Les géants du luxe réalisent 40% de leurs ventes en Asie. Et les Chinois forment les deux tiers de leur clientèle. Or depuis 2012, on constate un certain essoufflement des ventes auprès de cette clientèle. Explications.
La vente des produits de luxe en Chine marque le pas. Prenez le groupe Richemont (joaillerie, horlogerie). Il a enregistré une chute de la croissance de ses ventes de 10% en Chine continentale au cours des six premiers mois de l’année 2013. Idem pour Rémy Cointreau. Le groupe de spiritueux a enregistré, lui, une baisse de ses bénéfices de 20% sur la même période
Selon une étude du Financial Times, cette croissance molle du marché du luxe pâtit de la campagne anticorruption menée par le nouveau Président Xi Jinping, au pouvoir depuis le mois de mars. Il est en effet désormais interdit aux officiels d’accepter des « cadeaux » luxueux.
On se souvient ainsi de l’affaire de Yang Dacai, cet ancien haut fonctionnaire condamné en septembre à 14 ans de prison après avoir porté une montre ostentatoire los d’une visite sur un terrible accident de bus en 2012. Depuis, les fonctionnaires se montrent de plus en plus prudents.
En outre, une taxe à 20% a été récemment instaurée sur la consommation de montres de luxe, et la liste de produits visés devrait s’allonger, puisque de grandes réformes fiscales sont prévuesd’ici début 2014.
Mais les grandes enseignes du luxe préfèrent invoquer la décélération de la croissance de l’économie chinoise (7,6%, le taux le plus faible depuis 2009), plutôt que remettre en cause les choix de gouvernance de Pékin.
Il existe enfin une dernière explication au resserrement du marché du luxe domestique chinois : de plus en plus de Chinois profitent en effet de leurs voyages hors des frontières, rendus possible par la hausse du pouvoir d’achat, pour faire leurs emplettes à l’étranger.