Dans cette déclaration, le collectif des avocats de CIMFASO contredit certaines informations livrées, au cours de la conférence de presse sur.la animée le 24 avril 2017 par le Procureur du Faso. Pour le collectif, il s’agit, à travers cette déclaration d’apporter des éclaircissements sur l’affaire CIMFASO.
Le 24 avril 2017 aux environs de seize (16) heures, Madame le Procureur du Faso du Tribunal de Grande Instance de Ouagadougou, donnait une conférence de presse sur un certain nombre de dossiers dont celui dit « affaire CIMFASO ».
Au cours de cette conférence de presse, un certain nombre d’affirmations ont été faites, par Madame le Procureur du Faso, ce pourquoi, il nous a paru nécessaire de faire la présente déclaration afin d’apporter à l’opinion public les éléments d’informations nécessaires à sa gouverne et ce, dans le respect strict de l’instruction dans la mesure où effectivement un Juge d’instruction est saisi du dossier.
1- Il a été dit que Monsieur KANAZOE Inoussa refusait de se faire déférer. C’est avec regret que nous avons entendu une telle affirmation car à aucun moment, Monsieur KANAZOE Inoussa n’a entendu se soustraire de la justice. Cependant, ce qui est constant c’est que suite à l’interpellation musclée de Monsieur KANAZOE Inoussa et certains de ses collaborateurs par les éléments de la Gendarmerie Nationale, il a eu un malaise ayant nécessité son internement d’urgence dans une clinique de la place avec l’accord bien entendu de Madame le procureur du Faso. C’est le lieu de noter qu’en lieu et place d’une interpellation musclée, une simple convocation aurait suffi pour que Monsieur KANAZOE Inoussa et autres qui présentent toutes les garanties de représentation et de disponibilité se mettent à la disposition de la Justice.
2- Au cours de la même conférence de presse, Madame le Procureur du Faso informait l’opinion sur les charges qui pesaient sur les personnes poursuivies notamment sur Monsieur KANAZOE Inoussa. A ce propos, c’est avec désolation que nous relevons qu’au moment même où se tenait cette conférence de presse, Monsieur KANAZOE Inoussa qui avait été entendu la veille en enquête préliminaire par la gendarmerie, n’avait même pas encore signé le procès-verbal de ses déclarations, puisque le procès-verbal était en voie de finalisation par la Gendarmerie Nationale. L’on s’interroge alors légitimement de savoir sur quoi Madame le Procureur s’est appuyée pour asseoir sa conviction sur l’existence de charges pesant sur Monsieur KANAZOE Inoussa puisqu’elle n’avait en sa possession aucun élément d’enquête le concernant.
3- Dans ce même élan, il a été déclaré que des personnes ont tenté de corrompre les agents enquêteurs notamment le Capitaine LOMPO B. Youmandia n°2 qui, faisant preuve d’une probité, et d’une intégrité inébranlables, a refusé de se faire corrompre. C’est à son honneur ces qualités que nous recherchons tous en chaque Burkinabè. Cependant, c’est avec curiosité et paradoxe que celui-là même qui a entre autres compétences, la poursuite des infractions à la loi pénale n’ait pas saisi une si belle occasion pour interpeller son corrupteur afin qu’une exemplaire leçon d’intégrité et de probité lui soit donnée.
4- Si il est vrai que la justice doit être et demeurer la même pour tous, nous notons avec beaucoup de regret encore que dans le cas d’espèce les poursuites sont exercées de manière sélective. L’alibi commode de l’opportunité des poursuites ne saurait justifier la mise à l’écart de certains actionnaires dans la Société CIMFASO comme dans bien d’autres sociétés et ce, au même titre que Monsieur KANAZOE Inoussa. En cette qualité, il devrait également répondre des mêmes charges imputées à Monsieur KANAZOE Inoussa et dans les mêmes conditions. Mais hélas ils ont été soigneusement oubliés dans la présente procédure.
5- En tout état de cause, Monsieur KANAZOE Inoussa n’entend point se soustraire de la Justice. Il en a de même pour les autres personnes poursuivis dans le cadre de cette affaire qui, au nom de cette même justice se sont soumis à tous les interrogatoires avant d’être placés sous mandat de dépôt à la Maison d’Arrêt et de Correction de Ouagadougou. Quant au fond de l’affaire, les personnes poursuivies sont sereines et font confiance à la justice, devant laquelle toutes les charges infondées tomberont immanquablement.
Sous toutes réserves et afin que nul n’en ignore
Pour le Collectif des Avocats de la défense