Ancien ministre et haut-fonctionnaire international, Zéphirin Diabré est un spécialiste des affaires économiques. L’homme qui se présente comme un social-libéral, s’appuie sur une carrière exceptionnelle pour justifier ses ambitions. Le candidat de l’Union pour le Progrès et le Changement entends mener trois grosses révolutions s’il est élu Président du Faso au soir du 22 novembre prochain.
Il est né le 26 août 1959 à Ouagadougou, au Burkina Faso. Zéphirin Diabré, « Zéph » pour les familiers, est originaire du village de Foungou, dans le département de Gomboussougou, province du Zoundwéogo. Au cours de son passage à l’École supérieure de commerce de Bordeaux et la Faculté d’économie et de gestion de Bordeaux, l’on sentait déjà cet engagement politique naître car il était le principal animateur du Mouvement anti-apartheid au sein de l’université. Après l’obtention en 1987 de son doctorat en sciences de gestion, il fait son retour au Burkina où débute sa riche carrière professionnelle. Professeur Assistant de Gestion à l’Université de Ouagadougou, Directeur Adjoint des Brasseries du Burkina, de 1989 à 1992, député (1992), Ministre du Commerce, de l’Industrie et des Mines (1992-1994), Ministre de l’Economie et des Finances (1994-1996). Le Bissa ( ndlr, ethnie au majoritairement installée au centre est du Burkina) Foungou continu son ascension. Il préside ensuite le Conseil économique et social entre 1996 et 1997 , avant de rejoindre la prestigieuse université américaine de Harvard comme chercheur. En Janvier 1999, il est nommé Directeur Général Adjoint du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), puis rejoint en 2006 le groupe AREVA en tant que Chairman Afrique et Moyen-Orient et Conseiller pour les affaires internationales auprès de la présidente, Anne Lauvergeon. Il préside aussi un groupe de réflexion sur les matières premières au sein du Medef. Zéphirin DIABRE a quitté le groupe AREVA au mois d’octobre 2011 pour s’installer comme consultant international dans le domaine du financement minier.
Un retour fracassant sur la scène politique nationale
Du 1er au 3 mai 2009, Zéph, de retour au pays, organise un forum sur l’alternance à Ouagadougou où il fait le procès du régime en place. Beaucoup s’interrogeait dès lors sur le dessein de cette éminente personnalité. Finalement, le 1er mars 2010, il crée l’Union pour le Progrès et le Changement (UPC) avec comme objectif d’améliorer ce qui est déjà fait, de corriger ce qui est mal fait et de réaliser ce qui n’est pas encore fait. Rapidement, son parti s’impose et devient le premier parti de l’opposition politique. Lors des élections législatives du 2 décembre 2012, l’UPC obtient 19 sièges de députés, 19 maires et plus de 1 600 sièges de conseillers municipaux. C’est lui qui a conduit la lutte ayant entrainé le soulèvement populaire en octobre 2014 avec la chute de Blaise Compaoré. Aux élections présidentielles de 2015, il arrive deuxième, crédité de 29,65 % des voix, derrière le candidat du Mouvement du Peuple pour le Progrès, Roch Marc Christian Kaboré (53,49 %). Déçu, Zéph reconnait par ailleurs sa défaite et reste le chef de file de l’opposition.
‘’UPC, tous unis pour le vrai changement’’
Pour les élections présidentielles du 22 novembre prochain, c’est toujours M. Diabré qui représentera l’UPC. Il a été investi par les militants lors d’un congrès extraordinaire tenu le 25 juillet 2020 au palais des sports à Ouagadougou. Le 31 octobre dernier, date de l’ouverture de la compagne, c’est la ville de Tenkodogo qui a été choisie par le candidat de l’UPC pour entamer sa conquête de l’électorat. Au cours de cette période, des villes comme Kaya, Dori, Ouahigouya et Ouagadougou seront sillonnées. La campagne du parti prendre fin le 20 novembre prochain à Bobo-Dioulasso. L’objectif de l’UPC et de son président est clair, apporter un ‘’vrai changement’’ au Burkina Faso. Pour y arriver, le candidat Zéphirin prévoit mener trois révolutions : Révolution agricole, Révolution industrielle, et la Révolution de l’enseignement et de la formation. Dans son programme politique, plusieurs propositions sont faites pour répondre aux énormes défis du pays tels que la réconciliation, les attaques terroristes et l’insécurité, les crises socio-politiques, la corruption, la santé et le chômage.
Ephraïm BAMBARA