Crise économique et de sang : deux journées pour dénoncer l’impunité

Les confférenciers ont denoncé l’impunité des crimes économiques et de sang au Burkina Faso

Une dizaine d’organisations réunies au sein d’une coalition de la société civile a animé une conférence de presse ce lundi 15 mai 2017 au Centre national de presse Norbert Zongo. Cet échange avec les hommes de la presse visait à informer l’opinion nationale qu’elle organise les 19 et 20 mai 2017 à la Maison du peuple de Ouagadougou « les journées de dénonciation de l’impunité des crimes de sang et des crimes économiques ».

Le point de presse animé par le comité d’organisation des « journées de dénonciation de l’impunité des crimes de sang et des crimes économiques » vise à informer l’opinion nationale de la tenue de « journées de dénonciation de l’impunité des crimes de sang et des crimes économiques » les 19 et 20 mai prochain à la Maison du peuple à Ouagadougou. Ces journées seront articulées par un forum d’échanges et de témoignages sur les crimes de sang et des crimes économiques, un meeting de dénonciation de l’impunité, de l’aggravation de la vie chère et de la corruption.

Pour le comité d’organisation, après l’insurrection populaire d’octobre 2014 et la résistance au putsch de septembre 2015, le peuple s’attendait à un changement véritable, mais peine perdue. Les dossiers des crimes de sang commis sous le règne de Blaise Compaoré n’ont pas connu jusque-là d’avancement véritable. Près d’un an et demi après l’arrivée au pouvoir du MPP et alliés, les masses populaires constatent que les avancées révolutionnaires qu’elles ont réalisées à travers l’insurrection populaire et la résistance au putsch sont en train d’être remises en cause. C’est pourquoi ils pensent que « de ‘’Roch la solution’’, on est maintenant à ‘’Roch la désillusion’’.

Les journalistes ont prêter une oreille attentive à la lecture de la declaration liminaire

Ces « journées de dénonciation de l’impunité des crimes de sang et des crimes économiques » visent donc à protester contre ces faits et interpeler l’autorité sur son obligation à travailler à lutter efficacement contre l’impunité. C’est aussi l’occasion d’appeler les populations à se mobiliser effectivement contre l’impunité. « Nous organisons ces manifestations parce que nous nous rendons compte que l’impunité persiste toujours dans notre pays aussi bien pour les auteurs de crimes économiques que les auteurs de crimes de sang. Alors que l’une des raisons qui ont prévalu à une insurrection populaire, c’est justement pour que l’impunité puisse prendre fin », a précisé Ali Sanou, secrétaire général du Mouvement burkinabè des droits de l’Homme et des peuples (MBDHP) et co-animateur de la conférence de presse.

Sur la même question, Elie Tarpaga, le président du Comité de défense et d’approfondissement des acquis de l’insurrection populaire (CDAIP) s’indigne : « Malgré l’existence de preuves claires : on sait qui a donné l’ordre de tirer et qui a tiré en référence au rapport d’enquête sur l’insurrection populaire… Les complices civils et militaires du putsch de septembre 2015 sont également connus. Il ajoute que « les promesses de jugement des dossiers de l’insurrection et du putsch manqué avant la fin de 2016 n’ont donné lieu qu’à des jugements de menus fretins comme les soldats impliqués dans l’attaque de Yimdi et dans la fameuse tentative d’attaque de la MACA ». Il apparait donc évident pour lui, que l’indépendance de la justice et la manifestation de la vérité et de la justice dans les dossiers de crimes de sang peuvent provenir que de la pression populaire. Si non, le peuple vivra toujours une justice à deux vitesses : une justice clémente pour les riches, les pilleurs de l’Etat et les grands criminels d’un côté et une justice cruelle pour les gens pauvres et faibles du peuple de l’autre »

Ces journées de dénonciation sont portées par différentes structures. Ce sont, le Comité de défense et d’approfondissement des acquis de l’insurrection populaire (CDAIP), MBDHP, REN-LAC, UGEB, ABASSEP, AESO, ODJ, SYNAMUB, CADDL, CCVC de la ville de Ouagadougou. Défendre les acquis de l’insurrection populaire de 2014 et du putsch manqué de 2015, réclamer la justice pour les martyres, refuser la vie chère, tels sont entre autres les objectifs recherchés par ce regroupement.

Alfred Sié KAM/Rédaction SC-Info

 

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