Procès du putsch manqué de septembre 2015 : Plusieurs témoins cités dont des autorités étrangères
Le procès du putsch manqué suspendu le lundi a repris ce mardi 27 mars 2018 à la salle des banquets de Ouaga 2000. Plusieurs témoins, ont été cités dont des autorités de la sous-région et seulement trois témoins ont répondu présents. Les avocats de la défense souhaiteraient que les autres témoins se présentent afin de se faire entendre par le parquet.
Dès la reprise de l’audience à 9h 25, Me Sayouba Yelkouni, avocat de la défense, a attiré l’attention du Président du Tribunal sur le fait que le Directeur de la justice militaire, Sita Sangaré, ferait des « remontrances » publiquement à l’encontre d’un de leurs clients, Général Gilbert Diendéré. « Que ce soit la dernière fois », souhaite-t-il. Le Président du Tribunal, sans rentrer dans les détails, dit prendre acte et ferait en sorte que de telles situations ne se reproduisent plus. La séance s’est poursuivie avec l’examen des listes des témoins et la liste dressée par le Procureur militaire comporte 43 noms de témoins, parmi lesquels l’ancien président Jean Baptiste Ouédraogo, l’actuel ambassadeur du Burkina au Ghana, Pingrenooma Zagré, l’archevêque de Bobo-Dioulasso, Paul Ouédraogo. Plusieurs témoins étaient absents, soit pour raison inconnue, soit pour raison sanitaire. Aussi, un agent et deux ex-agents de l’Autorité de régulation des communications électroniques (ARCEP) dont l’ancien président de l’institution, Marturin Bako, Chériff Sy, Eddie Comboigo, Younouss Sanfo, expert en sécurité informatique, font partie des 43 témoins cités par le Procureur militaire. Outre ces témoins le Général Diendéré, a cité 25 autres et pas les moindre. On peut citer entre autres personnalités burkinabè et étrangères qui figurent sur sa liste Roch Marc Christian Kaboré, Michel Kafando, Gilles Thibault, Isaac Zida, Tulinabo Mushingi, le Moogho Naaba Baongo. Sur 25, seulement trois ont répondu présents, et ces derniers avouent avoir appris par voie de presse qu’ils sont témoins. Et aux avocats de la défense d’avancer qu’il revenait au Parquet militaire de citer nommément et de faire comparaître ces témoins dans le but de les entendre quand besoin se fera. Le Parquet militaire exige la « base légale » selon laquelle il leur revenait de citer les témoins de Diendéré. « Que la salle des banquets ne se transforme pas en salle de jeu », se défend Me Kam, avocat de la partie civile. L’audience se poursuit avec la lecture de la liste des témoins déposée par Me Mamadou Sombié, avocat de la défense. Là également, il y a eu un débat. En fait, le général Gilbert Diendéré, accusé, est cité comme témoin dans une autre affaire ne l’impliquant pas directement. « Un accusé ne peut pas être cité comme témoin. L’accusé peut mentir, mais le témoin ne peut pas dire des contrevérités sous peine de poursuite judiciaire », rétorque le Parquet militaire. Par ailleurs les avocats de la défense souhaiteraient que les témoins cités par Gilbert Diendéré soient entendus.
Synthèse de Wakiyatou KOBRE (Stagiaire)