Pour son premier Noël de pape, François loue l’ouverture à Dieu

CITE DU VATICAN (Reuters) – Le pape François, qui célébrait mardi pour la première fois Noël en tant que chef spirituel des 1,2 milliard de catholiques, a pressé à cette occasion ses fidèles de se défaire de leur orgueil et de leur égoïsme pour s’ouvrir à Dieu et à leurs semblables.

La basilique Saint-Pierre était remplie de 10.000 personnes venues assister à la messe de Noël, tandis que sur la place du même nom, de nombreuses autres ont regardé la cérémonie diffusée sur des écrans géants.

D’origine argentine, François, devenu par son élection en mars le premier pape non européen depuis 1.300 ans, a prononcé une courte homélie, aussi dépouillée que son habit blanc, sur le thème du choix nécessaire entre l’ombre et la lumière.

« De la part du peuple (…) alternent des moments de lumière et de ténèbres, de fidélité et d’infidélité, d’obéissance et de rébellion ; moments de peuple pèlerin et de peuple errant », a dit en italien l’ancien cardinal Jorge Mario Bergoglio.

« Dans notre histoire personnelle aussi, alternent des moments lumineux et obscurs, lumières et ombres », a-t-il continué. « Si nous aimons Dieu et nos frères, nous marchons dans la lumière, mais si notre coeur se ferme, si l’orgueil, le mensonge, la recherche de notre intérêt propre dominent en nous, alors les ténèbres descendent en nous et autour de nous. »

Le pape, qui a concélébré la messe avec plus de 300 cardinaux, évêques et prêtres, a prié son auditoire de ne pas avoir peur de tendre la main à Dieu.

« Ne craignez pas ! », a-t-il conclu. « Notre Père est patient, il nous aime, il nous donne Jesus pour nous guider sur le chemin vers la terre promise. Il est la lumière qui resplendit dans les ténèbres. Il est notre paix. »

« NOUVELLE ÈRE POUR L’ÉGLISE »

Avant l’homélie de François, les pèlerins venus du monde entier ont entendu sonner les cloches de la basilique, alors que le Chœur de la chapelle Sixtine entonnait le Gloria qui commence avec les mots dits, selon l’Évangile de Saint Luc, par les anges au moment de la naissance du Christ : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux ».

« (Il) est en train d’ouvrir une nouvelle ère pour l’Église, une Église qui s’intéresse beaucoup plus aux pauvres, et qui est plus austère, plus vivante, une Église qui se soucie de chaque personne dans le monde », a estimé Dolorès di Benedetto, venu d’Argentine comme François.

Même si François a imposé sur la forme un style de pontificat particulièrement frugal, par exemple en fuyant la pompe des appartements pontificaux pour une maison d’hôte plus modeste, son homélie de Noël s’inscrit dans la lignée de celle dite en 2012 par son prédécesseur Benoît XVI.

À la veille de Noël de l’an dernier, le ‘pape émérite’, qui a renoncé à sa charge en février et avec qui François a prié lundi, avait mis l’accent sur la difficulté pour les fidèles comme pour les non-croyants de laisser une place à Dieu dans le monde moderne.

La messe de la nuit de Noël ouvre pour le pape une période très chargée. Mercredi, à 11h00 GMT, il donnera la seconde bénédiction Urbi et Orbi (« à la ville et au monde ») de son pontificat, après celle de pâques.

Le 31 décembre, il présidera une cérémonie « en remerciement de l’année écoulée », avant de célébrer le lendemain une messe de Nouvel an, qui marque pour l’Église la Journée mondiale de la Paix.

Enfin, le 6 janvier, aura lieu une messe à l’occasion de l’Épiphanie, qui célèbre l’incarnation du Seigneur dans le monde par la visite et l’hommage des rois mages à l’enfant Jésus.

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