CASEM 2017 du MATDSI : L’intégralité du discours du Ministre d’Etat Simon Compaoré
Je voudrais, à l’entame de mon propos, souhaiter la cordiale bienvenue à toutes et à tous et vous remercier pour votre présence effective à cette première session du Conseil d’administration du secteur ministériel de l’administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité intérieure.
Permettez-moi, à l’aube de cette nouvelle année de renouveler mes vœux les meilleurs et de traduire de vive voix, mes encouragements pour votre engagement professionnel afin de relever au quotidien les grands défis auxquels notre pays fait face.
Il est d’usage, à ce moment de l’année, de faire le point de la période écoulée pour mieux juger de ce que l’avenir nous réserve et décider de relever les défis. Ce genre de bilans périodiques de la situation, c’est ce que nous faisons en permanence au MATDSI, en essayant de tirer les enseignements des succès comme des échecs. Mais le moment est particulièrement bien choisi, comme l’illustrent les événements macabres sans précédent survenus au cours de 2016 et les défis à relever à l’aube du nouvel an.
Je vous invite donc à observer une minute de silence à l’endroit des victimes.
Mesdames et Messieurs
Ce premier CASEM de l’année 2017 sera sans doute l’opportunité pour notre département de poser les bases d’une véritable révolution dans nos domaines d’intervention prioritaires à savoir la sécurité intérieure, la décentralisation et l’administration du territoire. C’est un tournant décisif qui se justifie avec la mise en œuvre, au plan national, du budget programme 2017-2019, principe de gestion axé sur les résultats qui boostera inéluctablement le développement économique et social de notre pays.
Le thème soumis à votre réflexion est éloquent « Mise en place du budget programme : quelles stratégies pour relever les défis sécuritaires et assurer une gestion rationnelle des ressources humaines ? » tant et si bien qu’elle s’inscrit convenablement dans cette logique.
Mesdames et Messieurs
Au cours de 2016, en dépit des contraintes financières et du contexte sécuritaire défavorable, notre département a relevé de nombreux défis au regard des résultats atteints.
En effet le bilan de mise en œuvre des activités est assez satisfaisant et les résultats les plus significatifs enregistrés sont:
En matière d’administration du territoire
l’organisation réussie des festivités du 11 décembre 2016 à Kaya ;
l’adoption de textes juridiques pour améliorer et professionnaliser davantage la fonction de chef de circonscription administrative ;
l’opérationnalisation de l’observatoire National des faits religieux ;
la mise en place d’un guichet unique des associations ;
la supervision et la mise en place des exécutifs locaux issus des élections municipales ;
l’organisation réussie du hadj 2016 ;
la réalisation des travaux techniques préliminaires du bornage de la frontière Burkina Faso-Niger.
En matière de sécurité
la sécurisation de la cérémonie de commémoration du 11 décembre 2016 à Kaya, du SIAO, du tour du Faso et de la SNC ;
l’adoption, par le conseil des ministres du 14 novembre 2016, du décret portant définition des modalités de participation des populations à la mise en œuvre de la police de proximité ;
le renforcement de la lutte contre le terrorisme par des actions multiples, dont l’organisation de Grandes opérations de sécurisation des régions du sahel, du Centre Est, du Centre, des Hauts Bassins, des cascades, du Sud-ouest et du plateau central.
En matière de protection civile
la construction et l’équipement d’une caserne fonctionnelle de sapeurs-pompiers à Kaya d’un coût de plus d’un milliard de francs CFA.
Par ailleurs, notre Gouvernement a fait des questions sécuritaires, une préoccupation majeure car il est indéniable que les notions de sécurité, de développement et de gouvernance sont étroitement liées. Aucun pays ne peut amorcer un véritable développement sans un climat de sérénité et de paix favorables aux investissements.
Le Plan national de développement économique et social (PNDES) adopté par notre pays en 2016 et qui a connu l’adhésion des bailleurs de fonds est notre référentiel de développement durable
dont l’exécution et la mise en œuvre requiert une synergie d’actions à tous les niveaux. Autrement dit, mon département doit jouer sa partition avec tous les moyens humains, matériels et financiers disponibles.
Toutefois, l’année 2016 a été émaillée par des attaques terroristes sur le territoire national qui ont mis à rude épreuve nos forces de défense et de sécurité. Il convient pour notre part de dégager toutes les pistes de solutions pour réduire l’insécurité de façon considérable et cela n’est possible que par le renforcement de moyens matériels, la gestion rationnelle des hommes et des femmes qui animent la vie du ministère, à travers une programmation judicieuse conformément au budget programme. Dans la même logique, il nous faudra étudier les stratégies possibles afin de mieux impliquer les populations dans la mise en œuvre de la police de proximité.
En outre, il faut ajouter que notre démocratie exemplaire et mature, au sortir de l’insurrection populaire, est de temps à autre mise à mal tant au plan local qu’au plan national à travers l’élection et l’installation très controversée de certains élus locaux, les tentatives de déstabilisation (putsch) de la république, et j’en passe.
Bref, Cette tribune de réflexion et de partage d’expériences devra analyser les problématiques liées à la sécurité et à la gestion rationnelle des ressources humaines dans le contexte de mise œuvre du budget-programme, passer en revue tous les programmes du ministère et faire des recommandations pertinentes pouvant améliorer nos actions à court, moyen et long terme.
Mesdames et Messieurs,
Chers collaborateurs,
C’est le lieu pour moi ici d’interpeler les responsables de services, les chefs de circonscription administrative et les forces de sécurité, à redoubler de vigilance, à faire preuve de professionnalisme et à privilégier le dialogue avec les partenaires sociaux à tous les niveaux. C’est dans cette dynamique que nous bâtirons une société de paix, gage de développement durable.
Je vous invite donc à des échanges francs et ouverts afin qu’à l’issue de cette journée de bilan et de réflexion, nous poussions parvenir à des conclusions qui dessinent un nouvel élan dans la conduite de nos missions à même d’apporter un changement qualitatif dans le vécu quotidien des populations.
Je ne doute pas, au regard de la qualité et de la diversité de l’expertise mobilisée pour prendre part à ce 1er CASEM, qu’à l’issue des échanges, nous pourrons disposer de nouvelles propositions pour une mise en œuvre réussie de l’action publique.
C’est fort de cette assurance, que je déclare ouvert le premier CASEM 2017 du MATDSI et souhaite plein succès à vos travaux.
Je vous remercie.