Le Syndicat National des Administrateurs Civils, Secrétaires et Adjoints Administratifs du Burkina en abrégé SYN.A.C.S.A.B. est né de la volonté de tous les administrateurs civils, secrétaires et adjoints administratifs du Burkina de se doter d’une structure de lutte crédible capable de défendre efficacement leurs intérêts moraux et matériels. Il est le fruit d’un processus enclenché le 26 novembre 2016 au cours d’une assemblée générale des administrateurs civils à la bourse du travail de Ouagadougou. À cette assemblée générale, mandat a été donné à un comité de suivi de procéder à la mise en place du syndicat des administrateurs civils. Concrètement, cela s’est traduit, d’abord par la mise en place, dans toutes les régions, de comités de la Confédération Générale du Travail du Burkina (CGT-B) des agents de l’administration générale. Ensuite, les membres desdits comités ont reçu à travers des séances de formation assurées par les camarades de la CGT-B, les rudiments nécessaires à la gestion efficace et efficiente d’un syndicat. Enfin, le samedi 04 mars 2017 lors d’un congrès constitutif à la bourse du travail à Ouagadougou, le processus a connu son épilogue par l’élection du bureau exécutif national du syndicat par les délégués régionaux.
Au nom du tout nouveau bureau exécutif national et au nom de tous les camarades administrateurs civils, secrétaires et adjoints administratifs du Burkina, je voudrais dire grandement merci aux camarades Bassolma BAZIE, YAMEOGO Dominique, KONVOLBO, à toute l’équipe cadre de la CGT-B pour leur encadrement et sages conseils tout au long du processus. Le « bébé » CGT-B des administrateurs est certes né mais il leur revient toujours de lui apprendre à marcher sur le droit chemin.
Dans ce contexte d’insécurité marqué par des attaques terroristes tout azimut, je voudrais, en votre nom à tous, camarades administrateurs civils, secrétaires et adjoints administratifs exprimé toute ma compassion et mon soutien à tous les agents de l’administration publique qui ont vu leurs services subir la furie des terroristes/djihadistes.
A l’endroit des camarades préfets relevés parce qu’ils ont voulu revendiquer de conditions de vie et travail meilleures en mettant en place les comités régionaux de la CGT-B, je voudrais exprimer tout le soutien du bureau exécutif national. Leur sacrifice ne sera pas vain.
A l’Union Nationale des Administrateurs Civils du Burkina Faso (UNABF), j’exprime toute ma reconnaissance car en tant qu’association, donc limitée dans ses actions, a depuis plus de trois ans, bataillé âprement pour la prise en compte des préoccupations de l’administrateur. Ses actions ont sans conteste permis de poser les jalons de notre syndicat.
Au comité de suivi, pour avoir accompli avec brio la mission qui lui a été confié, je lui réitère mes vives félicitations.
A l’instar des autres corps de métier, le corps des administrateurs civils, secrétaires et adjoints administratifs a des préoccupations liées à la carrière des agents, à la cherté de la vie, à la non professionnalisation du métier, au phénomène d’insécurité…Toutes ces préoccupations ont déjà été consignées dans un rapport élaboré par l’Union Nationale des Administrateurs Civils du Burkina et porté à la connaissance du gouvernement.
Certes des négociations ont permis de prendre en compte certaines préoccupations non moins importantes mais force est cependant de constater que pour l’essentiel de ces préoccupations c’est-à-dire celles dont la prise en compte permettra de juguler les problèmes liés à l’autorité de l’Etat, à la mal gouvernance et d’assoir une administration territoriale forte et efficace sont toujours à la traine. En lieu et place d’une véritable négociation, il est servi aux administrateurs du dilatoire.
Or, avec l’avancée démocratique enregistrée par notre pays ces dernières années, des enjeux nouveaux se présentent, relativement au développement et au renforcement de l’Etat de droit à la base, à la paix et à la sécurité, nécessitant du coup l’assise d’une administration territoriale forte et efficace.
Cette lourde responsabilité vitale pour la nation, commande que l’image de l’administrateur soit restaurée. A ce titre, la prise au profit des administrateurs d’un certain nombre de textes a été perçue comme le mécanisme juridique permettant une plus grande responsabilisation et la création de conditions de vie et de travail favorables à l’expression des compétences car : « Un corps ne vaut que par la valeur de ses ressources humaines ».
Les administrateurs civils, les secrétaires et adjoints administratifs parce qu’ils ont la responsabilité de contribuer par leurs missions à une société burkinabè plus démocratique, de justice et d’équité, refusent d’être les témoins silencieux de cette politique de destruction de l’administration territoriale et de la fragilisation du tissu social.
C’est pourquoi à l’unissons, ils ont décidé de faire la leur cette boutade : « On ne quémande pas son mieux-être, on le revendique haut et fort » en créant le SYN.A.C.S.A.B.
Le SYN.A.C.S.A.B a, au lendemain de sa création le 04 mars 2017 tenu sa première de réunion de bureau. Le bureau reconnait et salue à sa juste valeur le travail déjà abattu par l’UNABF et les autres structures de lutte. Certes, cela a permis de lever le lièvre mais n’a pas encore permis de l’abattre faute de « fusil de chasse ». C’est pourquoi tout en comptant sur le lobbying des unes, l’accompagnement et le soutien indéfectible des autres, le syndicat entend à son tour user de toutes ses prérogatives légales pour obtenir de meilleures conditions de vie et de travail pour ses membres.
Tout en appelant l’ensemble des administrateurs civils, secrétaires et adjoints administratifs du Burkina à l’unisson, à l’adhésion massive au nouveau syndicat et à la mobilisation pour la défense de leurs intérêts matériels et moraux, je voudrais saisir l’occasion pour rappeler quelques principes de la lutte syndicale.
La revendication est solidarité. En attendant l’entrée en vigueur du CHECK OFF qui devrait permettre de juguler les problèmes liés au financement des activités des syndicats, tout administrateur civil ancien comme jeune, quel que soit son niveau de responsabilité ou encore l’institution à laquelle il appartient, a le devoir d’apporter son soutien moral et financier à la lutte. Le temps des luttes par procuration ou par personne interposée est révolu. En terme clair, ni la fonction de chef de circonscription administrative, ni celle directeur de service ou toute autre responsabilité ne saurait justifier notre manque de solidarité. On est membre du SYN.A.C.S.A.B. du fait de son appartenance au corps des administrateurs civils, secrétaires et adjoints administratifs.
La revendication est discipline. Il n’y aura donc pas de solidarité envers celui qui fait preuve de peu de discipline. S’il est vrai que nous devons nous battre pour l’obtention de conditions de vie et de travail meilleures, nous devons dans cette quête du mieux-être faire aussi montre de tempérance et de courtoisie. Le SYN.A.C.S.A.B. ne saurait être utilisé par ses membres comme instrument de vengeance ou bâton de punition d’un administrateur ou d’une quelconque hiérarchie. Le seul objectif qui mérite d’être poursuivi est celui de l’amélioration de nos conditions de vie et de travail.
La revendication est méthodique. Lors du congrès constitutif du SYN.A.C.S.A.B. les délégués régionaux ont procédé à l’adoption d’une plateforme revendicative. Ce document sera soumis au gouvernement qui disposera d’un délai raisonnable pour apporter des solutions concrètes aux préoccupations qui y figurent. Le dilatoire sera sanctionné par une décision concertée d’aller en grève. Les difficultés rencontrées par les camarades et qui ne sont pas consignées dans la plateforme revendicative feront l’objet d’un examen au niveau local et ou national. Toutefois, aucune décision d’aller en grève du niveau local ne peut se faire sans l’accord du BEN.
La revendication est aussi travail et sacrifice. C’est pourquoi les camarades qui ont accepté des postes de responsabilité dans le syndicat ont l’obligation d’assister aux réunions de bureau. Ils doivent travailler à implanter la structure sur toute l’étendue du territoire et concourir à l’exécution physique du programme d’activités du syndicat. Tout membre adhérent doit prendre part activement à la lutte.
Jamais dans l’histoire des administrateurs civils, secrétaires et adjoints administratifs, la mise en place d’une structure de lutte n’a suscité autant d’engouement et d’espoir. Conscient de cet état de fait, le bureau exécutif mettra tout en œuvre pour atteindre les objectifs qui lui sont assignés.
C’est pourquoi dans un souci de se mettre immédiatement à la tâche, le BEN travaillera à une implantation rapide du syndicat dans toutes les régions et provinces du pays. Il procédera à la présentation officielle du syndicat aux autorités, élaborera et présentera son programme d’activités au plus tard fin mars 2017. Il soumettra également aux autorités la plateforme revendicative issue du congrès au plus tard fin mars 2017.
Pour la défense de la cause de l’administrateur, j’appelle l’ensemble des camarades administrateurs civils, secrétaires et adjoints administratifs du Burkina Faso à rejoindre le SYN.A.C.S.A.B.
Le SYN.A.C.S.A.B., un engagement collectif – un but commun !
Le Secrétaire Général National
Adama BIDIGA