Lutte contre les mariages précoces des filles :
l’UNICEF appui des partenaires locaux pour sensibiliser la population
Le mariage précoce a la peau dure dans les communautés. Avec l’appui de L’UNICEF, la radio la voix du paysan en collaboration avec la direction régionale de l’éducation nationale et de l’alphabétisation et de l’action sociale ont organisé des actions de sensibilisation pour lutter contre les mariages forcés surtout portant sur la jeune fille scolarisée. Les initiateurs ont animé un point de presse ce vendredi 16 décembre à Ouahigouya pour faire le point de leurs activités.
À travers des jeux radiophoniques, des rencontres d’échange avec les populations visitées, selon les animateurs de la conférence, plus de neuf cent mille(900000) personnes ont été touchées. Selon des enquêtes, il se trouve que 51% de mariage se font avec des filles de moins de 18 ans, 32% moins de 15 ans. Les données provinciales issues d’enquête sur les mariages forcés, font état de 27 cas en 2013, 45 cas en 2014, 25 cas en 2015. Certains parents ont laissé entendre pourquoi il leur est nécessaire de donner leurs filles en mariage. Juste éviter que cette dernière ait une grossesse hors mariage.
Selon toujours des témoignages reçus des parents lors des tournées, certaines filles mettent leurs géniteurs dans des situations déshonorantes. Après des fiançailles sur leurs avis, elles reviennent souvent avec d’autres prétendants comme quoi elles n’aiment plus le premier qui aurait précédemment eu l’accord des parents pour célébrer les fiançailles.
Aussi, il y a des localités où tout nouveau roi intronisé doit épouser une fille vierge appelée »naab zou-kouka ‘‘ (oreiller du roi). La communauté se pose la question comment quitter dans cette tradition. Quel nouveau roi va accepter être le premier à renoncer à cette pratique traditionnelle ?
Dans le Passoré, un père a raconté que sa fille de 14 ans, très intelligente est courtisée par un orpailleur et ill a essayé d’empêcher cette relation par des mises en garde mais en vain. L’affaire est portée à la gendarmerie qui a arrêté le jeune. Ce dernier a été condamné en justice mais une semaine après, il est sorti de la prison à sa grande surprise. Le père a envoyé sa fille à Banfora pour poursuivre ses études et là encore, le jeune a envoyé de l’argent pour que la fille revienne. Pour le père de la fille, il lui reste une solution car la justice a montré ses limites. Si le jeune persiste, il pourra lui ôter la vie. Il l’a dit devant le public.
Au cours des tournées, les leaders religieux et traditionnels ont été invités à s’investir pour venir à bout du fléau. Des écoles ont été aussi choisies dans cinq communes de la région pour participer au duel inter écoles à travers des émissions radios qui ont porté sur des messages de sensibilisation sur le fléau qui mine la vie scolaire des filles.
Pour pérenniser la lutte contre les mariages forcés partout où ils ont passé, des relais communautaires au nombre de 150 femmes ont été formés pour chaque fois interpeller les uns et les autres à opter pour l’union libre des couples. Ce travail a eu des hauts et des bas mais le plus important, c’était d’avoir pu toucher au tant de personnes dont beaucoup de parents ont apprécié la démarche.
Selon les animateurs de la conférence si l’activité était à reconduire, il y aura d’autres facteurs qui seront pris en compte pour une étendre le projet dans plusieurs localités du Burkina et en en intégrant d’autres médias de proximité.
Omar Clément Ouédraogo