En prélude de la visite du Président français Emmanuel Macron au Burkina le 27 novembre prochain, l’Organisation démocratique de la jeunesse (ODJ) pointe du doigt la politique française au Burkina Faso. A travers un point de presse animé le mardi 21 novembre 2017 à Ouagadougou, elle appelle la population à manifester tout au long de son trajet.
« Les occidentaux sont responsables des souffrances que vivent les populations africaines et la venue de Emmanuel au Burkina Faso est une source de menace », C’est à travers ces mots que Ouiry Sanou, le trésorier général de l’organisation démocratique de la jeunesse a débuté cette rencontre avec les hommes de médias dans la matinée de ce mardi 21 novembre à Ouagadougou.
Ouiry Sanou pense que la visite d’Emmanuel Macron au Burkina n’est pas appropriée et ne poursuit que le seul but de la perpétuation de l’impérialisme. «Il n’a pas encore fini de régler ce qui se passe dans son pays. La France n’a pas fini de lutter contre le terrorisme chez elle: elle est attaquée tous les jours, elle n’arrive pas à faire face à cela et qu’est-ce qu’il vient faire ici. Si Macron prenait au sérieux le peuple français, il devrait rester là-bas pour les sécuriser. S’il vient ici, c’est pour marquer sa présence dans son pré carré, continuer à sécuriser l’exploitation de nos ressources naturelles et à contrôler les hommes politiques que la France a placé à la tête de nos pays. Nous ne sommes pas d’accord car, la politique française est une source de menace au Burkina Faso», s’est-il confié.
Concernant le débat sur le franc CFA, M. Sanou estime qu’il faut reconnaître qu’un pays qui n’est pas souverain ne peut pas avoir une politique monétaire souveraine donc, le fait que le franc CFA soit dans l’état actuel est une conséquence logique de la situation que nos peuple subissent.
Il s’est également prononcé sur l’éventuelle présence militaire française sur le sol burkinabè. «Nous ne savons pas ce qu’ils cherchent ici. Nous avons appris à partir de nos devanciers de la lutte que le Burkina Faso avait refusé la présence de base militaire sur notre territoire parce qu’il estimait que cela constituait une aliénation de notre souveraineté» a martelé M. Sanou. Mais, s’indigne-t-il, «aujourd’hui, c’est un recul de voir qu’on a fait appel à des bases françaises dans notre pays».
Au vu de ses griefs, l’ODJ dans le cadre de ces journées anti-impérialistes appelle à la mobilisation de la jeunesse pour signifier au président français Emmanuel Macron qu’elle n’est pas d’accord avec la politique française au Burkina Faso.
Si Ouiry Sanou est sûr d’une chose, c’est que la France se soucis plus de la menace de ses intérêts au Burkina Faso d’où la forte présence militaire française sur le territoire burkinabè.
Les protestations vont donc consister à dénoncer le pillage des ressources naturelles par « les multinationales impérialistes, la présence militaire française au Burkina et contre le maintien du franc CFA », a-t-il lancé.
Alfred Sié KAM/QNA