SIEGE DE L'ANB

LES OGM et leur règlementation au Burkina Faso

Les organismes génétiquement modifiés sont sans doute parmi les produits les plus connus des biotechnologies. Avec les progrès de la science, ils ont été produits pour répondre à des besoins de l’homme dans divers domaines dont l’agriculture, la santé et l’environnement. Au regard de la technologie dont ils sont issus et de risques potentiels qui leur sont rattachés, la communauté internationale a mis en place des réglementations ratifiées par le Burkina Faso. L’Agence Nationale de Biosécurité est l’autorité nationale compétente en la matière dans notre pays.
Organisme génétiquement modifié
Un Organisme Génétiquement Modifié (OGM) ou organisme transgénique est un organisme animal ou végétale (y compris les virus qui ne sont pas des organismes au sens propre du terme) dont le patrimoine génétique a été modifié d’une manière qui ne s’effectue pas naturellement par multiplication ou recombinaison naturelle. Le terme OGM s’applique à tout organisme génétiquement modifié qu’il soit vivant ou non. Dans le cas où il est vivant c’est-à-dire capable de se reproduire ou de transmettre son patrimoine génétique à un autre organisme, il est alors appelé organisme vivant modifié (OVM).
La technique utilisée, dite de « génie génétique », est la modification par transgénèse (c’est-à-dire par l’insertion dans le patrimoine génétique d’un organisme) d’un ou de plusieurs gènes nouveaux issus d’un autre organisme. L’organisme ayant reçu le ou les nouveaux gènes exprime un ou les caractères nouveaux correspondants. Les gènes nouveaux peuvent provenir de n’importe quel organisme, la technique de la transgène permet ainsi de s’affranchir de la « barrièredes espèces ».
A l’exception de certaines applications d’ordre médical, les manipulations génétiques sur l’homme sont interdites.
Production des plantes génétiquement modifiées à travers le monde
Depuis la mise sur le marché des plantes génétiquement modifiées en 1996, leur production mondiale n’a pas cessé de croître. En 1996, environ 1,7 millions haont été plantées en cultures génétiquement modifiées (GM) surtout dans les pays développés. A partir de 2012 la production totale des pays en voie de développement a dépassé celle des pays industrialisés (figure 1). En 2013, 27 pays ont produit des plantes GM sur une superficie totale de 175,2 millions ha. Huit (8) pays industrialisés ont ainsi cultivé des plantes GM sur 46% des superficies soit 81,1 millions d’ha. Les dix-neuf (19) autres pays producteurs qui sont en voie de développement ont utilisés 54% des superficies soit 94,1 millions d’ha.

Figure 1 : Superficies totales des plantes génétiquement modifiées cultivées par les pays industrialisés et ceux en voie de développement entre 1996 et 2013.
Les Etats Unis sont les premiers producteurs de plantes GM avec 8 spéculations comme indiquées dans le tableau 1.

Tableau 1 : Superficies totales desplantes génétiquement modifiées cultivées par pays en 2013.
Rang Pays Superficie (millions d’hectares) Plantes GM
1 USA* 70,1 Maïs, soja, coton, colza, betterave sucrière, luzerne, papaye, courge
2 Brésil* 40,3 Soja, maïs, coton
3 Argentine* 24,4 Soja, maïs, coton
4 Inde* 11,0 Coton
5 Canada* 10,8 Colza, maïs, soja, betterave sucrière
6 Chine* 4,2 Coton, papaye, peuplier, tomate, poivron
7 Paraguay* 3,6 Soja, maïs, coton
8 Afrique du Sud* 2,9 Maïs, soja, coton
9 Pakistan* 2,8 Coton
10 Uruguay* 1,5 Soja, maïs
11 Bolivie* 1,0 Soja
12 Philippines* 0,8 Maïs
13 Australie* 0,6 Coton, colza
14 Burkina Faso* 0,5 Coton
15 Birmanie* 0,3 Coton
16 Espagne* 0,1 Maïs
17 Mexique* 0,1 Coton, soja
18 Colombie* 0,1 Coton, maïs
19 Soudan* 0,1 Coton
20 Chili <0,1 Maïs, soja, colza
21 Honduras <0,1 Maïs
22 Portugal <0,1 Maïs
23 Cuba <0,1 Maïs
24 République Tchèque <0,1 Maïs
25 Costa Rica <0,1 Coton, soja
26 Roumanie <0,1 Maïs
27 Slovaquie <0,1 Maïs
Total 175,2
* 19 méga-pays GM cultivant au moins 50’000 hectares de plantes GM
Source: Clive James, 201 3.
Le Burkina Faso est le 14ème pays producteur avec le coton Btemblavé sur 0,5 million d’ha. Il faut souligner qu’au Burkina Faso, seul le coton Bt est autorisé pour être cultivé dans l’environnement. Il s’agit d’un coton permettant de lutter contre les insectes carpophages et phyllophages du cotonnier c’est-à-dire s’attaquant aux feuilles et capsules de la plante.
Cependant, d’autres spéculations sont en expérimentation en milieu confiné par les chercheurs. Il s’agit du :
– coton qui serait résistant à un herbicide, le glyphosate ;
– coton qui serait résistant aux insectes et à l’herbicide ;
– niébé Bt résistant à l’insecte Marucavitrata ;
– Metarhiziumroberstsii, un champignon qui aurait un effet destructeur des moustiques (Anophèles gambiae).
Principaux intérêt des OGM
L’intérêt des OGM réside dans les propriétés nouvelles qui leurs sont apportées et qui correspondent aux besoins de l’homme. Ainsi, dans le domaine agricole on peut citer les cas suivants:
– Une plante OGM peut être plus résistante aux insectesen produisant une ou plusieurs protéines néfastes pour les insectes nuisibles à la plante cultivée. Cela permet de réduire ainsi l’utilisation d’insecticides nocifs et¬ coûteux ¬dans la culture (cas du coton Bt) ; Cette moindre utilisation des insecticides permet ainsi de réduire leurs effets en termes de pollution des terres agricoles, des nappes phréatiques, ainsi que des plantes cultivées.
– Une plante OGM peut être tolérante à un herbicide dans une optique de facilitation du travail agricole par la simplification des tâches de désherbage: cet herbicide peut être utilisé pour éliminer une série de mauvaises herbes dans la culture, sans détruire la plante génétiquement modifiée elle-même. Ce type d’herbicide permet d’éviter un plus grand nombre de traitements par pulvérisation avec des herbicides spécifiques, qui ne détruisent qu’une espèce de mauvaises herbes ou quelques-unes.
– Une plante OGM peut mieux s’accommoder stress tels que la résistance à la sécheresse ou au froid ;
– Une plante OGM peut être moins calorique (baisse de l’apport en cholestérol) ;
– Une plante OGM peut être à mûrissement retardé et permettre une conservation plus longue(cas d’unevariété de tomate modifiée à cet effet)..
– Aussi, les micro-organismes qui sont des entités vivantes microscopiques,peuvent être utiliséspour laproductionde nombreusesvitamines,d’arômeset d’additifs.
Bien que les OGM soient mieux connus dans le domaine agricole par le grand public, ce domaine ne représente que moins de 5% des applications d’organismes transgéniques au niveau mondial. L’intérêt des OGM dépasse aujourd’hui le domaine agricole et touche à :
– l’alimentation humaine par l’amélioration des caractéristiques nutritives. Par latransgénèse, il est possible de modifier la valeur nutritive d’un aliment pour résoudre un problème de nutrition. Ces aliments sont principalement destinés aux populations qui souffrent de carences, notamment en vitamine A ou en fer.
– la pharmacologie par la production de substances d’intérêt médical comme le vaccin contre l’hépatite B. La moléculture (procédé transgénique pour produire ces substances) pourrait permettre de produire plus facilement et dans des conditions sanitaires plus sécuritaires que les techniques de production employées auparavant. Par exemple, la transgénèse a permis de modifier la bactérie Escherichia coli de manière à ce qu’elle puisse produire la molécule de l’insuline humaine. Cette technique de production a remplacé la technique qui nécessitait l’apport d’animaux comme le bœuf et le porc.
Le développement des OGM est essentiellement motivé par des considérations économiques en termes de coût de production. Cependant, un certain nombre d’autres avantages peuvent leur être reconnus : compétitivité technologique, développement économique, amélioration des rendements et sauvegarde de l’environnement dans la mesure où ils peuvent aider à ménager les sols exploitables, les ressources en eau, les pesticides etc.
Risques potentiels associés aux OGM
Si les avantages des OGM sont nettement mesurables et reconnus, leur utilisation par contre soulève certaines inquiétudes quant aux risques potentiels qu’ils peuvent présenter pour la santé et l’environnement.
Au titre des risques potentiels sanitaires on peut citer entre autres :
– toxicité et allergies liées à la présence du gène inséré. On craint la présence ou la production de substances toxiques capablesd’endommager les fonctions vitales ou des parties de l’organisme humain. Il en est de même des substances dites « allergènes » qui peuvent créer des allergies pouvant se manifester par exemple sous forme d’asthme ou par une chute importante de la pression artérielle dans les cas sévères ;
– développement de résistance aux antibiotiques car lors de la « Création de certains OGM », on peut intégrer un gène de résistance à un antibiotique en même temps que le gène d’intérêt. Le gène de résistance à l’antibiotique appelé marqueur permet de différencier les plants qui ont reçu le gène d’intérêt des plants indésirables qui n’ont pas été modifiés génétiquement. La crainte est que le gène de résistance de l’OGM passe chez une bactérie du sol ou du tube digestif et lui confère la résistance à l’antibiotique même si cela est hautement improbable. Il serait alors difficile de lutter contre la bactérie si elle est pathogène ;
– diminution de la valeur nutritive de certains aliments. En réaction à l’insertion du gène étranger, la plante pourrait générer des substances supplémentaires qui auraient pour effet de nuire à l’assimilation des éléments nutritifs (vitamines, fer, etc.) présents dans la plante. De même, l’insertion du gène étranger pourrait faire diminuer la teneur des substances nutritives elles-mêmes ;
– risques imprévisibles associés à la consommation d’aliments OGM. On pense que des modifications imprévisibles pourraient survenir : la plante pourrait en effet réagir à l’insertion du gène et à la production de la protéine. Des risques potentiels de toxicité et d’allergénicité pourraient aussi être associés à de telles modifications ;ces risques seront connus à plus long terme.
A ceux-làs’ajoutentdes risques d’ordre éthique qui se caractérisent par la crainte par exemple de production de gène de type terminator, qui empêcherait qu’une plante puisse se reproduire au-delà de la seconde génération, toute chose qui contraint le paysan à racheter ses semences au lieu de re-semer simplement une partie de la récolte. Cet état de fait crée ainsi une totale dépendance du producteur vis-à-vis des fournisseurs de semences.
Concernant les risques sur l’environnement, on craint entre autres :
– l’octroi d’un caractère sélectif à la plante transgénique au risque qu’elle devienne prépondérante au détriment d’autres espèces, de même la possibilité de transferts incontrôlables du nouveau gène par voie sexuée aux autres variétés ou cultivars de la plante, ou à des espèces sauvages ;
– l’apparition d’une résistance des prédateurs aux protéines transgéniques sensées les détruire ; En effet, si les insectes développent une résistance ou plus simplement une tolérance à l’insecticide produit par la plante génétiquement modifiée, l’insecticide n’aura donc plus aucun effet. Il faut en ce moment que l’agriculteur utilise à nouveau d’autres insecticides (souvent chimiques) et malheureusement cette fois, à une dose plus importante du fait que l’insecte soit devenu plus résistant ;
– la possibilité que l’OGM soit toxique envers d’autres insectes «non ciblés» c’est-à-dire les insectes qui ne sont pas considérés comme  » ravageurs  » et qui peuvent même être bénéfiques pour l’écosystème, voire pour tout l’environnement, d’où leur nom d’insectes  » utiles « .C’est le cas par exempledes abeilles, des papillons, des coccinelles etc ;
– l’augmentation de l’emploi d’herbicides dans le cas par exemple, des plantes conçues pour résister à des désherbants totaux (comme le Round-Up) pour lesquels on assiste à une application plus importante et donc des effets plus néfastes.
– l’induction d’une résistance aux herbicides : il y a en effet un risque que les plantes sauvages développent une résistance à l’herbicide et qu’il faille par conséquent utiliser des produits plus puissants et souvent plus néfastes pour l’environnement.

Enjeux des OGM

Avec les OGM divers types d’enjeux sont soulignés et préoccupent les populations. On note en effet, des enjeux économiques, environnementaux ou écologiques, culturels et éthiques qui s’ajoutent à ceux politiques qu’ils renforcent par ailleurs.
Dans tous les cas, lasantéetla sécurité doivent primer sur lesintérêts économiques et autres enjeux.
Le développement des produits OGM concerne ainsi chaque consommateur et commande de ce fait, que la question des OGM soit abordée par une réflexion avec l’implication tous les acteurs nationaux concernés.
Les décisions politiques qui se prennent doivent donc tenir compte des opinions, des attentes et des craintes que manifeste la population sur le sujet ou des questions que cette dernière se pose quant aux impacts de cette technologie nouvelle sur la santé (humaine et animale) et sur l’environnement.
L’implication des populations apparaît dans la règlementation nationale sur la prévention des risques biotechnologiques comme un préalable à toute décision politique relative aux OGM dans un environnement.

Règlementation des OGM
Plusieurs accords internationaux participent à la règlementation des OGM. Auniveauinternational,plusieursorganismesettraités ontpourmissiond’assurerla sécuritéalimentaireet environnementale, et concourent à la règlementation des OGM. Il s’agit notamment de la Commission du Codex Alimentarius, de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), de la Convention sur la diversité biologique, du Protocole de Cartagena, de la Conférence internationale d’harmonisation dans le domaine des produits thérapeutiques…

On peut en effet rappeler que les objectifs de la Convention sur la diversité biologique adoptée en 1992 sont  » la conservation de la diversité biologique, l’utilisation durable de ses éléments et le partage juste et équitable des avantages découlant de l’exploitation des ressources génétiques « .
Ainsi,l’avènement des OGM issus des progrès dans le domaine de la biotechnologie et qui devraient contribuer à améliorer le bien être humain ne peut se concevoir que s’ils sont développés et utilisés en respectant les mesures de sécurité appropriées pour l’environnement et la santé humaine.
La question de la contribution de la biotechnologie aux dits objectifs a été examinée et n’a été reconnue possible que si des procédures appropriées sont développées pour permettre le transfert, la manipulation et l’utilisation sécurisée de tout OVM. Ainsi, elle a été encadrée par la communauté internationale avec la négociation du Protocole de Cartagena sur la prévention des risques biotechnologiques.

Protocole de Cartagena
La prévention des risques biotechnologiques est un terme utilisé pour décrire les efforts visant à réduire et à éliminer les risques potentiels résultant de la biotechnologie et de ses produits. Pour l’application du Protocole de Cartagena sur la prévention des risques biotechnologiques, ceci est basé sur le principe de précaution, selon lequel l’absence de certitude scientifique absolue ne doit pas servir de prétexte pour différer l’action quand il ya une menace de dommage grave ou irréversible.
Ainsi, l’objectif du protocole de Cartagena qui a été négocié et adopté2000, mis en vigueur en 2003 est de « contribuer à assurer un degré adéquat de protection pour le transfert, la manipulation et l’utilisation sans danger des Organismes vivant modifiés (OVM) résultant de la biotechnologie moderne qui peuvent avoir des effets défavorables sur la conservation et l’utilisation durable de la diversité biologique, compte tenu également des risques pour la santé humaine en mettant plus précisément l’accent sur les mouvements transfrontières ».

Règlementation nationale
Le Protocole en son article 2 alinéa 1 fait obligation à chaque Etat de prendre des mesures juridiques, administratives et autres nécessaires et appropriées pour s’acquitter de ses obligations au titre du Protocole.Le Burkina Faso qui a participé aux négociations du protocole de Cartagena, l’a ratifié le 02 novembre 2003. En vue de satisfaire cette obligation, le Burkina Faso a mis en place un certain nombre de mesures règlementaires et institutionnelles.
Cadre institutionnel
En vertu de l’article 19 du Protocole qui stipule que « chaque Partie désigne une ou plusieurs autorités nationales compétentes chargées de s’acquitter des fonctions administratives qu’appellent le Protocole et autorisées à agir en son nom dans l’exécution de ces fonctions », une autorité nationale compétente a été créée en 2005.
Il s’agit de l’Agence nationale de biosécurité (ANB) qui aux termes de la loi est l’autorité nationale compétente en matière de biosécurité. Elle est donc en charge de la prévention des risques biotechnologiques. C’est une autorité administrative, dotée de la personnalité morale et de l’autonomie de gestion. Elle a pour principales missions:
– de veiller à l’application des règles d’évaluation, de gestion, d’information et de contrôle des risques inhérents aux activités concernant les organismes génétiquement modifiés susceptibles d’avoir des effets néfastes sur l’environnement, la santé humaine et animale et qui affecte la conservation et l’utilisation durable de la diversité biologique ;
– de veiller à la sécurité dans la mise au point, l’utilisation y compris les mouvements transfrontières de tout organisme génétiquement modifié à l’exception de mouvement transfrontière d’organismes génétiquement modifiés, qui sont des produits pharmaceutiques destinés à l’homme, relevant d’autres accords internationaux ;
– d’examiner et d’autoriser les demandes pour la mise au point, l’utilisation, les mouvements transfrontières et la mise sur le marché de tout OGM, en tenant compte des observations et recommandations du Comité scientifique national de biosécurité (CSNB) après leur évaluation des risques ;
– d’assurer les inspections et les audits techniques des structures contenant des OGM et lors des mouvements transfrontières ou de mise sur le marché ;
– d’assurer la liaison entre le niveau national et le niveau international en matière de biosécurité et coordonner les efforts de coopération entre les institutions nationales et internationales ainsi que les organisations privées œuvrant au Burkina Faso ;
– de créer et mettre à la disposition du public une base de données sur les organismes génétiquement modifiés destinés à l’alimentation humaine ou
animale ou à la transformation ;
– d’assurer l’information/sensibilisation du public et sa participation à la prise de
décision.
Avec l’Agence nationale de biosécurité, il a été mis en place deux organes consultatifs membres du dispositif national de biosécurité: l’Observatoire national de biosécurité (ONB) et le Comité scientifique national de biosécurité (CSNB).

L’observatoire national de biosécurité (ONB)a pour missions :
– la mise en œuvre d’un système de veille et de surveillance lié à l’utilisation des OGM au plan sanitaire, nutritionnel, agricole, environnemental, éthique et socio-économique ;
– l’alerte de l’Agence nationale de biosécurité (ANB) et des autresadministrations compétentes, des risques graves d’un organisme génétiquement modifié pour la santé humaine ou animale ou pourl’environnement ;
– la sensibilisation et l’information/éducation du public en matière de biosécurité.

L’Observatoire national de biosécurité comprend trente-trois (33) membres dont 20 représentants de l’administration et 13 représentants de la société civile qui se répartissent comme suit :

Membres représentant l’administration
– un (01) représentant du Premier Ministère ;
– un(01) représentant du ministère en charge de la Recherche scientifique;
– un (01) représentant du ministère en charge de l’Enseignement supérieur ;
– un (01) représentant du ministère en charge de l’Environnement ;
– un (01) représentant du ministère en charge de la Santé ;
– un (01) représentant du ministère en charge de l’action sociale
– un (01) représentant du ministère en charge de l’Agriculture ;
– un (01) représentant du ministère en charge de l’Eau ;
– un (01) représentant du ministère en charge des ressources animales ;
– un (01) représentant du ministère en charge de la Justice ;
– un (01) représentant du ministère en charge de l’Administration du Territoire ;
– un (01) représentant du ministère en charge de la culture ;
– un (01) représentant du ministère en charge de la Défense ;
– un (01) représentant du ministère en charge des Finances ;
– un (01) représentant du ministère en charge du Commerce ;
– un (01) représentant du Ministère en charge des Droits Humains ;
– un (01) représentant du ministère en charge de la promotion de la femme et du genre ;
– un (01) représentant du ministère en charge de la Communication ;
– un (01) représentant du Conseil Economique et Social ;
– un (01) représentant de l’Agence nationale de biosécurité.

Membres représentant la société civile
– un (01) représentant des associations de consommateurs ;
– un (01) représentant des associations et mouvements de défense et de protection de l’environnement ;
– Un (01) représentant des associations dans le domaine de la biotechnologie ;
– un (01) représentant des associations dans le domaine de l’agriculture ;
– un (01) représentant des ordres dans le domaine de la santé ;
– un (01) représentant des associations dans le domaine de l’élevage ;
– un (01) représentant de la chefferie traditionnelle et coutumière ;
– un (01) représentant des associations de défense des droits humains ;
– un (01) représentant des associations des opérateurs économiques ;
– trois (03) représentants des confessions religieuses ;
– un (01) représentant des associations dans le domaine de la communication.

Une nouvelle règlementation dote l’ONB d’un Secrétariat permanent rattaché au ministère en charge de la biosécurité. Ce dernier a en charge le fonctionnement de l’ONB pour l’atteinte des objectifs qui lui sont assignés.
Le Comité scientifique national de biosécurité (CSNB) autre organe consultatif est chargé :
– d’évaluer les dossiers de demande d’autorisation pour l’utilisation des organismes génétiquement modifiés ;
– de proposer des mesures correctives et de valider des plans de gestion des risques liés à l’utilisation des OGM ;
– d’évaluer les risques avant, pendant et après la mise au point, l’importation, l’exportation, l’expérimentation ou la mise sur le marché d’organismes génétiquement modifiés et de rendre compte à l’autorité nationale compétente ;
– d’évaluer la rentabilité économique et d’examiner la conformité avec les règles d’éthique
Le Comité scientifique national de biosécurité est composé de treize (13) membres dont les compétences sont reconnues dans les domaines, entre autres, du génie génétique, de la protection de l’environnement et de la protection de la santé humaine et animale et dans le domaine de l’éthique. Les membres sont désignés au sein des ministères et institutions publiques. Ces membres peuvent faire appel à toute autre compétence lors de l’évaluation d’un dossier.

Cadre règlementaire
Depuis la ratification du Protocole de Cartagena, le Burkina Faso s’est doté progressivement de lois et textes règlementaires pour encadrer les activités concernant les OGM. Ainsi :
– En 2004, des directives nationales en matière de sécurité biotechnologiques ont été adoptées à travers « les Règles Nationales en matière de sécurité en biotechnologie » suivant le décret n°2004-262 du 18 juin 2004 ;
– En 2006, la loi n°005-2006/AN du 17 mars 2006 portant Régime de sécurité en matière de biotechnologie au Burkina Faso a été adoptée. Cette loi comporte 8 titres, 18 chapitres et 75 articles. La loi de 2006 n’avait pas réglementé avec précision et la rigueur requise les questions liées à la responsabilité des dommages causés par l’utilisation des organismes génétiquement modifiés et les modalités de leur réparation ;
– Depuis l’adoption du Protocole de Cartagena, des discussions se sont poursuivies sur la question de la responsabilité et la réparation des dommages résultant des mouvements transfrontières des OVM. Un consensus n’a pu être obtenu par la communauté internationale que le 15 octobre 2010, au Japon lors de la réunion de la Conférence des parties avec l’adoption du Protocole additionnel sur la responsabilité et la réparation relatif au Protocole de Cartagena sur la Prévention des Risques Biotechnologiques. La ratification de ce protocole par le Burkina Faso surviendra le 04 octobre 2013 ;
– En 2012, prenant en considération le Protocole additionnel de Nagoya-Kuala Lumpur sur la responsabilité et la réparation relatif au Protocole de Cartagena sur la prévention des risques biotechnologiques, des dispositions nouvelles ont été insérées à la loi n°064-2012 AN du 20 décembre 2012 portant régime de sécurité en matière de biotechnologie. Ainsi, la question de responsabilité, les circonstances des dommages ou de préjudices causés par les organismes génétiquement modifiés ainsi que les modalités de réparation ou de compensation ont été précisées et approfondies.Cette loi comprend 7 titres, 24 chapitres et 115 articles.

La prise de décision

La loi en en matière de biosécurité dispose que : « aucune décision d’importation, d’utilisation en milieu confiné, de dissémination ou de mise sur le marché d’un organisme génétiquement modifié ne peut être prise par l’Agence nationale de biosécurité sans évaluation préalable des risques pour la santé humaine et animale, la diversité biologique et l’environnement et les conséquences socio-économiques qui en découlent ».

L’évaluation des risques tient compte du principe de précaution et est menée au cas par cas, selon qu’il convient afin de garantir la sécurité humaine, animale ainsi que la protection de la diversité biologique et de l’environnement.
Les conditions de l’évaluation des risques sont précisées par voie règlementaire.

Dans un rapport sur la question, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) précise que les OGM présentement commercialisés ont subi toutes les évaluations de risques nécessaires avant leur commercialisation et qu’ils sont examinés plus soigneusement que les aliments traditionnels pour la recherche d’effets potentiels sur la santé et l’environnement.
En dépit de ce fait, les OGM au Burkina Faso subissent une évaluation de leur sécurité avant qu’ils ne soient commercialisés afin de prévenir tout risque pour la santé et l’environnement.
Aussi, ils font l’objet d’une surveillance à long terme en vue de détecter rapidement tout effet indésirable éventuel.

Conclusion
Les OGM sont impliqués dans différents aspects de la vie humaine. Ils suscitent des débats en raison de divers enjeux et des risques potentiels inhérents au processus de leur production.
Les partisans des OGM se fondent sur l’expérience américaine et celles d’autres pays pour déclarer que les OGM sont sécurisés et que leur innocuité sanitaire et environnementale est bien testée. Pour ces derniers, les OGM ne seraient qu’une application plus précise des méthodes de sélection existantes. Pour les adversaires, les méthodes scientifiques utilisées pour évaluer les risques potentiels liés aux OGM sont insuffisantes et ne respectent pas le principe de précaution de façon conséquente.
D’autres personnes qui semblent les plus nombreux, n’arrivent pas à se faire une opinion assez précise sur la question. Ceux-là, en toute légitimité, veulentplus d’informations fiablesprovenant de source indépendante ; souhaitent beaucoup plus d’essais en milieu confiné, une réglementation plus sévère et une instance indépendante en charge de la règlementation dans le domaine du développement et de la promotion de produits transgéniques. Ces préoccupations sont constamment rapportées à l’ANB lors de sessions d’information et de sensibilisation sur la biosécurité qu’elle mène à travers le pays à l’attention de divers groupes cibles.
Dans tous les cas, même si aucune étude scientifique rigoureuse n’a encore démontré que la consommation d’aliments OGM comportait plus de risques que la consommation d’aliments traditionnels, il faut tout de même rester attentif aux impacts potentiels à long terme sur la santé.
Pour plus de renseignements contacter :
Agence Nationale de Biosécurité
Tel : (+226) 25378854
Email :anbsecretariat@yahoo.fr

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