Attaque terroriste du 13 août : Le Président malien s’incline sur les victimes innocentes à Ouagadougou
Le Président de la République du Mali, Son Excellence Monsieur Ibrahim Boubacar KEÏTA, a déclaré le mardi 15 août 2017 à Ouagadougou, être venu « s’incliner sur les victimes innocentes qui ont été fauchées » lors de l’attaque terroriste contre le café Aziz Istanbul de Ouagadougou le dimanche 13 août 2017. Le chef de l’Etat malien s’exprimait à l’issue de sa visite de « solidarité et d’empathie » aux côtés du Président du Faso, Son Excellence Monsieur Roch Marc Christian KABORE.
Après le cérémonial d’accueil, les deux chefs d’Etat se sont directement rendus sur le site de l’attaque pour constater de visu l’ampleur de cette barbarie. Ils y ont eu droit également aux explications de la Procureure Maïza SEREME et du Commandant de l’unité spéciale d’intervention de la gendarmerie nationale sur le mode opératoire des terroristes.
A la Présidence du Faso, les Présidents KABORE et KEÏTA se sont entretenus en tête à tête avant d’élargir les échanges aux membres de leurs délégations. C’est à l’issue de cette entrevue que le Président de la République du Mali a expliqué le sens de sa venue à Ouagadougou : « Nous ne pouvions ne pas faire ce voyage sur Ouaga pour venir témoigner notre solidarité et dire notre empathie avec le peuple frère du Burkina Faso dans le temps où il est agressé, violenté de la façon la plus brutale, la plus sauvage. Cette douleur vive que, encore une fois on fait subir au peuple du Burkina comme au peuple du Mali, le mien, à Douentza, à Tombouctou ».
Pour le Président Ibrahim Boubacar KEÏTA, « nous ne pouvions donc ne pas venir à Ouaga et surtout étant aujourd’hui le président en exercice du G5 Sahel. Mais peu importe que nous le soyons aujourd’hui ou que nous l’eussions pas été, nous aurions fait le voyage de Ouaga comme nous l’avons fait en d’autres temps ».
Cette attaque terroriste, de l’avis du chef de l’Etat malien, est encore et aussi la preuve que si « le G5 Sahel n’existait pas, il aurait fallu peut-être le créer ». Aussi, a-t-il révélé que la force conjointe du G5 Sahel est en « phase de mise en place avec sa base opérationnelle qui est en cours d’installation à Sévaré ».
Le Président Ibrahim Boubacar KEÏTA a donc salué la mutualisation des ressources à travers le G5 Sahel, même si, a-t-il fait remarquer que la zone sahélienne traverse une période difficile en matière de sécurité, mais que les gouvernants feront face à leurs responsabilités : « C’est un dur temps qui est imposé à nos peuples, un très dur temps. Nous avons d’autres besoins aujourd’hui que des besoins de renforcement de sécurité, de défense. Nous devrions aujourd’hui ne nous dédier qu’aux tâches de développement au profit de nos peuples, de nos populations. Mais voilà qu’on nous en distrait pour nous occuper davantage avec beaucoup plus d’investissements du secteur de la sécurité et de la défense. Mais si tel est le prix à payer, nous y sommes prêts ».
Ce déplacement à Ouagadougou du Président en exercice du G5 Sahel dans cette situation de deuil national s’inscrit dans le prolongement de la solidarité internationale qui s’est manifestée à travers le monde en faveur de notre pays aussitôt après l’attaque terroriste : « Ma présence aujourd’hui ici à Ouaga aux côtés de mon frère Roch Marc Christian KABORE, c’est simplement la solidarité, la sympathie et l’empathie, et dire que le G5 Sahel comme tout le Sahel est uni dans cette douloureuse circonstance et que nous ne baisserons pas les bras, on ne nous effraiera pas ».
Avant de quitter la capitale burkinabè, le Président Ibrahim Boubacar KEÏTA a invité chaque citoyen du G5 Sahel au patriotisme et à la vigilance : « Peut-être que le temps est venu pour nous aussi de changer quelques habitudes. Le doux temps de l’insouciance est terminé et nous sommes obligés d’admettre que nous sommes quelque part dans une situation aujourd’hui où à tout moment nous pouvons être agressés. Donc, que chacun de nous fasse preuve de la plus grande vigilance ».
La Direction de la Communication de la Présidence du Faso