Région du Centre
Bob-Zié Wilfried Meda, inspecteur de sécurité pénitentiaire interpelle la conscience de la société à travers un roman pour plus d’égards à l’endroit des anciens détenus qui demandent juste une nouvelle chance pour refaire leur vie. La dédicace de l’œuvre a eu lieu le samedi 1er avril 2017 à Ouagadougou en présence du chargé de mission, représentant le ministre de la justice.
« De la prison à la bière » relate l’histoire d’un brillant élève du nom de Joseph Kondombo dit Jo, qui rêvait de devenir un ingénieur hydraulicien. Ayant perdu ses deux parents alors qu’il était encore adolescent, il fut obligé de mettre un frein à ses études pour devenir instituteur. Tombé amoureux de Rouki, il se maria. Jo espérait que sa vie reprendrait enfin un cours normal mais mal lui en prendra. En effet, embrouillé par un malentendu, il se retrouva condamné à 15 ans d’emprisonnement ferme pour le meurtre de son ami d’enfance. Bénéficiant d’une grâce présidentielle, il fut libéré et tenta de refaire sa vie mais hélas, la société ne voulut pas admettre que tout homme était passible de la loi de l’erreur. Même sa seule consolation qui était le travail d’enseignant obtenu ne lui a pas été favorable car les parents ne voulant pas d’un ancien détenu pour encadrer encore moins éduquer leurs enfants. Ainsi pourrait -on résumer la vie de Jo à Instituteur, prison et mort ? Voilà ce qui est dit dans ce roman.
Cette œuvre littéraire de Bob Zié Wilfrid Meda a été présentée au public ce samedi 1er avril 2017. C’était en présence des parents, amis, collègues et connaissances de l’auteur.
Est-il possible que le temps de correction, ne fonde pas une nouvelle orientation pour la vie ? Pendant combien de temps, le fautif doit-il payer pour sa faute ? La condamnation à une peine d’emprisonnement doit-elle engendrer une mort certaine ? Ce sont entre autres les différentes interrogations que pose cette œuvre.
A travers cette œuvre de 131 pages regroupées en 7 chapitres, l’auteur répond à ces questions en interpellant la conscience de tous et de chacun pour plus d’égards à l’endroit des ex pensionnaires des prisons qui demandent une chance pour refaire leur vie. L’œuvre a été préfacée par le docteur Dramane Konaté, enseignant chercheur à l’université Joseph Ki Zerbo. Pour lui, cette œuvre a un
caractère humaniste et cet humanisme s’exprime à travers la quête d’une réinsertion sociale pour les ex pensionnaires. « L’auteur marque les consciences à travers un certain nombre de situations décrites dans l’œuvre et cette œuvre prend ancrage dans les réalités sociales qui ne sont pas toujours abordées par les littéraires », a-t-il ajouté.
Quant à l’auteur, l’écriture est tout d’abord une passion. Il dit être inspiré de son milieu de travail et que toute ressemblance avec des personnes ou des faits de la vie réelle n’est que pure coïncidence. Pour lui, il s’est saisi de la problématique de réinsertion sociale des ex détenus pour exprimer le mépris de la société à leur égard. Il lance donc un appel à la société à faire plus d’indulgence à l’égard de ces ex détenus car tout le monde pourrait se trouver dans cette situation un jour « Les ex délinquants sont le produit de la société, alors il appartient à la société de les recycler en leur redonnant toutes les chances pour se retrouver sur les bons rails de la vie ».
« De la prison à la bière » est disponible dans les maisons d’arrêt, à la librairie DIACFA, Mercury et jeunesse d’Afrique au prix unitaire de 3000 francs CFA.
Alfred Sié KAM/Rédaction SCI
