Le 8 Mars, journée internationale de la femme est proche. Et comme chaque année, la question des pagnes talonne l’esprit de beaucoup de femmes qui ne savent à quel sein se vouer compte tenu de la multiplicité des pagnes envahissant ainsi le marché burkinabè. A un mois de cette célébration, malgré l’existence d’un motif choisit par le ministère en charge de la femme en concert avec les tisseuses, on dénombre plus d’une dizaine de pagnes. Cette situation n’est pas du goût des tisseuses qui estiment qu’il faut faire la promotion du pagne tissé appelé Faso Danfani.
On est à 4 semaines de la célébration de la journée internationale de la femme. Au Burkina Faso, les femmes ne comptent pas se mettre en marge de cette célébration. A un mois de l’évènement, dans les rues de la capitale burkinabè, on entend que ça : le 8 mars. Et Beaucoup de femme ne s’imaginent pas fêter sans le pagne de 8 mars qui, malheureusement ne suscite plus d’engouement ni passion chez d’autres femmes. Le pagne a perdu de sa notoriété auprès de la junte féminine mais aussi des hommes qui les portaient fièrement. Et pour cause, la pléthore de pagnes disponibles sur le marché plusieurs mois avant la célébration. Des pagnes de différentes couleurs, de différents motifs sont disponibles pour tout le monde.
Cette situation ne rencontre pas du tout l’assentiment de la fédération nationale des tisseuses du Burkina Faso. Lors de leur dernière sortie médiatique, elles ne sont pas passées par quatre chemins pour pointer du doigt leur ministère de tutelle. « Le Faso Danfani du 8 mars est sur le marché depuis l’année 2010, cela fait plus de 7 ans aujourd’hui. C’est l’association des tisseuses du Kadiogo qui a décidé de mettre ce pagne sur le marché. Quand nous l’avons mis sur le marché, nous n’avions pas les moyens pour faire la promotion. Mais on a vendu plus. Les gens ont compris que le Faso Danfani est le pagne idéal bien qu’il soit cher. Aussi, ils ont compris que pour développer le pays il faut consommer Burkinabè puisqu’ils savent que c’est le coton du Burkina et les tisseuses viennent du Burkina, il n’y a rien qui vient de l’extérieur et toute les devises restent au Burkina », indique la Présidente de la Fédération nationale des tisseuses du Burkina Faso.
Pour cette fédération, c’est le ministre de l’époque Laure Zongo/Hien qui est responsable de la multiplicité des pagnes de 8 mars sur le marché burkinabè.
Au ministère de la femme, impossible de se justifier. Certains commerçants interrogés estiment que le ministère aurait trouvé que le Faso Danfani est cher et a donc autorisé le pagne industriel. Est-ce là la véritable raison ? La question reste posée. Mais pour l’heure ces commerçantes ne voient que leur intérêt. Pour elle chacun a le droit de vendre son pagne 8 Mars. « Je n’y trouve aucun inconvénient », s’exclame une commerçante.
Au ministère du commerce, c’est un amer constat qui est fait « On constate comme tout le monde qu’il y a une multitude de pagne sur le marché. Vous savez nous sommes un ministère qui fait certes, la promotion de l’artisanat mais qui aussi s’occupe des commerçants. Donc On ne peut pas ignorer aussi l’activité commerciale qui se pratique sur le terrain, explique Célestin Zoungrana, Directeur de la coordination et de la promotion de l’Artisanat.
En dépit de tous ces problèmes autours du pagne de 8 mars, le Faso Dan Fani est en marche et les prix restent inchangés des autres années. La fédération des tisseuses du Burkina dit compter sur l’esprit patriotique des Burkinabè pour que s’achète et bien ces pagnes vaillamment tissés par ces braves femmes du pays des Hommes intègres.
Alfred Sié KAM/Rédaction QNA