation forfaitaire à payer en matière de mutation d’immeuble au profit de personnes physiques. L’adoption de la loi portant contribution foncière sur les propriétés bâties et non bâties, n’a pas encore produit les résultats attendus.
Pour une meilleure optimisation du circuit de la recette en vue d’atteindre les objectifs de recouvrement contenus dans le PNDES, le ministère a procédé en 2016 à :
– l’ouverture d’une 2ème Direction des moyennes entreprises à Ouagadougou pour une meilleure prise en charge de ce segment d’entreprises ;
– le renforcement de la lutte contre la fraude et le faux avec l’opérationnalisation de la Direction des enquêtes et de la recherche fiscales, ce qui s’est traduit par des poursuites pénales contre des faussaires.
L’exécution des dépenses
Les dépenses de personnel ont enregistré un taux d’exécution de 104,31%, 102,10% pour la dette publique, 91,29% pour les dépenses de fonctionnement. Les dépenses de transferts courants, elles, ont connu un taux d’exécution de 93,06% contre 88,03% pour les dépenses d’investissements et 93,18% pour les transferts en capital. Dans le cadre de la mise en œuvre de la loi 081, ce sont 116 159 agents qui ont bénéficié d’un reversement avec une incidence financière totale de plus de 27 milliards de francs CFA.
Dans le domaine de la formulation des politiques de développement, leur traduction en plans et programmes, la coordination et le suivi des politiques de développement économique et social ainsi que l’évaluation des projets et programmes de développement, les acquis majeurs de l’année 2016 sont :
– la prospective et la planification sectorielle, du suivi des investissements publics, la population et le développement ainsi que l’évaluation des politiques et le suivi des engagements internationaux ;
– le renforcement de la veille économique à l’effet d’orienter la prise de décision ;
– la production des notes mensuelles de conjoncture soumis aux différentes sessions ;
– le renforcement des capacités opérationnelles des outils de prévisions a été poursuivi ;
– la tenue de six (06) sessions de la Commission nationale de planification du développement qui ont examiné, validé et délivré des autorisations d’introduction en Conseil de Ministres des politiques et stratégies dont le PNDES, le schéma national d’aménagement et de développement durable du territoire et la stratégie globale de lutte contre la fraude ;
– l’appui technique apporté aux ministères pour l’élaboration de leurs politiques sectorielles ;
– la tenue d’une conférence publique sur l’économie et le développement sur le thème : « Energie et transformation structurelle de l’économie nationale : enjeux, défis et perspectives» ;
– l’élaboration du profil du dividende démographique du Burkina Faso ;
– la tenue des septièmes assises de l’Assemblée Générale des Projets et Programmes de Développement les 27 et 28 juin 2016 sous le thème : « La rationalisation comme solution d’efficacité dans la gestion des projets et programmes de développement » ;
– et l’Organisation des revues dont une conjointe BAD –Banque Mondiale – FIDA le 29 mars 2016 et des Revues de portefeuille des projets de la BAD, la BID, la BOAD et la Coopération Suisse ;
– l’organisation de missions de supervision de près d’une vingtaine de projets ;
– l’élaboration du Programme Triennal d’Investissement Public triennal Glissant (PTIP-G) ;
– la tenue d’ateliers d’intégration des résultats de priorisation des cibles ODD dans le PNDES.
Pour ce qui est de l’’aménagement du territoire, il est à noter la validation du projet de Schéma national d’aménagement et de développement durable du territoire (SNADDT) par tous les acteurs nationaux en septembre. Son adoption est intervenue en Conseil des Ministres le 5 janvier dernier.
Par ailleurs, la phase pilote du Programme National d’Appui au Développement des Economies Locales (PADEL) a été lancé officiellement à Dori le 18 novembre 2016 par le Président du Faso. L’objectif global du PADEL est de contribuer à l’amélioration des conditions socio-économiques des populations à la base. D’un coût global estimé à plus de 338 milliards FCFA sur la période 2016-2020, le projet ciblera, dans chaque région, les populations vulnérables et les jeunes.
Au titre de la gestion des relations de coopération économique, technique et financière avec les partenaires techniques et financiers et les Organisations Non Gouvernementales, le ministère de l’économie, des finances et du développement a, à son actif pour 2016 :
– la signature de quarante-deux (42) conventions de financement d’un montant global de 655 853 305 504,33 milliards de F CFA, soit 24 Conventions de financement des partenaires bilatéraux d’un montant total de 169 406 376 718,33 milliards de F CFA et dix- huit (18) conventions des multilatéraux qui s’élèvent à 486 446 928 786 milliards de F CFA ;
– l’élaboration et diffusion du rapport sur la coopération au développement 2015 (RCD 2015), document important qui retrace les flux d’aide reçus par le Burkina au cours d’une année ;
– l’élaboration de la Politique Nationale de la Coopération au Développement (PNCD), document important qui fixe la vision du Burkina en matière de gestion de l’aide ;
– l’élaboration du programme de projet PPP 2016 adopté en Conseil des Ministres du 29 septembre 2016, document qui contient l’ensemble des projets de développement qui seront exécutés en PPP ;
– l’organisation et tenue de deux (02) revues de facilité de Crédit (FEC) avec le FMI ;
– la formulation et la conclusion du processus d’adhésion du Burkina à l’Initiative d’Addis pour la fiscalité (ATI).
Le ministère a également piloté de nombreuses réformes dans le cadre de l’amélioration de a gouvernance du patrimoine de l’Etat et surtout dans le domaine de la lutte contre la corruption.
Mme le Ministre a félicité l’ensemble du personnel pour ces acquis et les a encouragé à poursuivre la nécessaire optimisation du circuit de la recette pour mieux répondre aux objectifs de recouvrement fixés par le PNDES. Elle a en outre, appelé l’ensemble des acteurs à s’investir davantage en 2017 pour la réalisation des projets structurants inscrits dans le PNDES. Toute chose qui selon elle, permettra de consolider les acquis et poursuivre la transformation structurelle de l’économie burkinabè pour le bien-être des populations.