DÉCLARATION LIMINAIRE DE L’UNAPOL

 

photo d’illustration

Le moral de la troupe au sein de la police n’a jamais été aussi bas.

Suite à la grogne des éléments des compagnies républicaines de sécurité (CRS), le syndicat des agents de la police nationale (UNAPOL) a organisé une conférence ce mercredi 19 avril. Selon l’UNAPOL, ce point de presse vise à aider le ministre de la sécurité, Simon Compaoré à résoudre les problèmes de ses hommes sur le terrain. Dans sa déclaration liminaire que nous vous proposons, il dénonce les tentatives d’intimidation du ministre d’Etat.

C’est avec consternation et beaucoup d’amertume que le bureau national d’UNAPOL et l’ensemble des policiers burkinabè ont suivi l’intervention de Monsieur le Ministre d’Etat relativement à la situation qui prévaut actuellement au sein des compagnies républicaines de sécurité.

Pendant que la troupe s’attendait à ce que Monsieur le Ministre reconnaisse la mauvaise gestion qui caractérise la direction actuelle de la police nationale, il s’est plutôt appesanti sur ses propres états d’âme et s’est lancé dans une tentative d’intimidation en parlant d’une liste qui a été établie et dont ces personnes risqueraient leurs emplois s’ils ne retournaient pas occuper leur poste.

UNAPOL à travers cette conférence de presse tient à emboucher la même trompette que Monsieur le Ministre Simon Compaoré et parler du moral et de l’état d’esprit de la troupe depuis maintenant une année qu’il est le responsable de la sécurité.

Monsieur le Ministre d’Etat, vos collaborateurs ne vous le diront pas, mais nous qui sommes au contact de la troupe, allons vous prêter quelques lanternes. Depuis une année que vous êtes là, le moral de la troupe au sein de la police n’a jamais été aussi bas ; Monsieur le Ministre d’Etat

Parlant de la hiérarchie, nos gradés que nous respectons (même si vous semblez en douter) nous font franchement pitié ; ce sont des intellectuels reconnus, des docteurs dans divers domaines des sciences, des spécialistes de la sécurité qui aujourd’hui sont inexistants parce qu’enfermès dans les murs de la DGPN, du Ministère de la sécurité, des inspections…. Sous des qualités humiliantes de conseillers techniques, de chargés de mission, d’inspecteurs etc… Frustrés, humiliés notre hiérarchie vous a vu arriver avec des personnes émanant normalement d’autres services pour occuper nos postes au ministère de la sécurité.

C’est le cas notamment de votre Directeur de Cabinet qui est de la police municipale, du Secrétaire Général qui est un administrateur civil, du DRH qui est un civil, du DAF sans oublier des inspecteurs de nos services venant d’ailleurs. Certains de ces collaborateurs tiennent des propos souvent hautement vexatoires à l’encontre de hauts gradés et de gradés qui ne peuvent rien faire et se contentent de ruminer leur colère.

UNAPOL rappelle que la police Nationale dispose de compétences reconnues pour occuper valeureusement ces postes de responsabilité. C’est dire si vous avez été humilié à domicile par de très jeunes policiers, sachez Monsieur le Ministre que l’ensemble des policiers avec leur hiérarchie en tête sont humiliés au quotidien par certaines de vos décisions mais ils broient du noir, rongent leur frein en attendant un éventuel lever de soleil.

Monsieur le Ministre d’Etat les policiers ne sont pas indisciplinés, ils sont dépités, humiliés, piétinés et souvent il en découle des propos ou des actes de ras le bol qui sont souvent mal interprétés.

Certaines corporations comme les administrateurs civils et les personnels des affaires étrangères œuvrent à ce que des « étrangers » ne soient nommés comme gouverneur ou ambassadeur, pourquoi nous imposer le contraire surtout quand notre hiérarchie lit des journaux au quotidien ?
Ce manque de valorisation de la hiérarchie policière s’expliquerait par le fait qu’il n’y a pas assez d’intelligence au sein de la Police Nationale.

Monsieur le ministre d’Etat depuis que vous êtes à la tête de la sécurité vous nous assurez au quotidien que des efforts sont faits pour notre dotation en matériel sauf que nous n’avons rien reçu en termes de dotation. Depuis une année nous n’avons rien reçu en termes de tenue de travail, les moyens roulant sont toujours insuffisants et vétustes, aucun changement notoire ne peut etre souligné.

Pire, depuis le mois d’octobre 2016, il n’y a pas de budget, pas une goutte de carburant pour un service de police, chacun se débrouille pour servir nos vaillantes populations. Ces populations ignorent les sacrifices que nous consentons au quotidien pour les satisfaire et maintenir sauf notre image.

UNAPOL reproche à Monsieur le premier Ministre, en tant que premier responsable de la police, (le ministre de la sécurité n’étant en réalité qu’un délégué à la sécurité) de n’avoir jamais tenté de rencontrer les policiers afin de s’imprégner de leurs problèmes réels.

Enfin, nous appelons Monsieur le Ministre de la sécurité à régler nos problèmes au lieu de chercher des boucs émissaires du genre « le syndicat est instrumentalisé par des mains invisibles ». Nous trouvons ces insinuations mal à propos et mettons quiconque au défi de nous prouver que UNAPOL est l’instrument d’un parti adverse ou de quiconque.

Au final, UNAPOL tient Monsieur le Ministre d’Etat entièrement responsable du climat délétère qui prévaut actuellement car UNAPOL avait attiré son attention en Novembre 2016 (au dépôt de la plateforme) sur la nécessité d’agir en urgence sur certains points de la plateforme, en l’occurrence la question du service payé.

Les problèmes de la police nationale seront résolus en donnant satisfaction aux six points de la plateforme minimale UNAPOL.

Cette plateforme satisfaite, vous assurera Monsieur le Ministre d’Etat un calme olympien au sein des casernes de la police sur tout l’étendue du territoire national.

Vouloir ramener la plateforme à la seule question du service payé ou user de l’intimidation pour apeurer la troupe est une veine tentative et le calme apparent observé par les policiers n’est dû qu’au respect qu’ils ont pour les vaillantes populations du Burkina Faso.

LE SECRÉTARIAT À LA COMMUNICATION ET AUX RELATIONS EXTÉRIEURES.

 

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