Des scientifiques australiens ont découvert l’existence de gigantesques réserves d’eau douce et à très faible salinité, enfouies dans les fonds océaniques. Selon les auteurs de la découverte, ces réserves d’eau, une fois complètement dessalées, pourraient alimenter plusieurs régions du monde durant des décennies. Ce résultat a été publié dans la revue Nature le 4 décembre 2013.
Que sait-on précisément sur ces réserves d’eau ? Tout d’abord, il faut savoir que pour la plupart de ces poches d’eau, il ne s’agit pas exactement d’eau douce, mais d’eau à très faible salinité, qui pourrait par conséquent être transformée en eau potable après un processus de dessalement. Concernant le volume total de cette eau, il a été estimé à 500 000 km3.
Quant à la localisation de ces réserves d’eau, elles seraient situées dans plusieurs zones du monde : au large de l’Australie, de la Chine, de l’Amérique du Nord ou encore de l’Afrique du Sud…
Comment expliquer la présence de ces poches d’eau à faible salinité sous les océans ? Pour comprendre, il faut changer d’échelle de temps et s’intéresser aux dernières centaines de milliers d’années, lorsque le niveau de la mer était beaucoup plus bas que ce qu’il est aujourd’hui, et donc que les terres fermes s’étendaient sur des zones aujourd’hui recouvertes par les océans. À cette époque-là, l’eau de pluie qui tombait sur cette terre ferme s’infiltrait dans le sol, débouchant alors sur la création de poches d’eau souterraines.
Puis, il y a 20 000 ans environ, lorsque les calottes glaciaires ont commencé à fondre et que le niveau des océans a entamé sa remontée, ces poches d’eau souterraines se sont peu à peu retrouvées… sous les océans. Protégées par des couches d’argile et de sédiments, elles sont restées intactes jusqu’à aujourd’hui.
La découverte de ces vastes réserves d’eau douce est-elle véritablement une première ? En réalité, les hydrologues savaient depuis plusieurs années qu’il existait des poches d’eau douce souterraines, situées sur le plancher océanique. Mais jusqu’ici, ils supposaient que leur nombre et leur volume étaient très limités.
Ce que révèle cette nouvelle étude est donc que, loin d’être un phénomène rare, la présence de ces poches d’eau douce situées sous les océans est en réalité extrêmement répandue, et ce en de nombreux points du globe.
Toutefois, concernant la possible exploitation à venir de ces réserves d’eau douce sous-marines, l’hydrologue Vincent Post avertit que ces poches d’eau ne sont pas renouvelables : si elles venaient à disparaître suite à une exploitation trop intensive, alors cette disparition serait tout simplement définitive…