Les Mousgoum du Cameroun doivent leur célébrité, au style architectural en forme obus (tòlék) de leurs maisons. Leur art architectural, qui suscité l’émerveillement de certains chercheurs, est une preuve indéniable de la force et de la créativité architecturale du peuple africain.
Les Mousgoum sont un peuple d’Afrique centrale et occidentale, surtout présents dans les plaines du nord-Cameroun et au sud-ouest du Tchad, mais également dans l’est du Nigeria. Dès le début du 20ème siècle, ils ont suscité la curiosité des architectes occidentaux du fait du style de construction de leur maison, en forme d’obus, le tòlék . Ces hautes habitations coniques faites de boue séchée au soleil ont fasciné plus d’un dans la ville de Maga, région de l’extrême nord du Cameroun. Les Tolèk, sont des maisons construites dans un mélange de terre et d’herbe, sur un plan circulaire, par superposition d’assises successives, pour des unités pouvant atteindre 6 à 20 m de hauteur et un diamètre de 5 à 10 m.
Les concessions mousgoum regroupent les habitations de plusieurs générations d’une même famille. La composition d’une habitation Mousgoum comporte traditionnellement 5 cases. Une pour le chef de famille, 2 pour les femmes, une pour la cuisine et une pour le bétail. Au centre se trouve un grenier à mil. Les 5 cases sont reliées par un mur en argile uniquement accessible par une porte verrouillée la nuit. Une petite ouverture circulaire au sommet des huttes appelée “trou de la fumée” contribue à la circulation de l’air et est fermée par une dalle ou un pot pendant les pluies pour éviter la pénétration de l’eau dans la maison. L’entrée est assurée par une seule porte, qui est étroite jusqu’au niveau du genou, mais élargit au niveau de l’épaule, un peu comme un trou de serrure. Les stries aux formes diverses qui les ornent la case, servent de renforts de la structure, d’échafaudage pendant le temps de la construction, mais aussi de système d’évacuation des eaux.*
Les dernières cases originelles ayant disparu dans les années 70, ce n’est que dans les années 80 qu’une opération de sauvetage du patrimoine architectural du peuple mousgoum a été entreprise. Cette initiative va s’inscrire, dans une dynamique de réappropriation et de transmission de savoirs traditionnels africains, mais aussi dans un but touristique. A l’exemple des cinq cases obus de Mourla qui ont été reconstituées entre 1996-1997 par l’ONG “Patrimoines sans frontières” et aussi de celles construites à Pouss par USAID.
Roseline BADO Source: maison-monde.com; elimu.education