Ce n’est peut-être pas nouveau pour certains. Mais dans un contexte de débat religieux, l’on ne peut pas ne pas penser au travail du jeune journaliste Ousmane Drabo dont la plume décrit le vivre ensemble religieux de la localité de Loroni au Burkina Faso et qui lui a valu le prix Lorenzo Natali Media 2017 dans la catégorie « Liberté de religion ou de croyance hors de l’UE », en février 2017. Un message fort pour les autres localités du Burkina et le monde entier.
« Bien que 85% des habitants de Loroni soient d’obédience musulmane, des chrétiens et des athées vivent avec eux en parfaite harmonie ». C’est la quintessence du témoignage de Ousmane Drabo qui, à travers sa plume, fait jaillir l’acceptation des croyances des uns et des autres à Loroni, une localité du Burkina Faso.
Dans une interview, le lauréat confit : « J’ai interrogé les gens de Loroni. Ils ont une certaine vision, une perception de la religion parce qu’aujourd’hui quand tu es musulman ou chrétien, certains croient qu’on n’a pas droit à collaborer avec d’autres confessions religieuses. Mais les habitants de Loroni ont compris que le plus important ce sont les relations humaines, la valeur. Si on arrive à garder cette valeur humaine, cela permet de consolider la société. Et mon objectif, c’est porter ce message non seulement dans les autres parties du Burkina Faso mais aussi dans les autres parties du monde. »
Dans ce village toutes les fêtes religieuses sont célébrées par toutes les obédiences religieuses. Dans un contexte de terrorisme plus ou moins accru dans ce pays, les efforts de compréhension et autres compromis s’avèrent incontournables pour préserver une telle valeur.
L’édition 2017 du Prix Lorenzo Natali a récompensé des journalistes amateurs et professionnels pour leurs reportages remarquables sur le développement et l’éradication de la pauvreté. Pour rappel Lorenzo Natali est né à Florence le 22 octobre 1922 et a eu une carrière politique remarquable du fait de son engagement avant de s’éteindre à Rome le 29 août 1990. Le Prix des médias qui porte son nom est synonyme du prix attribué aux professionnels des médias qui défendent la liberté d’expression, la démocratie, les droits de l’homme et le développement. Ousmane Drabo est actuellement journaliste burkinabè au service mandenkan de Radio France Internationale (RFI).
Aris Kus pour SCI