Suite à la diffusion d’une nouvelle vidéo sur les réseaux sociaux montrant des exactions imputées à l’armée dans la région de l’Extrême-nord, le porte-parole du gouvernement camerounais, Issa Tchiroma Bakary a promis le lundi 13 août à travers la radio d’Etat, l’ouverture d’une enquête dans les jours prochains.
Une nouvelle vidéo crée la polémique au Cameroun et dans la communauté internationale. Diffusé sur les réseaux sociaux, elle montre des hommes armés tirant sur une dizaine de personnes non armées agenouillées face à un mur près de maisons en flammes. Le 13 août 2018, le ministre de la communication, Issa Tchiroma Bakary porte-parole du gouvernement, a annoncé à la radio d’Etat que cette vidéo fera l’objet d’une enquête approfondie instruite par le chef de l’Etat, Paul Biya. Cependant il a rejeté l’accusation selon laquelle, il s’agirait de soldats camerounais et ce jusqu’à ce que l’originalité et l’appartenance des auteurs de ces exécutions ne soit établit de manière incontestable. En effet, dans ladite vidéo un présumé soldats camerounais a indiqué être en opération de ratissage dans le village d’Achigachia, à la frontière avec la Nigéria. Achigachia a été entre 2014 et 2016, l’une des localités les plus attaquées par les jihadistes nigérians de Boko Haram dans l’Extrême-Nord camerounais. Les combats entre l’armée camerounaise et Boko Haram ont cessé et de nos jours cette localités est calme. De ce fait, selon l’ONG Amnesty International la vidéo pourrait dater de cette époque. Néanmoins l’ONG estime que l’identité des exécutants de cette nouvelle vidéo ne fait de doute. Pour elle, c’est une nouvelle preuve crédible qui confirme les allégations selon lesquelles les forces armées camerounaises auraient commis de graves crimes contre des civils. En rappel, l’armée camerounaise est régulièrement accusée par des ONG de perpétuer des exactions contre des personnes soupçonnées d’appartenir au groupe Boko Haram. De l’avis du ministre de la communication, aucune armée au monde, quelle que soit sa puissance, ne peut prétendre être immunisée contre des bavures, des manquements d’une infime minorité de ses soldats. En rappel, sept militaires camerounais ont été arrêté vendredi par les autorités camerounaise dans le cadre d’une enquête ouverte après la diffusion en début juillet sur Internet de la toute première vidéo très violente mettant en scène des présumés soldats camerounais abattant deux femmes et leurs très jeunes enfants. Le gouvernement camerounais avait qualifié cette vidéo en son temps de fausse information et d’horrible trucage.
Par NJ. SANOU