Le 1er janvier 2019, un groupe d’individus non identifiés perpétraient une attaque armée contre le domicile du chef de village de Yirgou, localité située dans la région du Centre-nord. L’attaque a fait, de sources officielles, sept (7) morts dont le chef de village de Yirgou.
Suite à cette attaque, des populations de la localité, soupçonnant des membres de la communauté peulh de ladite localité d’avoir été complices de la sinistre action terroriste des assaillants, entreprirent une opération de vengeance. Ainsi, au moins huit (8) villages peulh ont été attaqués en représailles. Le bilan officiel fait état de quarante-six (46) morts, de nombreux blessés au sein de la communauté peulh et d’importants dégâts matériels. D’autres sources indiquent un bilan bien plus élevé.
Le MBDHP dénonce avec la dernière énergie les tueries survenues le 1er janvier 2019 et jours suivants dans la région du Centre-nord. Il présente ses condoléances à l’ensemble des familles des victimes de ces tueries et formule des vœux de prompt rétablissement aux nombreux blessés ;
Le MBDHP dénonce également la stigmatisation de certaines communautés du fait de leur appartenance ethnique et/ou religieuse. Cette stigmatisation constitue une menace grave pour la coexistence pacifique et harmonieuse entre les différentes nationalités que compte notre pays.
En référence à une étape récente de l’évolution socio politique de notre pays, le MBDHP rappelle qu’au-delà des ethnies et autres confessions religieuses, l’élan patriotique, fondé sur l’union et la cohésion sociale pour les causes justes, a été le socle essentiel qui a permis les victoires héroïques de notre peuple lors de l’insurrection populaire et de la résistance au putsch de l’ex-RSP.
Notre conviction est établie que c’est également par cohésion sociale populaire que notre peuple triomphera du terrorisme.
C’est pourquoi, le Mouvement appelle tous les démocrates et patriotes sincères à œuvrer de toutes leurs forces et par des actions diverses, à la coexistence pacifique et harmonieuse entre les différentes communautés que compte notre pays.
Hélas, le MBDHP note, avec regret et désolation, que le droit à la sécurité de sa personne et de ses biens devient une quête de plus en plus vaine au Burkina. Depuis plusieurs mois, des personnes sont assassinées, des éléments de nos forces de défense et de sécurité sont constamment harcelés et tués, des biens publics et privés détruits.
Face à cette dégradation continue de la situation sécuritaire, les premières autorités (politiques, militaires et paramilitaires) du pays sont visiblement dépassées. Et les faits indiquent objectivement qu’elles sont dans l’incapacité d’assurer la sécurité des personnes et des biens sur toute l’étendue du territoire national.
Cette situation a des conséquences multiples et néfastes. Elle créé une psychose au sein des populations en même temps qu’elle provoque la stigmatisation de certaines communautés, injustement assimilées aux groupes terroristes. Pour le MBDHP, il est donc clair que les évènements malheureux de Yirgou sont la conséquence de l’incapacité du pouvoir actuel à assurer la sécurité des citoyens, une incapacité qui s’est, en outre, manifestée par le secours tardif apporté à la communauté peulh de Yirgou et environnants.
Aussi, en ces moments particulièrement difficiles et face à l’extrême gravité de la situation, le MBDHP :
- Dénonce et condamne les attaques à caractère terroriste qui endeuillent la grande Famille de nos Forces de défense et de sécurité, ainsi que les populations de nos villes et campagnes ;
- Appelle les diverses nationalités et composantes de notre peuple à dénoncer, rejeter et extirper de leurs comportements, toutes attitudes pouvant constituer et/ou alimenter des germes de guerre civile ;
- Appelle les autorités politiques, judiciaires et en charge de la sécurité à :
o assurer de manière effective et efficace, la sécurité des personnes et de leurs biens, sans discrimination sur toute l’étendue du territoire national ;
o mener des investigations sérieuses et impartiales sur les tueries de Yirgou et à tout mettre en œuvre pour l’aboutissement des procédures judiciaires y relatives en cours ;
o apporter toute l’assistance nécessaire aux populations victimes des tueries de Yirgou sur les plans médical, social et psychologique, en vue de soulager leurs souffrances et leur apporter la solidarité de la Nation ;
o lier la lutte contre le terrorisme à la mise en œuvre d’actions concrètes en faveur de l’Unité Nationale et la cohésion sociale, en évitant elles-mêmes toute forme de stigmatisation et de discrimination basée notamment sur l’appartenance ethnique et/ou religieuse.
• FACE AUX ATTAQUES TERRORISTES CONTRE NOTRE PEUPLE, VIGILANCE, MOBILISATION ET ACTIONS !
• CONTRE L’INSEMINATION DE GERMES DE GUERRE CIVILE AU BURKINA, VIGILANCE, MOBILISATION ET ACTIONS !
Fait à Ouagadougou, le 05 janvier 2018
Le Comité exécutif national