Au Bénin, l’utilisation du sachet plastique non bio dégradable est punie depuis le 27 juin dernier. La loi dans les tiroirs depuis plusieurs années a été votée en décembre 2017. Mais le sachet fait partie du quotidien des Béninois et une décision diversement appréciée à Cotonou, la capitale. La commercialisation de cet emballage est sanctionnée par une amende de cent mille à cinq millions de francs CFA.
« Ce sera difficile de nous passer des sachets plastiques », dixit, certains béninois. « Nous les pauvres nous emballons nos produits avec ces sachets », a déclaré une vendeuse. « Supprimer ce sachet c’est nous faire du mal, cela va affecter notre business » a-t-elle déploré. En effet, après 6 mois de sensibilisation, la phase de répression a été lancée. Beaucoup ont du mal à s’en détacher, même s’ils se disent conscients des enjeux derrière cette interdiction de l’usage du sachet non biodégradables. Près de 120 mille tonnes de déchets plastiques ont été collectées pendant cette période de sensibilisation, cependant les béninois ont du mal à se passer du sachet non bio dégradable, ils l’utilisent au quotidien. Ici au marché international de Dantokpa, quelques heures après l’annonce de la phase répressive, certains usagers se disent prêts à abandonner les sachets plastiques mais cela demande un changement d’habitudes. Il existe d’autres moyens que le sachet non bio dégradable pour transporter ses achats, indique le directeur de l’environnement et du climat. Nul n’ignore le désastre que constituent les sachets plastiques non biodégradables pour l’environnement et la biodiversité. Les résidus de ces sachets polluent les sols, les eaux, les mers et les océans, menaçant la survie de toutes les espèces. Dans la perspective d’améliorer le bien-être des Béninois et de préserver l’environnement au plan national, le gouvernement a donc retenu au titre des actions phares, la réalisation d’un projet de promotion des sachets plastiques biodégradables (PPBP). C’est dans cette dynamique que l’atelier avait été initié pour mettre en place un cadre juridique spécifique aux sachets plastiques, un cadre juridique de partenariat public-privé pour les entreprises productrices des sachets biodégradables, et un système efficace de gestion et de valorisation de ces déchets. « Mieux, sensibiliser les parties prenantes sur les impacts négatifs des sachets plastiques non biodégradables sur l’environnement et la santé humaine, renforcer les capacités des acteurs à divers niveaux etc », tel avait été l’objectif de l’atelier. L’atelier avait été initier pour renforcer ces dernières. Au cours de l’atelier la coordonnatrice a invité l’ensemble des participants, notamment les communicateurs et les groupements d’intérêt économique, à faire de cette rencontre une réussite dans l’intérêt de tous. Pour Martin Pépin Aïna, directeur général de l’environnement et du climat, présent auprès des différents acteurs à la rencontre témoigne de l’intérêt et de l’importance que chacun accorde à la préservation du cadre de vie, en particulier la lutte contre les sachets non biodégradables et la promotion des alternatives. Il n’a pas manqué de rappeler le danger que constituent les sachets légers pour l’environnement et la santé de l’homme. Le Dgec, souligne qu’un fort pourcentage de ces déchets se trouve dans les estomacs des tortues, poissons, oiseaux marins, sans oublier les rivières, les sols, pollués par ces molécules d’hydrocarbures issues de la décomposition du sachet. Toutes choses, qui font que le ministère du cadre de vie à travers la direction du climat et de l’environnement, accompagne le vote d’une proposition de loi pour une lutte efficace contre les sachets plastiques non biodégradables au Bénin. Martin Pépin Aïna, avait pour finir, invité les participants à saisir l’opportunité pour faire des propositions concrètes en vue d’améliorer les alternatives disponibles et d’augmenter leur liste.
Par Wakiyatou KOBRE