LES JOUEURS PATHOLOGIQUES PRÉFÈRENT LES JEUX D’ARGENT AU SEXE

Les joueurs pathologiques ne se caractériseraient pas tant par le fait qu’ils éprouvent un plaisir excessif lorsqu’ils s’adonnent aux jeux d’argent, que par une aptitude moins élevée que la moyenne à ressentir du plaisir lorsqu’ils pratiquent d’autres activités biologiquement gratifiantes, comme le sexe.

 

Ce résultat a été présenté le 13 novembre 2013 à l’occasion de la conférence annuelle de la Société pour les Neurosciences, organisée à San Diego (États-Unis) du 9 au 13 novembre 2013.

Pour parvenir à ce résultat, le neurologue Guillaume Sescousse (Radboud University Nijmegen, Pays-Bas) et ses collègues ont demandé à 38 volontaires d’appuyer le plus rapidement possible sur un bouton, soit pour avoir l’opportunité de gagner de l’argent, soit pour visionner des images érotiques (un protocole expérimental souvent utilisé pour évaluer les préférences des individus). Le temps mis pour appuyer sur le bouton était mesuré à chaque fois par les chercheurs. En parallèle, l’activité cérébrale des volontaires était analysée par imagerie à résonance magnétique fonctionnelle.

Résultat ? Les joueurs pathologiques ont généralement appuyé sur le bouton leur permettant de gagner de l’argent plus rapidement que sur le bouton leur permettant de visionner des images érotiques (la différence de temps de réaction était de 4 % en moyenne). Par ailleurs, les résultats issus de l’analyse par imagerie à résonance magnétique fonctionnelle ont révélé que l’activation du circuit cérébral dit de la « récompense » était,  chez les joueurs pathologiques, sensiblement moins élevée lorsqu’ils visionnaient des images érotiques que lorsqu’ils avaient l’opportunité de réaliser un gain d’argent.

Cette moindre activation cérébrale à la vue d’images érotiques préexistait-elle chez ces joueurs pathologiques avant qu’ils ne découvrent les plaisirs du jeu, ou bien cette tendance s’est-elle progressivement installée au fur et à mesure que l’addiction au jeu se développait ? A cette question, l’étude ne répond pas. Pour en savoir plus sur ce point, de nouveaux travaux devront être menés.

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