Fela Kuti, le créateur de l’afrobeat qui continue de marquer la nouvelle génération

Fela Kuti, l’artiste musicien nigérian, créateur de l’afrobeat était un artiste très engagé. Ce qui lui a valu des peines d’emprisonnement à plusieurs reprises. Des années après sa disparition, il continue d’être un modèle pour la jeune génération.

Né le 15 octobre 1938 à Abeokuta, au Nigeria, Fela Anikulapo-Kuti est le créateur de l’afrobeat, cocktail explosif né de la rencontre entre jazz, soul-funk et high-life, musique traditionnelle d’Afrique de l’ouest. Formé à l’école du Black Power et du panafricanisme, le fils spirituel de Malcolm X et de Kwame Nkrumah a su enflammer le cœur des laissés-pour-compte de la société nigériane et de l’Afrique toute entière, grâce à des chansons écrites en pidgin, le créole anglais des faubourgs de Lagos. Olokura, Shakara, Zombie, Pansa Pansa, Coffin for Head of State, Teacher Don’t Teach Me Nonsense, sont entre autres les titres phares de l’artiste. Dans son dernier titre, “Underground System”, comme s’il savait que c’était le dernier, Fela Kuti a rendu hommage à son ami Thomas Sankara, leader révolutionnaire du Burkina Faso assassiné en 1987, mais aussi à quelques militants de l’émancipation africaine dont Kwame Nkrumah, Nelson Mandela et Patrice Lumumba. Durant toute sa carrière, Fela Kuti s’est battu contre la corruption, les dictatures, la main-mise des multinationales… Une lutte qui lui a valu la foudre des dirigeants politiques successifs et de leurs juntes militaires. Il a été emprisonné à plusieurs reprises.

Fela Kuti, un modèle pour la jeune génération

Il est mort il y a plus de vingt ans, mais son afrobeat, musique révolutionnaire, continue d’inspirer des générations de musiciens et d’activistes à travers le monde. Dans la famille du roi de l’afrobeat, ses fils Femi et Seun Kuti et son petit-fils, Made Kuti ont hérité de son flambeau artistique et de son militantisme.  Tout comme Fela Kuti, ces derniers utilisent leur musique pour dénoncer les injustices sociales et la corruption politique qui rongent, encore et toujours, le Nigeria. En dehors de sa famille, plusieurs autres artistes ou activistes s’inspirent de ses œuvres. C’est l’exemple du danseur-chorégraphe burkinabè Serge Aimé Coulibaly qui a dit s’être inspiré de Fela Kuti dans son œuvre “KALAKUTA REPUBLIK”, un spectacle dans lequel il revient sur l’immense désir de liberté de la jeunesse burkinabé aujourd’hui.  Kalakuta Republic est le nom que Fela Kuti avait donné à sa résidence, située dans la banlieue de Lagos. Un lieu qu’il considérait comme une république indépendante.

Fela Kuti a su marquer son temps, à travers son engagement pour les sans voix. Plus de vingt ans après sa mort, sa musique révolutionnaire continue d’inspirer la jeunesse.

Line Rose

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