A l’occasion de la 5ème édition du
Forum International Afrique Développement
Thème : « Les nouveaux modèles de croissance inclusive en Afrique »
Casablanca, Maroc, le 16 Mars 2017
Monsieur le Ministre des Affaires étrangères, représentant sa Majesté le Roi Mohammed VI
Monsieur le Président du Groupe Attijariwafa Bank
Mesdames et Messieurs, les représentants des Etats et du secteur privé
Distinguées personnalités
Mesdames et Messieurs
C’est un plaisir pour moi de m’adresser à vous à l’ouverture de cette cinquième édition du Forum International Afrique Développement, portant sur le thème : « Nouveaux modèles de croissance inclusive en Afrique ».
Je remercie très sincèrement le Groupe Attijariwafa Bank
d’avoir choisi mon pays, le Burkina Faso, comme pays invité d’honneur à ce Forum, véritable plate-forme de dialogue et de création de valeur intra-africaine.
Je tiens à saluer la forte participation des hommes d’affaires venus d’horizons divers pour y prendre part.
Monsieur le Ministre
Mesdames et Messieurs
Cette année, ce forum prend une signification particulière pour le Royaume du Maroc et pour l’Afrique.
Il se tient à un moment marqué par le retour « à la maison », la maison Afrique, du Royaume du Maroc, sous le leadership de Sa Majesté, le Roi Mohammed VI. Longtemps attendu, ce retour, j’en suis convaincu, ne peut que renforcer les liens déjà si solides entre le Royaume du Maroc et les autres pays africains.
Mesdames et Messieurs
Malgré des taux moyens de croissance économique de 5% par an, avec des perspectives toujours plus prometteuses que celles de la plupart des continents, l’impact de la croissance sur la pauvreté en Afrique est plus limité que partout ailleurs.
S’il est vrai en effet qu’il y a un recul de la pauvreté, il n’en demeure pas moins que les inégalités continuent de se creuser entre riches et pauvres dans de nombreux pays africains.
La pauvreté reste donc un grand défi à relever, d’autant plus qu’elle touche majoritairement les jeunes de 15 à 24 ans, soit 72% de nos populations. Dans moins de 30 ans, la population active va doubler pour atteindre un milliard de personnes. L’Afrique comptera au total 2,4 milliards d’habitants en 2050, et un Africain sur deux sera urbain dans 15 ans.
C’est dire, Mesdames et Messieurs, la réalité des enjeux et l’ampleur des attentes sur la répartition des fruits de la croissance.
Il nous faut donc nous interroger avec lucidité et perspicacité! En d’autres termes, cela exige qu’ensemble, nous puissions définir la voie la meilleure pour notre développement, et pour assurer cette émergence de nos pays que nous appelons tant de nos vœux. Dans la même veine, nous devons aussi nous assurer que les investisseurs privés, les acteurs publics et les Etats engagés dans l’intégration régionale pour suivent les mêmes objectifs.
Distingués participants
Les politiques économiques que nous avons la responsabilité de définir et de mettre en œuvre doivent avoir pour unique objectif, la satisfaction des besoins fondamentaux des populations, avec pour cible principale les pauvres et les plus vulnérables.
Décideurs politiques, chefs d’entreprises, partenaires au développement, leaders d’opinion, nous devons faire des choix stratégiques judicieux, courageux, destinés à garantir l’épanouissement économique et le bien-être de tous, pour une paix véritable et durable en Afrique et dans le monde.
Chers amis du secteur privé
Le rôle du secteur privé est particulièrement crucial dans cette entreprise commune.
C’est pourquoi je salue votre présence en si grand nombre, qui témoigne non seulement de la pertinence de ce forum, mais également de la pleine conscience que vous avez de l’importance de votre rôle.
Au Burkina Faso, nous avons décidé de mettre le secteur privé au cœur de l’action économique. Mon pays s’est doté en effet, d’un ambitieux référentiel de développement, le Plan national de développement économique et social (PNDES), qui a bénéficié du soutien de nos partenaires techniques et financiers.
Ce plan accorde une place de choix au secteur privé, notre conviction étant faite que celui-ci saura jouer sa partition, soit à travers des investissements directs, soit par le mécanisme du partenariat public-privé.
Le PNDES s’articule autour de trois axes stratégiques que sont la réforme des institutions et la modernisation de l’administration ; le développement du capital humain ; la dynamisation des secteurs porteurs pour l’économie et l’emploi.
Sous-tendus par une vision stratégique articulée autour des impératifs de bonne gouvernance, de volontarisme économique et de partage équitable des fruits de la croissance, ces atouts permettront au Burkina Faso de jouer un rôle de premier plan dans le processus d’intégration sous régionale et régionale, et de participer pleinement à l’édification d’une Afrique solidaire, créatrice de richesses et de bien-être pour tous ses habitants.
Nous devons prendre définitivement conscience que, au regard des besoins énormes auxquels l’Afrique doit faire face dans tous les secteurs, seule la mutualisation de nos efforts tracera les sillons de notre succès collectif. Dans ce sens, nous nous devons de renforcer et d’accélérer la dynamique de coopération intra-africaine.
C’est pourquoi au niveau institutionnel, il nous faut concrétiser le projet de Zone de Libre-échange continentale, pour accélérer la libre circulation des personnes et des biens.
Je voudrais à cet égard reconnaître et saluer le dynamisme du Royaume du Maroc, qui ne cesse de développer des initiatives concrètes en matière d’investissements directs intra-africains.
Mesdames et Messieurs les représentants
du secteur privé
Si les performances financières de vos entreprises constituent une grande préoccupation pour tous, celles-ci ne doivent pas être les seuls vecteurs de votre action.
Elle doit porter également sur la promotion des petites et moyennes entreprises, l’encouragement à la création d’emplois décents pour nos jeunes et nos femmes, la maîtrise des prix des produits alimentaires de première nécessité, l’accès à la santé et au logement, et bien sûr, la protection de l’environnement qui, faut-il le rappeler, a fait l’objet de la rencontre de la COP 22 en novembre dernier à Marrakech.
En outre, nous ne cesserons de vous interpeler sur la responsabilité sociale de l’entreprise, sur laquelle nous devons conjuguer nos efforts.
Pour notre part, nous avons la responsabilité de créer les conditions qui vous rassurent et qui sont favorables aux investissements privés.
Certes, les défis sécuritaires sont réels dans certaines régions, mais je puis vous assurer que les gouvernants que nous sommes, avons à cœur d’offrir les meilleurs gages de sécurité possibles aux investissements.
Distingués personnalités
Mesdames et Messieurs
Ensemble, nous pouvons et devons construire cette Afrique qui gagne, cette Afrique décomplexée, consciente de ses capacités et confiante en celles de ses fils. Nous devons œuvrer pour une Afrique qui sait que, si elle doit saluer le partenariat avec le reste du monde, elle doit d’abord et avant tout compter sur elle-même.
Je ne saurais terminer mon propos sans remercier Sa Majesté le Roi Mohammed VI pour son amitié et son hospitalité. Le chaleureux accueil qui m’est réservé, ainsi qu’à la délégation burkinabé, est la parfaite illustration de la qualité des relations qu’entretiennent depuis toujours, le Burkina Faso et le Royaume du Maroc.
Sur ce, en souhaitant plein succès à nos travaux, je déclare ouverte la Cinquième édition du Forum International Afrique Développement !
Je vous remercie!