Efficacité dans le contrôle de l’Etat et la lutte contre la corruption : Luc Marius IBRIGA plaide pour l’avènement des auditeurs internes en lieu et place des inspecteurs techniques

Le contrôleur général rematant le rapport au PM

Le rapport général 2015 de l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat et de lutte contre la corruption (ASCE-LC) a été remis au Premier ministre, Paul Kaba THIEBA, le jeudi 22 juin 2017. Le Contrôleur général d’Etat, Luc Marius IBRIBA, a précisé que ce rapport couvre la période 2012-2014 et de ce fait n’épingle pas l’ex-président Michel KAFANDO. Il a plaidé pour l’avènement des auditeurs internes en lieu et place des inspections techniques pour plus d’efficacité dans leur mission de contrôle. Le Chef du Gouvernement a donné l’assurance qu’il va exploiter ce rapport et donné des instructions aux différents départements ministériels pour la mise en œuvre et le suivi des recommandations qu’il contient.

Après le Chef de l’Etat, Roch Marc Christian KABORE, le Contrôleur général d’Etat, Luc Marius IBRIBA, a remis le rapport général 2015 de l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat et de lutte contre la corruption (ASCE-LC) au Premier ministre, Paul Kaba THIEBA.

A l’occasion, il a plaidé pour l’avènement des auditeurs internes en lieu et place des inspections techniques en ce sens que ceux-ci seront affranchis de la tutelle des ministres et pourront véritablement être efficace dans leur mission de contrôle.

« Nous attendons comme le stipule le rapport que le Gouvernement ressert le contrôle. Cela suppose de doter les corps de contrôle de moyens et surtout de porter la réforme des corps de contrôle qui va permettre à ce que l’on ait au sein de chaque ministère, en lieu et place des inspections techniques, des auditeurs internes pour permettre d’éviter que l’on soit dans la situation actuelle où l’inspection est sous le contrôle du ministre ; ce qui va à notre sens améliorer le contrôle et permettre d’anticiper les risques pour éviter la disparition de plusieurs milliards. Il faut anticiper et mettre les garde-fous à l’amont pour que l’argent ne disparaisse pas. Il faut que le Gouvernement travaille à ce que les corps de contrôle soient mis en situation de pourvoir véritablement anticiper sur la perte de ressources de l’Etat », a-t-il exhorté.
Puis, il a soutenu que le Premier ministre a donné son accord par rapport à la réforme des corps de contrôle pour faire en sorte que dans les ministères, il y ait un emploi d’auditeurs internes et non pas simplement les inspecteurs techniques qui sont nommés et notés par les ministres.

Le Contrôleur général d’Etat a déclaré que Paul Kaba THIEBA a donné l’assurance qu’il va exploiter ce rapport et donné des instructions aux différents départements ministériels pour la mise en œuvre et le suivi des recommandations.
«  Déjà, nous recevons régulièrement des lettres du Premier ministre par rapport aux rapports que nous lui envoyons. Dans ces lettres, il nous dit qu’il a donné des instructions aux ministres concernés pour la mise en œuvre des recommandations faites par l’ASCE-LC. Cela est un plus par rapport au suivi des recommandations », a-t-il ajouté.

Par ailleurs, Luc Marius IBRIGA s’est prononcé sur la polémique qui a suivi la publication de ce rapport.

« Les critiques viennent du fait qu’il y a eu des interprétations qui ont été faites de ce rapport. L’ASCE-LC, depuis longtemps, publie des rapports. Par exemple, le rapport 2009 a concerné l’exercice 2008, le rapport 2010 concerne l’exercice 2009. En 2015, nous avons publié le rapport pour l’exercice 2014 et en 2014, nous l’avons fait pour l’exercice 2013. Cela n’a jamais posé de problème. Il y a subitement une polémique pour ce rapport alors que le domaine concerné est clair : ce sont les activités menées ou initiées en 2014 qui ont été pris en compte dans ce rapport. On ne peut pas faire le bilan en 2014 des activités menées en 2014. Comme on le publie en 2015, on dit que c’est le rapport 2015 », a-t-il mentionné.

Il a affirmé tirer une leçon de cette polémique et que le rapport aurait pu s’intituler « rapport d’activités 2015 pour l’exercice 2014 », ce qui à son avis aurait évité cette controverse.

En outre, il a précisé que les malversations commises à la Présidence du Faso ne se sont pas faites sous le magistère de Michel KAFANDO, puisque l’audit n’a pas concerné la Présidence du Faso sous la Transition.
« Ceux qui ont lu le rapport savent bien que le tableau récapitulatif indique qu’il couvre la période 2012-2014. Certains n’ont pas regardé le tableau et disent que l’ASCE-LC réclame au président Michel KAFANDO un certain nombre de milliards alors qu’il n’était pas président pendant l’année 2012-2014. De ce point de vue, nous pensons qu’il y a un besoin de communication et une amélioration de la présentation de notre rapport », a-t-il expliqué.

Le rapport 2015 de l’ASCE-LC comporte 366 pages. Au total, 28 structures de l’Etat ont fait l’objet d’audits et d’investigations par les contrôleurs. Sur l’ensemble de ces entités, il a été constaté des malversations de 31 144 989 350 de francs CFA. La Présidence du Faso arrive en tête du classement avec 25 milliards de francs CFA. Sur ce chapitre, l’audit du domaine financier de la Présidence du Faso a concerné les infrastructures, les voyages présidentiels, les marchés publics, les charges locatives (les factures d’eau et d’électricité).

DCI/PM

 

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