Au Burkina Faso, nouveau report du procès devant la Haute cour de justice du dernier gouvernement de Blaise Compaoré. Face aux multiples exceptions et les recours déposés sur la table du Conseil constitutionnel par les avocats de la défense, la Haute cour sursoit à statuer sur cette affaire. Profitant de l’occasion, les familles de victimes entendent participer au procès. Leur avocat a déposé également un recours au Conseil constitutionnel afin que la loi sur la Haute cour soit modifiée. Rendez-vous dans un mois pour la reprise du procès.
Suite à la saisine du Conseil constitutionnel par les avocats de la défense, la haute cour de justice s’est vue obliger d’attendre la décision des sages avant de poursuivre le procès.
Un fait nouveau. C’est la volonté des familles de victimes de se constituer partie civile dans cette affaire. La loi ne permet pas en son état actuel aux victimes de se faire entendre durant le procès.
Leur avocat, maître Guy Herve Kam a déposé un recours auprès du Conseil constitutionnel pour que cette disposition soit ajoutée à la loi sur la Haute cour de justice. « Il est important, souligne-t-il, pour les victimes de participer au procès pour obtenir la manifestation de la vérité».
Pour les avocats de la défense, ce nouveau report n’est pas considéré comme une victoire d’étape. « C’est la justice qui gagne » précise maître Odilon Gouba.
Des organisations membres de la société civile ayant participé à l’insurrection « prennent acte » du report du procès. « Ce sont des préalables qu’il faut régler avant tout procès équitable même si parfois nous sommes impatients » souligne Sidiki Dermé de l’association pour l’émergence d’une culture de la citoyenneté.
Reste maintenant au Conseil constitutionnel de statuer sur les irrégularités relevées par les différentes parties et de dire si certaines dispositions sur la Haute cour de justice violent la loi.