Le mouvement des étudiants du Faso (MEFA) se prononce sur les préoccupations du monde estudiantin
Le mouvement des étudiants du Faso (MEFA) a organisé une rencontre le mardi 26 avril 2016. Cette rencontre a gravité sur deux points essentiels que sont la situation des activités académiques et sociales dans les universités et les mesures gouvernementales en faveur des étudiants ayant le DEUG II.
Les étudiants ont une fois de plus voulu rappelé leurs différentes préoccupations aux autorités universitaires. Ils ont de ce pas sacrifié à la tradition une rencontre à travers la voix du mouvement des étudiants du Faso (MEFA). Selon le secrétaire général du mouvement des étudiants burkinabè, Salifou Kaboré, l’objectif de cette rencontre est d’attirer l’attention des autorités universitaires sur la mesure concernant le recrutement des 4200 étudiants au compte du Ministère de l’éducation nationale et de l’alphabétisation (MENA). Il s’agit aussi de porter à la connaissance de l’opinion nationale et internationale les préoccupations des étudiants sur les différents campus, a-t-il poursuivi. En effet, les problèmes mentionnés auxquels font face les étudiants sont entre autre l’instauration du système Licence-Master-Doctorat et le renouvellement des allocations sociales pour les étudiants (FONER, bourses).
Pour le MEFA, « la situation des étudiants n’est pas reluisante parce que force est de reconnaitre qu’aujourd’hui, l’application du système LMD pose un véritable problème dans toutes les universités ». Le mouvement a, ainsi, décliné les problèmes tels que le chevauchement des années académiques, l’empilement de certaines promotions, le manque de places assises dans les amphis, le manque de restaurants et la qualité du repas servi. Cette situation est criarde dans l’unité de formation et de recherches (UFR) des Sciences de la vie et de la terre de l’université Ouaga 1 Pr Joseph Ki-Zerbo, a-t-il ajouté. Cette UFR accuse un grand retard par rapport aux autres.
Quant à la question du renouvellement de l’allocation sociale des étudiants, elle aussi n’est pas reluisante, a indiqué Salifou Kaboré. Renouvellement conditionné par les résultats académiques, les étudiants ont recommandé à ce que leurs allocations sociales soient octroyées en termes d’année civile et non d’année académique. En guise d’exemple, les promotions de 2012-2013, qui sont toujours en 1ère année et qui n’ont pas encore des résultats, il leur est difficile de pouvoir renouveler leur allocation sociale. Il est difficile pour les étudiants de s’adapter à cette procédure car sans l’aide il n’est pas facile de s’en sortir, d’où cette recommandation.
En ce qui concerne le système LMD, le MEFA « demande à ce qu’il y ait un cadre de dialogue franc avec les autorités universitaires de sorte à ce qu’il y ait des propositions concrètes pour
permettre aux étudiants de quitter dans la situation chaotique dans laquelle ils se trouvent faire sortir et relever le taux de succès ». Les étudiants apprécient la politique du gouvernement qui s’est manifestée par la mesure de recruter 4200 enseignants de niveau Bac+2 au compte du MENA. Pour les étudiants, cette initiative est saluée à sa juste valeur avec la montée du chômage des jeunes. Cependant, ils sont inquiets pour la mise en œuvre de ladite mesure au regard de l’allocation que le gouvernement a décidé de donner à ses enseignants. En effet, selon le MEFA, « il y a des enseignants du même niveau d’étude qui sont également recrutés au compte du même département chaque année et qui ont une allocation largement supérieure à celle que le gouvernement a proposé pour les nouveaux recrus ». A cet effet, le MEFA préconise que le gouvernement puisse dans sa politique, mener une campagne de sensibilisation, de communication intense pour permettre à ces derniers de pouvoir travailler de façon sereine sur le terrain ». Et dans la mesure du possible, équivaloir les allocations pour les deux formations.
Compte tenu de la situation nationale, les étudiants ont condamné avec la dernière énergie les récents agissements des élèves à Nagaré car ils ont usé de violence dans leurs actes. C’est la même mention qui a été attribuée aux étudiants du lycée technique de Bobo-Dioulasso. En tant qu’étudiants, ils pensent qu’il est temps pour le gouvernement de faire valoir son autorité et trouver une solution durable à l’incivisme qui sévit au niveau des établissements scolaires. Le MEFA a déploré le recours à la violence faite par les autorités pour rétablir l’ordre scolaire en déployant les forces de l’ordre et de sécurité lors des manifestations.
Les étudiants comptent multiplier ce genre de rencontre et même aller au-delà ou changer de méthodes de communication afin qu’ils aient gain de cause et que leurs préoccupations soient prises en compte.
Bernadette Dembélé