Grève illimitée des Enseignants :
Le mot d’ordre levé à l’Université de Koudougou
Le mot d’ordre a été levé, la grève illimitée que le bureau national du SYNADEC avait voulu lancer à compter du jeudi 16 juillet 2016 pour espérer voir la résolution des points de revendications des négociations a purement et simplement été levé. De nouvelles avancées ont eu lieu dans les propositions du gouvernement ce mercredi matin. Une grève que redoutaient beaucoup les étudiants de l’UK et ne savaient plus à quels saint se vouer. Lisons plutôt quelques réactions.
Bayili Boubié, délégué de promotion LM1.
« Concernant la grève des enseignants, nous en tant que étudiant, cela ne nous arrange pas. Décrétée une grève illimité à l’état actuel où nous sommes, ça va nous pénaliser vu le retard que connait l’université. La grève qui a commencé dans le mois de décembre avant qu’on aille en congé a duré plus d’un mois. Nous avons repris les cours pratiquement en février. Cela a occasionné un retard dans presque toutes les promotions. Par exemple, notre promotion LM1/S2, peine à finir l’année académique 2014-2015. Si dans cette situation les enseignants doivent aller en grève on imagine ce que cela pourrait engendrer. Pour un gouvernement soucieux de l’avenir de la jeunesse, l’Etat ne doit vraiment pas se taire sur la revendication des enseignants. Nous demandons au gouvernement de vraiment se pencher sur la question afin de trouver des solutions idoines pour que les enseignants ne partent pas en grève. A l’université, cela pourrait entrainer l’arrêt des activités pédagogiques et académiques et entrainer les différentes promotions dans un retard très sérieux. »
Babine Parfait, délégué de promotion LM3.
« C’est tout à fait anormal de lancer une grève illimitée au regard même de la situation de retard que l’université de Koudougou connait actuellement. Cependant, je partage leur grève en deux volets. D’abord, j‘adhère entièrement à la position des enseignants si c’est sur la question de leur grille salariale. Il faut que le gouvernement par le ministre de tutelle revoie la situation des enseignants surtout du côté de leur grille salariale pour éviter les grèves. D’autres parts je ne suis pas tout à fait d’accord avec la grève. Les enseignants eux-mêmes savent que la jeunesse est le pilier fondamental pour le développement du Burkina Faso. Et pour répondre à cette question, je souhaiterais que les enseignants priment le dialogue et que le gouvernement à son tour ait un regard très sérieux sur les conditions des enseignants. Nous tirons vers la fin de l’année et un mot d’ordre de 24 heures perturbera beaucoup l’année en cours, n’en parlons pas d’une grève illimité. »
Belème Yassia, Délégué de promotion géo3.
« Nous avons tous fait le constat sur la situation de l’université cette année. Depuis décembre 2015, l’université est vraiment agitée par différentes grèves des enseignants qui réclament des conditions meilleures pour leur épanouissement. Pour moi, ces grèves ont d’une part des conséquences positives qui concernent beaucoup plus les enseignants si l’on se réfère à leur plateforme passée où ils demandaient d’être dans de bonnes conditions pour les études. Mais des conséquences négatives, il n’en manque pas. L’université connait un retard dont les causes sont à rechercher dans les différentes manifestations qu’elle traverse. Cette grève vendra donc empirer la situation. »
Sylla Djamilatou, étudiante en 2e année en SEG.
« La grève à toute sa raison d’être. Je peux même dire qu’elle a été voulue par l’Etat. Il a procédé à l’augmentation du salaire des magistrats sans revoir la situation des enseignants du supérieur. Ceux-ci ont donc raison d’aller en mouvement pour réclamer une amélioration de leurs conditions. Mais mon inquiétude est que cette grève ne sera pas sans conséquences. Au campus, nous sommes déjà dans un retard et avec cette grève, des promotions pourront ne pas finir leur année académique. Elle peut aussi influencer négativement sur les résultats du BAC. Seulement, je demande à l’Etat de vite réagir pour que la situation s’améliore. »
Kientega Wendemi Assane, Délégué Général représentant les étudiants de l’université.
« C’est tout à fait normal et logique que tout corps organise des manifestations en fonction de ses attentes. Les enseignants ont organisé leur grève dans le but d’avoir des indemnités liées à l’organisation du baccalauréat et je trouve que c’est tout à fait normal même si le moment n’est pas le bienvenu. Mais mon inquiétude est liée à l’organisation pratique de l’examen qui s’annonce dans quelques jours alors que cette grève est prononcée pour l’illimité. Il faut peser le pour et le contre de la grève. Les enseignants auraient dû l’organiser à une autre époque mais pas maintenant. Du coté de l’université, les conséquences seront vraiment monstrueuses. Depuis, nous avons assisté à une série de grèves qui n’ont cessé de plonger l’université de Koudougou dans un retard académique non rattrapable. L’arrêt des activités paralysera encore une fois de plus l’université. Il appartient au corps enseignant et aux autorités gouvernementales de discuter et voir dans quelle mesure on peut aussi bien sauver le retard à l’Université et le baccalauréat. Je vous avoue que les enseignants ont pratiquement raison. Comment un enseignant va enseigner un étudiant qui après sa maîtrise et sa formation a déjà le double du salaire de son enseignant ? Il faudra réellement que le gouvernement revoie sa position de part et d’autre du niveau qu’occupe le magistrat et des enseignants. Je souhaite vraiment qu’un dialogue continu puisse être fait pour que entre gouvernement et enseignants ont puisse trouver une solution à l’amiable. »
Prince Omar pour SCI