CHANG’E 3: LE ROVER CHINOIS VU SUR LA LUNE PAR LRO

Le 14 décembre 2013, la Chine a posé avec succès un module d’alunissage et un rover sur la Lune. J’espérais qu’à un moment donné le Lunar Reconnaissance Orbiter (LRO) de la NASA serait capable de le détecter, et cela est arrivé plus vite que je ne l’attendais.


© NASA/GSFC/Arizona State University

L’image animée montre des photos avant/après de l’endroit. Vous pouvez clairement voir le module d’lunissage (le gros point) et le rover (le petit point) dans la photo «après», qui a été prise le 24 décembre 2013 quand LRO était presque exactement au dessus de la paire. Chaque pixel de l’image représente environ 1,50 mètre, et toute la photo fait quelque chose comme 600 mètres de côté (soit 2.000 pieds). L’image «avant» a été prise en juin 2013, c’est presque exactement la même, à l’exception des deux objets de fabrication humaine (la lumière est aussi un peu différente, mais pas tant que ça).

Le rover, nommé Yutu, envoie déjà des données scientifiques à la Terre et a déjà pris un joli spectre aux rayons X de la surface lunaire. Le rover dispose d’un appareil contenant une petite source radioactive. Il bombarde la surface lunaire en dessous de lui de particules subatomiques et de rayons X, et elle répond en émettant des rayons X elle aussi. Chaque élément dans le régolithe (c’est ainsi que les scientifiques appellent la pierre broyée et la poussière de la surface) émet un rayon X avec une énergie très spécifique qui, comme uneempreinte digitale, identifie le matériau. Le résultat peut ensuite être présenté en graphique pour déterminer ce que contient le régolithe aussi bien que la quantité de chaque élément qui le compose. Vous pouvez voir le signal du silicone, de l’aluminium, du calcium, du du potassium, du fer et plus encore (le «Ka» et «Kb» réfèrent à la façon dont le matériau émet les rayons X, comme l’oxygène de notre atmosphère peut émettre de la lumière verte ou rouge dans une aurore boréale.

Donc Yutu, comme Curiosity sur Mars, est un laboratoire de chimieambulant, capable de déterminer la composition de la surface qu’il traverse. Si les humains retournent sur la Lune, ou quand ils y retourneront (et ce sera «quand» les gars), ils voudront connaitre cette information. Le régolithe est riche en matériaux pouvant être utilisés pour créer abri, air, eau et même carburant de fusées. A un moment ou à un autre, cette bénédiction chimique sera utilisée pour faire vivre une population humaine sur la Lune et lui permettre d’explorer l’espace.

Je ne sais pas quand est-ce que cela arrivera, mais je pense que cela sera plus tôt que les gens ne le pensent. La Chine est clairement sérieuse là-dessus, et j’espère que le gouvernement prendra ça au sérieux également. Pour le moment, la Maison Blanche continue de dévaster le programme d’exploration planétaire. La sonde de Staurne Cassini et le rover de Mars Curiosity sont menacés par ces coupes budgétaires.

Notre technologie devient meilleure, notre connaissance augmente et le soutien du public est essentiel. Ce n’est pas le moment de tourner le dos au Système Solaire. Ça ne le sera jamais.

Phil Plait

Traduit par BURLO ANDRE pour Sciences-Campus Info

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