Conférence de presse au siège du CFOP : Une année perdue pour le BURKINA FASO

Conférence de presse au siège du CFOP : Une année perdue pour le BURKINA FASO

Les membres du CFOP, les reponsables des partis politiques de l’Opposition Politique.

C’est ce mardi 7 février 2017 que le Chef de File de l’Opposition Politique (CFOP) a choisi pour inviter la presse à son siège afin de partager le contenu de son mémorandum sur un an du régime du Président Roch Marc Christian KABORE. L’honneur est revenue au premier responsable du CFOP, Monsieur DIABRE Zéphirin d’accueillir ses hôtes et de les situer dans le contexte de cette rencontre de partage.

Avant tout propos, le premier responsable du CFOP a félicité les ETALONS pour leur brillante prestation à la CAN 2017 et a foi que la coupe « dormira » au Burkina Faso un jour. En rappel le 12 Avril 2016, l’opposition politique avait publié ’’l’AN 1 du régime du Président Roch Marc Christian KABORE’’. Des voix s’étaient levées en son temps pour dire qu’il était prématuré de juger la gestion du pouvoir. C’est pourquoi l’Opposition Politique a laissé une année complète s’écouler pour apporter un jugement plus objectif sur la gestion du pourvoir d’Etat par le Mouvement du Peuple pour le Progrès (MPP).

Monsieur Zéphirin DIABRE Président du CFOP, président de l’UPC.

Aujourd’hui l’Opposition Politique avec un regard critique estime que l’AN 1 du Président Roch Marc Christian KABORE  est une année perdue par le Burkina Faso. Pour elle, en une année de gestion du pouvoir le MPP a fait beaucoup de nominations complaisantes, il y’a eu par ailleurs une confusion des rôles, une perte de l’autorité de l’Etat. La gouvernance politique est caractérisée par beaucoup de maux. Le Burkina Faso est semblable à un volcan qui fait fuir les investisseurs. Nous avons aujourd’hui une démocratie marquée par la violence. Le pouvoir d’achat des burkinabés est en baisse. On assiste toujours à un pillage des ressources minières. Les hommes d’affaires fuient pour aller investir ailleurs. En sommes il y a trop de discours et peu d’actions.

Après le balayage du contexte socio politique du Burkina Faso par le président du CFOP, la tribune a été cédée à Monsieur Alphonse Marie OUEDRAOGO et à Monsieur SERRE Adama pour passer en revue le Mémorandum sur un an du régime du Président Roch Marc Christian KABORE.

Le mémorandum présenté par le CFOP comprend 07 grands points subdivisés en plusieurs sous points. L’économie des trois premiers grands points a été présentée par Monsieur SERRE Adama, membre de l’Opposition Politique et Président du Rassemblement des Ecologistes du Burkina (R.E.D.BF).

En premier point l’Opposition Politique a fait une analyse du Leadership du Président du Faso. Selon le CFOP, le Leadership du Président du Faso est marqué par une vision invisible. La gestion de son pouvoir donne plus de place à la réaction qu’à l’action. Par ailleurs le Président du Faso a une réelle difficulté à incarner la fonction de Président. Il y a aussi un manque évident d’anticipation. Le régime est caractérisé par un tricéphalisme à l’affrontement. Une autorité qui peine à s’exercer. Des choix contestables de collaborateurs et enfin un effacement sur la scène internationale.

En deuxième grand point, il ressort que la gouvernance politique est actuellement chaotique. En effet, dans le fonctionnement des institutions, une confusion et une perte de l’autorité de l’Etat est constatée. L’animation de la vie politique par le MPP est marquée par un divorce avec l’esprit de l’insurrection et une absence de leadership dans le débat politique. Par ailleurs nous assistons à une coordination bancale de l’action gouvernementale avec une Premier Ministre par défaut, qui ne connait pas son pays, qui est frappé d’une faiblesse d’autorité personnelle, qui est sans expérience en matière de politique publiques et qui ne connait pas l’administration. Les ministres ont été choisis selon des critères obscurs. Enfin les actions législatives sont empreintes de populisme. Aussi assistons-nous à gestion calamiteuse des rapports sociaux.

En troisième grand point, l’Opposition Burkinabé constate que des domaines régaliens sont en jachère. Ce sont entre autres la réconciliation nationale, la justice avec un pas en avant et deux pas en arrière sur les crimes politiques et économiques et une justice militaire inféodée au président. La sécurité : une incapacité notoire à terroriser les terroristes, une communication catastrophique en matière de sécurité, et une sécurité intérieure à l’abandon. La diplomatie est caractérisée par l’amateurisme ou le désespoir. Le rayonnement international du Burkina Faso est en hibernation. La nouvelle constitution : aucune modalité n’est à ce jour précisée quant à son adoption.

En quatrième grand point, la gouvernance économique est marquée par une faible progression de crédits à l’économie en 2016 (1,2%). La dette intérieure atteignait encore 58,9 milliards au 30 Juin 2016. La production d’or a baissé de 08,6% en 2016. La croissance économique est de 05,4% en 2016 contre 04% en 2015. Les nouvelles autorités ont adopté précipitamment en Juillet 2016 le PNDES 2016-2020, un véritable étalage de consommation inefficace et inefficiente des ressources publiques.

Monsieur Alphonse Marie Ouédraogo président de l’URD MS.

A la suite de Monsieur SERRE Adama  la parole a été donnée à Monsieur Alphonse Marie Ouédraogo de l’Union pour la Renaissance Démocratique Mouvement Sankariste (URD/MS) de présenter la suite et la conclusion du mémorandum.

Ainsi donc en Cinquième grand point, Il s’est agi de la gouvernance administrative. L’Etat et l’efficacité de l’administration. En effet, on a une administration qui manque de gouvernail. D’autre part, il y a le clientélisme et la politisation de l’administration. Les cadres expérimentés et compétents de l’Opposition, ceux qui n’ont aucune couleur politique ou ceux dont on doute de l’appartenance à un camp ou à l’autre sont mis à l’écart ou confinés à des rôles subalternes. Et enfin la forte propension d’une administration d’affairistes.

En sixième grand point, il s’agit des ratés de la gouvernance locale. D’une part il y a la difficile mise en place des exécutifs communaux et régionaux. Et d’autres parts, l’Opposition politique se pose la question de savoir si les exécutifs locaux de la majorité sont là pour servir ou se servir !

En septième grand point, il s’agit enfin des échecs sectoriels patents. Nous assistons à une paupérisation galopante, un système de santé pris en otage, un système éducatif dans un chaos persistant, l’emploi des jeunes toujours à la traine. En somme sur la question de l’emploi des jeunes, c’est comme s’ils ont peur de faire appel concrètement au secteur privé. Les Mines et l’Energie sont caractérisées par une gestion brouillonne du premier responsable en charge de ce département.

En conclusion, après un an de pouvoir du nouveau ancien régime, la déception est généralisée et l’espoir pour un vrai changement au Burkina Faso s’éloigne.

 Relwendé Hervé Rouamba pour SCI

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