Le mercredi 28 Juin 2017, une visite dans l’une des plus vieilles écoles du Burkina, à Bobo-Dioulasso, (l’école Bobo-Centre A) permet de faire des découvertes importantes.
Située à Koko, au secteur 4 dans l’arrondissement 1 de Bobo- Dioulasso d’où le nom « Ecole Bobo-Centre A », la plus vieille école du Burkina Faso a 114 ans cette année. Selon l’actuel directeur Seydou Sanon, la direction régionale de la LONAB de Bobo-Dioulasso fut le 1er site de cette école. Avec le temps, l’école a été déplacée au quartier Kuinima. C’est en 1927 que l’école Bobo- Centre A, s’est installée à Koko dans le site actuel. Erigée sur une superficie de 2 hectares, avec des matériaux solides, (fers durs, briques rouges avec des murs d’une épaisseur de 40cm), cette école de 6 classes fonctionnelles fut construite du début jusqu’à la fin sans chainage.
Créée officiellement en 1903 par les colons français, c’est en 1904 qu’elle devint fonctionnelle. Jadis dirigée par les colons, ses tous premiers enseignants et animateurs étaient également des officiers français. A l’entendre, de 1903 à 1921 l’école Bobo-Centre A était exclusivement animée par des colons français parce qu’il n’y avait pas d’instituteurs noirs à l’époque. C’est à partir de 1921 que l’école accueillera son premier instituteur noir de nationalité voltaïque, originaire de la ville de Bobo- Dioulasso du nom de Birahim Cire Ba, sorti de la célèbre école régionale William Ponty de Dakar. Plus tard la première institutrice de cette école fut Moussokoro Vicens. Ayant une vocation sous régionale, elle a accueilli des enfants voltaïques, ivoiriens, nigériens, maliens et sénégalais.
Des quelques personnalités citées qui y auraient fait un passage, nous avons le père du président actuel du Faso, Charles Bila Kaboré (comme Directeur), le Directeur du Cabinet actuel du ministère de la défense le colonel Ali Traoré, le Directeur de l’école Technique militaire de Ouagadougou (ETMO) Jude Ba, et le Dr Sa Traoré, propriétaire de la clinique Djétogo à Bobo-Dioulasso. 101. 676 élèves sont passés dans cette école depuis la création de l’école à nos jours.
Au nombre des difficultés évoquées il y a la dégradation des bâtiments, du sol, du plafond, et l’état de vétusté des tables-bancs et des chaises. Seydou Sanon a de ce fait souhaité qu’il y ait une réhabilitation totale du bâtiment, afin de le sécuriser et de lui permettre encore de vivre cent ans. Aussi, il a suggéré la modernisation du mobilier et l’installation de brasseurs dans les salles de classes. Afin de reconstituer la mémoire de cette école, il est prévu une visite des familles Cire Ba et Vicens et une rencontre avec les devanciers. Aussi le directeur a-t-il plaidé pour l’équipement de la salle informatique afin d’initier les élèves au maniement de l’outil informatique.
Notons que certains pans de l’histoire de cette école ont été conservés (le premier registre d’appel des élèves datant d’octobre 1905, des diplômes de CEPE d’Août 1907, des bulletins de naissance d’anciens élèves, etc.) pour servir de repère à la jeune génération.
DCPM/MENA