3 Janvier 1966-3 Janvier 2018, cela fait 52 ans qu’un soulèvement populaire conduisait à la chute du régime de Maurice Yaméogo. Les centrales syndicales ont été au premier rang de ce mouvement qui traduisait les aspirations du peuple a plus de liberté politique, syndicale et d’opinion. En ce jour anniversaire, l’Union d’action syndicale a organisé un panel à la bourse du travail sur l’historique du 3 janvier 1966.
Le 3 Janvier 1966 est une date gravée dans la conscience collective des burkinabè. La chute de Maurice Yaméogo a été un fait inédit dans une Afrique post indépendance où la prise de pouvoir se terminait très souvent dans des bains de sang mais quels sont les véritables facteurs déclencheurs de ce soulèvement populaire ?
C’est pour situer l’opinion nationale et internationale sur cette partie de l’histoire du Burkina Faso, ex Haute Volta que l’Unité d’action syndicale (UAS) a organisé ce mardi 3 janvier 2018 un panel sur le thème « L’historique du 3 Janvier 1966 : Les atteintes à la liberté syndicale ». C’est une conférence publique qui marque les 52 ans des événements du 3 Janvier 1966. 52 ans que le peuple voltaïque a dit non au régime de Maurice Yaméogo. Un soulèvement populaire qui est arrivé selon ces panélistes par l’absence d’écoute aux préoccupations du peuple qui aspirait à plus de liberté et à une gestion vertueuse des biens publics. Selon Augustin Blaise Hien, Président du mois de l’UAS, cette situation se justifie par la sourde oreille que faisait les politiques à son temps, « les travailleurs croupissaient sous le poids des difficultés et on parlait à son temps de pouvoir d’achat et le Président malgré ça voulait réduire le pouvoir d’achat. Un meeting ici à la bourse du travail a été dispersé à coup de gaz lacrymogène », a-t-il indiqué.
Et cette attitude des gouvernants qui consiste à fermer les yeux sur les préoccupations véritables des travailleurs existe toujours sous nos cieux selon Augustin Blaise Hien « on reste toujours dans le dilatoire pour dire les organisations syndicales sont affiliées à des partis politiques, au lieu d’écouter ou de créer de véritable cadre de dialogue sociale pour qu’on s’écoute », regrette-t-il. Du reste il interpelle les travailleurs à toujours lutter pour l’amélioration de leur condition de travail.
Pour Bassolma Bazié, le Burkina Faso manque de gouvernance vertueuse, « La Présidence du Faso a été épinglée par l’Autorité supérieure du contrôle d’Etat dans la malversation de carburant. Le ministère de l’économie, des finances, pareil. Au niveau de l’Assemblée nationale, 135 missions sans justifications. Salifou Diallo a fait voter une loi en mai 2017 effaçant des dizaines d’année de malversation et vous avez vu au niveau des mines, 11 mines d’exploitation industrielle et on ne voit pas d’impact social sur les populations. Qu’on ne vienne pas nous dire qu’il n’y a pas de moyens dans notre pays », a-t-il expliqué.
Les événements du 3 janvier 1966 ont traduit l’attachement du peuple à la liberté de penser, d’opinion, à la liberté politique et syndicale selon les panélistes et à l’image de ceux qui ont défendu les intérêts du peuple en 1966, l’union d’action syndicale a toujours en ligne de mire la défense des droits fondamentaux des travailleurs.
Alfred Sié KAM/Rédaction QNA