Retour sur une célébration qui met à l’honneur les acteurs du 4ème artLe monde de la culture burkinabè à l’instar de ceux d’autres pays célèbre chaque 21 juin de l’année, la fête de la musique. Cette année, la tradition devrait logiquement être respectée. C’est en prélude à cela, que les organisateurs ont tenu un point de presse le mardi 15 juin 2021, pour décliner les grandes lignes des préparatifs de la manifestation.
Depuis près de trois décennies, à chaque 21 juin de l’année, est célébrée la fête de la musique à travers le monde entier. C’est toujours une occasion pour les praticiens et amateurs du 4ème art de communier avec leurs mélomanes. Au Burkina Faso, cette célébration en est à sa 16ème édition. Durant 72 heures, les artistes vont s’exprimer devant de nombreux spectateurs. La 15ème édition, en 2020, s’est tenue dans un format très particulier. En effet, avec la pandémie du Covid-19 et les mesures restrictives y afférentes, cette fête s’était déroulée en mode show télé. Mais cette année, avec la levée de certaines mesures barrières, les organisateurs veulent revenir à l’ancien format, à savoir la prestation des artistes devant le public. Ainsi, du 19 au 21 juin 2021, plus d’une cinquantaine d’artistes offriront des spectacles en live, sur l’esplanade du maquis Ouaga VIP (ex stade de France). Il faut le rappeler, ces spectacles sont gratuitement offerts au public par les promoteurs et leurs sponsors. A quand remontent les origines de la fête de la musique?
Pourquoi l’institution d’une telle fête à travers le monde?
La fête est aussi connue sous les dénominations World Music Day (Journée mondiale de la Musique) dans certains pays anglophones, Fiesta de la música en Espagne, Festa della Musica en Italie, Święto Muzyki en Pologne, Praznik Muzike en Bosnie ou encore Dünya Müzik Günü en Turquie. A en croire certaines sources, cette célébration a d’abord été imaginée en 1976 par le musicien américain Joel Cohen, qui travaillait alors pour la radio France Musique. Cohen proposait pour cette chaîne, des « Saturnales de la musique » pour le 21 juin et le 21 décembre lors des deux solstices. Ce dernier voulait que les groupes de musique jouent le 21 juin au soir, jour de l’été boréal. Son projet a été réalisé le 21 juin 1976, dans l’ouest parisien et à Toulouse. Dans un reportage consacré à l’origine de cette fête, diffusé par la télévision suisse romande, le 21 juin 2015, Jack Lang, ancien ministre français de la culture, a remercié Joel Cohen pour son idée. Ainsi le 10 juin 1981, André Henry, nommé dans le nouveau ministère du Temps libre, organise la « Fête de la Musique et de la Jeunesse », pour célébrer l’arrivée de François Mitterrand au pouvoir et le discours du 10 juin 1936 de Léo Lagrange sur les loisirs. Ce concert gratuit, réunissant environ 100.000 personnes à la place de la République avec Jacques Higelin et Téléphone, inspire Jack Lang à créer une fête musicale populaire, la «Fête de la musique». Celui-ci et Maurice Fleuret, directeur de la musique et de la danse du ministère, également influencés par Cohen, donnent ainsi l’impulsion décisive à l’événement, et la première fête nationale fut célébrée le 21 juin 1982. Cette fête connaîtra son internationalisation complète en 2011. En moins de quarante ans donc, elle est reprise dans 110 pays sur les cinq continents (dès 1985 en Europe) et les deux hémisphères, avec plus de 340 villes participantes dans le monde. La ville de Bogotá fut la dernière en date à entrer dans la danse en 2012. En 2014, l’on a recensé plus de 120 pays célébrant cette fête.
Abdoul Karim TAPSOBA (Stagiaire)
