La 6ème édition se penche sur le professionnalisme des producteurs
L’institut de l’Environnement et de la Recherche Agricole (INERA) a organisé, à son siège sis à Gounghin à Ouagadougou, du 5 au 7 juin 2015, la 6ème édition de la foire aux semences de variétés améliorées de plantes. La cérémonie d’ouverture a connu la présence de plusieurs membres du gouvernement dont les ministres de la recherche scientifique et de l’innovation, Jean Noël Poda, de l’agriculture, des ressources Hydrauliques, de l’assainissement et de la sécurité alimentaire, François Lompo, de l’industrie, du commerce et l’artisanat, Hippolyte Dah et celui en charge de l’Habitat et de l’Urbanisme René Bagoro .
« Le professionnalisme dans le secteur semencier, quel label pour les acteurs du Burkina Faso ? ». C’est sous ce thème que s’est tenue la 6ème édition de la foire aux semences de variétés améliorées de plantes de l’INERA du 5 au 7 juin 2015. L’Institut de l’environnement et de recherches agricoles (INERA), en instituant la foire aux semences de variétés améliorées de plantes poursuit entre autres objectifs l’adoption à grande échelle des semences de variétés améliorées pour une augmentation de la productivité agricole, en vue d’assurer la sécurité alimentaire. Le thème de la présente édition est d’autant plus évocateur qu’il répond aux exigences du marché national et régional dans la perspective de l’application des règlements de la CEDEAO en matière de semences, d’intrants et de pesticides. Pour le directeur de l’INERA Hamidou Traoré, le professionnalisme des producteurs dont il est question est bien soutenu par le gouvernement qui, depuis 2008 a octroyé une subvention d’un montant de 4 milliards de FCFA par an, pour subventionner l’acquisition de semences de variétés améliorées et d’engrais au profit des producteurs dans toutes les communes du Burkina Faso. Pour cela, il traduit sa satisfaction et sa gratitude aux membres du gouvernement pour l’intérêt que l’Etat accorde à la recherche agricole. « Le secteur rural emploie 90% de la population active et produit 40% du produit intérieur brute du Burkina Faso » a déclaré le directeur de l’INERA. Conscient du rôle de ce secteur composé en partie d’agriculteurs, il a appelé les différents acteurs de soutenir l’INERA dans sa dynamique de faire la recherche agricole, la clé du développement socio-économique du Burkina Faso. Le Ministre de la Recherche Scientifique et de l’Innovation, Jean Noël Poda a indiqué que son département, dans le cadre d’un programme régional, a mis en œuvre depuis juillet 2014, un projet intitulé « amélioration de la productivité agricole des petits exploitants » dénommé projet SAPEP financé par un prêt d’environ 7 milliards par la Banque Islamique de Développement (BID) et un autre projet de valorisation de variétés de maïs à haut rendement dans l’espace UEMOA financé à hauteur de 1 115 000 000 par l’UEMOA. Ces deux projets, selon les dires du ministre, sont conçus pour surmonter les contraintes se rapportant à la dégradation continue des sols auxquelles s’ajoutent la baisse de fertilité des sols, la faible utilisation des semences améliorées, les difficultés d’accès aux marchés et aux services techniques et financiers et les liens faibles entre les institutions de recherche, d’enseignement et de développement au service du monde rural. « Ces projets mis en œuvre dans 8 régions pour le premier et 3 pour le second ont ciblé, le maïs, le niébé et le sorgho et visent à terme de contribuer fortement à l’accroissement de la productivité agricole » a-t-il explicité. Le ministre en charge de la recherche a également salué l’INERA pour l’organisation de la foire qui se veut un cadre de rencontre d’échanges entre les acteurs du secteur agricole. La modernisation et la professionnalisation de l’agriculture passent nécessairement par un processus continu de génération de technologies. Pour cela, Jean Noël Poda a affirmé l’engagement du gouvernement à soutenir l’institut dans ce processus. « Le Gouvernement ne ménagera aucun effort pour accompagner les acteurs semenciers par un renforcement des capacités afin que vous puissiez accomplir votre mission dans l’optique de booster la productivité agricole du Burkina Faso » a-t-il laissé entendre. Un engagement qui rencontre l’assentiment du directeur de l’institut. Car selon lui, l’INERA pour être à la hauteur à la demande de croissance de semences de base souhaite des autorités gouvernementales, le renforcement de ses capacités en matière d’infrastructures et de financement de la production de semences de pré-base et de semences de base. Il a aussi indiqué que l’INERA travaille sur trois types de cotonnier. Il s’agit du coton biologique, du coton conventionnel et du coton transgéniques. Le ministre en charge de l’agriculture, François Lompo, Co-parrain de cette édition, a quant à lui indiqué que le taux d’adoption des semences qui était estimé à 6% en 2008 a considérablement progressé pour atteindre durant la campagne 2010-2011 environ 17% et supérieur à 20% de nos jours. « L’INERA joue sa partition dans l’amélioration de ce taux par la fourniture chaque année de semences de base de qualité. C’est le lieu pour mon département d’adresser solennellement tous les encouragements à l’endroit de l’INERA, qui malgré les difficultés de tous ordres, s’acquitte honorablement cette fonction fondamentale de création de variétés et de production conséquente de semences de base » a-t-il ajouté. Et pour finir, il a invité l’ensemble des partenaires que sont : les producteurs individuels, les organisations de producteurs, les entrepreneurs agricoles, les ONGs et les partenaires techniques et financiers à établir des partenariats gagnant-gagnants avec l’INERA pour un développement assuré des productions agricoles. Il faut noter qu’après la traditionnelle coupure du ruban marquant l’ouverture de la foire, les autorités ont effectué une visite guidée des différents stands d’expositions. Dans ces stands l’on pouvait voir entre autres diverses sortes de semences améliorées dont plusieurs variétés de riz, de sorgho, de maïs, de haricot, de mil etc… En marge de la 6ème édition de la foire aux semences un manuel de bonnes pratiques agricoles sur le coton a été remis au ministre de la recherche scientifique et de l’innovation. L’édition de ce document (deux formats 35 pages le petit et 89 pour le grand) a été assurée par l’entreprise brésilienne de recherche agricole (Embrapa Coton).