Procès du putsch manqué de septembre 2015 : Les Ouagavillois  se prononcent suite à sa suspension 

 Procès du putsch manqué de septembre 2015 : Les Ouagavillois  se prononcent suite à sa suspension 

Tenue le 27 février dernier, la première audience du  procès du putsch manqué du 15 septembre 2015  a été  suspendue après quelques heures de  l’ouverture. Le procès   a été reporté, sur demande des avocats de la défense qui estiment que  le décret de nomination du président du tribunal, paru au Journal Officiel le 22 février, ne pouvait entrer en vigueur avant le 1er mars. De plus, il dénonce que les membres du tribunal ne sont pas habilités pour juger une telle affaire. Pour la défense les accusés doivent comparaitre devant la chambre de jugement alors que l’instance présente est la chambre de première instance.

Une suspension qui n’est pas du goût d’une partie de la population qui nourrissait l’espoir de voir enfin le dénouement de cette affaire judiciaire.  Ce jeudi 01 mars, nous avons promené notre micro dans la ville de Ouagadougou notamment au grand marché « Rood-Woko », à l’université Ouaga 2 et dans ses alentours pour recueillir l’avis et les attentes des ouagalais sur ce procès qualifié d’historique.

 

Seydou Zoungrana étudiant en 3eme année de droit

« Je souhaite que les avocats de la défense essayent de rentrer dans la logique et que le procès se tienne »

« Pour nous, au regard de l’indépendance de la justice, il faut dire que les acteurs  de la justice se débrouillent  bien pour que le procès se passe bien, nous estimons que concernant la publication du décret relatif à la nomination des membres du procès ,  Mr le président a violé un peu la constitution au regard de la loi 0 72 qui dispose que le conseil supérieur de la magistrature autrefois dirigé par le président de la république est désormais diriger par le premier président de la cours de cassation et secondé par le président du conseil d’état . En principe la règle voudrait que ce soit les membres qui puissent désigner les juges du procès, mais malheureusement nous venons d’entendre que c’est le président de la république qui a désigné les membres du procès.

Nous espérons que pour la reprise du procès prévue pour le du 14 mars Prochain, les avocats de la défense essayent de rentrer dans la logique, car la règle demande que les juges du procès soient plus gradés que les accusés, et l’exception dit qu’a défaut d’avoir ces éléments le président doit désigner les membres du procès. S’il y a règle c’est qu’il y a exception. Notre souhait est que les avocats de la défense restent dans la logique et que le procès se tienne normalement. »

Aicha Sedogo étudiante en 2eme année de sociologie

« Au final on ne sait plus à quel saint se vouer »

« J’espérais que le procès allait afin débuter et que justice sera faite pour les martyrs, de leurs familles et de la population mais hélas, à peine débuté, on le reporte. Au final on ne sait plus vraiment à quel saint se vouer.

Moi ce que j’ai à dire est que tôt ou tard ce procès se tiendra, et ma prière est que juste soit faite afin que ces martyrs reposent en paix. »

Omar Sanogo agent de la fonction public

« Nous espérons que le procès commence réellement le 14 mars »

« On espérait que le jugement allait commencer et se poursuivre bien, car nous l’attendions depuis mais vu qu’elle a encore été reportée, nous ne savons plus vraiment ce qui se passe. Comme ils ont reporté nous allons encore patienter pour voir.

Nous espérons que le procès commence réellement le 14 mars et que justice soit faite. »

Ben Sidi Ouédraogo Juriste

« Nous souhaitons que la justice applique une peine qui correspond à tous ceux qui ont une implication dans cette affaire »

« Ce qu’on attendait du jugement du procès est que le principe du droit de la défense soit respecté et que l’étape de la procédure soit vraiment respectée car ce sont sur des petits vices de procédure que les avocats utilisent pour faire retarder la procédure. Chaque fois, ils invoquent des vices de procédure, soit des vices de fond ou de formes pour retarder le procès, donc il fallait vraiment que les juges militaires soient regardant à ce niveau car il parait que le procès va prendre deux ans je crois. Du coup si on veut que ce soit deux ans ne soit pas vraiment pénible pour nous, ils ont intérêt a ce que, pour des questions de procédure simple de forme ou de fond, qu’on ne soit pas là en train de tourner à chaque fois et à demander des renvois ou des reports. Je crois que le plus important ça va être d’appliquer la peine qui correspond a tous ceux qui ont une implication dans cette affaire , mais n’oublions qu’il y a des innocents dans l’affaire il ne faut pas qu’on regroupe tout le monde pour juger a la même enseigne car j’ai l’impression que la population a soif de justice et du coup les gens  voient tous les inculpé coupables alors qu’il y’a le principe de la présomption de l’innocence qui dit que la personnes est présumé innocente jusqu’à preuve du contraire donc c’est au ministère public d’apporter la preuve du contraire de ce que les accusés sont coupables ou innocents . Il faudra donc faire la part des choses, pour ne pas emprisonné des personnes innocentes et laisser libre les coupables. Tout cela est une tâche qui est vraiment très lourde et je ne souhaiterai vraiment pas être à la place du juge. Certes les gens ont besoins de justice, mais il faut suivre également les règles normales »

Ousmane Barry Commerçant

« Nous voulons enfin une lumière sur cette affaire »

« Je suis vraiment déçu, car je me disais qu’enfin on aura une justice pour le coup d’état. Mais vu la suspension du procès, je me dis que c’est la population qui a soif de justice, les autorités de ce pays n’en veulent pas.  Mon souhait est que le jugement se tienne le 14 mars car je suis sûr que les accusés ont beaucoup de révélations à faire, et nous voulons enfin une lumière sur cette affaire.  Je demande à Mr le président de vraiment accompagner le peuple dans la quête de la justice, car à l’allure où vont les choses, nous sentons trop de négligence dans cette affaire. »

Mahamadi Sawadogo commerçant

« Cette histoire de jugement n’est qu’une question  politique »

« Moi personnellement je pense que cette histoire de procès n’est qu’une question de politique.

Je dis cela parce que depuis que le procès a commencé on ne fait que reporter.

Et je pense que ce procès n’aura jamais lieu. C’est de la politique et c’est tout.

Mon souhait comme tout le monde d’ailleurs est que justice soit faite car il y’a eu trop de morts, il faut bien qu’il y’ai une justice mais a l’allure où vont les choses je n’ai aucun espoir d’une suite favorable à ce procès. »

Lassane Sawadogo commerçant

« Nous souhaitons que justice soit faite »

« J’espérai avant le procès du 27 février que le jugement allait bien se passer, mais la tournure que cela  a pris  m’a vraiment découragée. Nous demandons à Dieu que le procès du 14 mars se passe normalement afin que nous puissions savoir qui sont les vrais coupables.

Nous on souhaite que le juge soit impartial afin que justice soit faite sur cette affaire »

Madina L. NIKIEMA / stagiaire

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