Renvoyez courant juillet dernier pour le 16 août, l’audience du procès du coup d’Etat avorté de septembre 2015 a enregistré le passage de plus d’une vingtaine d’accusés à la barre. Le Président de la chambre de première instance du tribunal militaire, Seydou Ouédraogo a décidé de cette suspension de plusieurs jours, afin de permettre aux juges et magistrats de prendre quelques jours de repos, dans le cadre des congés judicaires. Cette suspension devra également permettre aux juges et magistrats de mieux préparer leurs argumentaires pour la défense de leur client.
Le procès du coup d’Etat manqué de septembre 2015, perpétré par le Général Gilbert Diendéré connait une avancée significative. Depuis la reprise de ce procès la semaine du 9 au 14 juillet a été marquée par de nombreuses révélations. Elle est qualifiée par la presse de ‘’semaine des exécutants’’. Ceux qui ont reçu l’ordre et qui ont procédé à l’arrestation dans le palais présidentiel du président Kafando et des membres de son gouvernement.
Ce commando était composé de l’adjudant-major Éloi Badiel, de Jean-François Nion, Moussa Niébé, alias ‘’Rambo’’, l’émissaire du général Gilbert Diendéré, Roger Koussoubé dit ‘’Touareg’’, l’homme qui a transmis l’ordre d’arrestation du président de la Transition Michel Kafando. Tous ces soldats ont, les uns après les autres, catégoriquement rejeté à la barre le terme de ‘’coup de d’Etat’’ pour qualifier leur action.
Pour eux, il s’agissait simplement d’’’arrestations’’ afin de discuter des problèmes du Régiment de la Sécurité Présidentielle. Mais les révélations les plus marquantes sont venues de l’émissaire du général de brigade Gilbert Diendéré, Roger Koussoubé, alias ‘’Touareg’’. A travers celui-ci, le tribunal ainsi que toute l’assistance a largement appréhendé le fonctionnement du Régiment de la Sécurité Présidentielle (RSP).
Il faut souligner que ce régiment était placé sous le contrôle de trois fractions :
Un premier groupe recevait ses ordres du Premier ministre et ancien membre du RSP, Yacouba Isaac Zida ; le deuxième groupe prenait ses ordres auprès du général parachutiste, Gilbert Diendéré et la dernière fraction, quant à elle, était sous le contrôle de l’ancien ministre des Affaires Etrangères de Blaise Compaoré, le général Djibril Bassolé.
A en croire Roger Koussoubé, alias ‘’Touareg’’, il y a eu des puces téléphoniques avec des numéros ivoiriens qui ont été distribuées à quelques éléments du Régiment durant ce coup d’Etat. Des puces sur lesquelles il a été envoyé, à chacun des détenteurs, la somme de 1 949 000 FCFA, soit 31 millions de francs guinéens.
Dans les semaines à venir, 77 autres co-accusés seront entendus par le tribunal militaire afin de lever tous les mystères de coup d’État du 16 septembre 2015 qualifié par l’opinion comme étant le plus stupide du monde. La reprise des audiences est prévue pour le jeudi 16 août 2018 à Ouagadougou.
Le Dougoutigui pour le QNA