19 ans après le drame de Sapouiy, la soif de justice et de vérité pour Norbert Zongo reste intacte. De nombreuses organisations de la société civile et de défense des droits humains se sont mobilisées ce 13 décembre à Ouagadougou pour réclamer vérité et justice. Le traditionnel dépôt de gerbe de fleur au cimetière municipal de Gounghin suivi d’une marche meeting menée par les organisations de défense des droits humains ont été les grandes articulations de cette commémoration du 19è anniversaire de l’assassinat du journaliste Norbert Zongo.
Marche meeting, dépôt de gerbe de fleurs sur la tombe de Norbert Zongo et des victimes de l’insurrection populaire et du putsch manqué sont les actes forts qui ont marqués la commémoration du 19è anniversaire de l’assassinat du directeur de publication de l’Indépendant. Au cimetière municipal de Gounghin, hors mis les discours, les organisateurs ont clamé justice et vérité pour Norbert Zongo et pour tous ceux qui sont tombés pour la défense de la liberté et de la démocratie. Le dépôt de gerbe de fleurs est le symbole d’une détermination de près de deux décennies de combat pour réclamer justice et vérité pour Norbert Zongo. Les organisations de défense des droits humains et les journalistes en s’adonnant cette année encore à cette tradition espèrent voir aboutir le dossier. Pour Guézouma Sanogo, le président de l’Association des journalistes du Burkina (AJB), l’espoir est grand, « nous avons l’espoir et je pense que c’est ce qui explique notre mobilisation au quotidien et notre participation a beaucoup de cadre pour réclamer justice et vérité pour Norbert Zongo et pour l’ensemble des dossiers de crime de sang et de crimes économiques, parce que nous savons combien ces dossiers empoisonnent la vie des burkinabè, et voilà pourquoi nous sommes toujours déterminés ».
Une détermination qui ne date pas d’aujourd’hui car, devenu un rituel depuis 19 ans suite à l’assassinat de Norbert Zongo. « Norbert Zongo, 19 ans après le crime odieux de Sapouiy, nous sommes encore là, peuple du Burkina Faso pour te renouveler notre engagement afin que vérité et justice soient rendus à toi et à tes compagnons d’infortune, à Flavien Nébié, ce jeune élève arraché à la fleur de l’âge pour la vérité et la justice pour toi et tes compagnons », s’est exprimé le président de l’AJB. Pour les mouvements de défense des droits de l’homme, l’extradition de François Compaoré est la clé de résolution de cette affaire. Pour Chrysogome Zougmoré du MBDHP, Il faut que François Compaoré puisse venir au Burkina Faso, témoigner de ce qui lui est reproché. « Je pense que si la justice française fait normalement son travail, on devrait avoir François Compaoré ici au Burkina pour qu’il réponde de ses actes. Nous poursuivrons la lutte, nous maintiendront la mobilisation afin que vérité et justice soient dites sur cette affaire, nous ne désespérons pas, voilà pourquoi aujourd’hui encore nous sommes débout comme nous l’avons été durant ces 19 dernières années », a-t-il dit.
L’Association des journalistes du Burkina (AJB), quant à elle, estime que l’élucidation des dossiers de crimes des dossiers dont celui de Norbert Zongo doit être un défis pour la justice du Burkina. « Norbert Zongo, cette année, à la faveur de la 7è édition du Filep, les journalistes du Burkina et du continent se sont retrouvés à Sapouiy pour lancer un appel à la justice burkinabè pour qu’elle use de son indépendance pour te rendre justice ».
Du cimetière municipal de Gounghin, ce beau monde a convergé à la place de la Nation où était mobilisé un autre groupe de personne et c’est ensemble qu’ils ont entamé une marche qui s’est achevée par un meeting. Meeting, au cours duquel, les manifestants ont également réclamé que les assassins de Norbert Zongo soient arrêtés et jugés.
Alfred Sié KAM/QNA