La rupture de certains médicaments dans les pharmacies au Burkina Faso, est la conséquence d’une décision prise par les laboratoires de ne plus commercialiser ces médicaments au Burkina Faso. L’information a été donnée à la presse ce 5 février 2018 par la direction de la continuité des activités réglementaires pharmaceutiques. Au cours de ce point de presse, elle annonce une mesure palliative que les patients devront adoptés.
Un reportage d’un organe de presse de la place faisait cas d’une rupture de certains médicaments au Burkina Faso, car il était dure et même très dure d’avoir certains produits de spécialités dans les pharmacies d’officine. La direction de la continuité des activités règlementaires pharmaceutiques sort de son silence. A travers un point de presse, elle donne les raisons de cette rupture. Pour Natacha Toé, directrice à la direction de la continuité des activités règlementaires, l’offre en médicaments au Burkina Faso dépend de l’offre extérieure. « Le Burkina Faso importe la quasi-totalité de son médicament et autres produits de santé. Ainsi, la disponibilité constante de médicaments dépend fortement de la production extérieure et des procédures d’approvisionnement en produits de santé mise en place. Nous sommes tributaires de l’environnement extérieur. S’il ya un problème au niveau de la production d’une spécialité, cela voudrait dire que vous n’allez pas retrouver ce type de médicament sur le marché à un moment donné », a-t-elle indiqué.
« Il faut comprendre qu’il n y a pas de rupture »
Pourquoi constate-t-on souvent des ruptures de certains médicaments, notamment de spécialités sur le territoire ? question d’un journaliste.
Pour Docteur Toé, jusque-là le Ministère n’a pas d’information sur les types de médicaments qui sont incriminés. Selon la définition réglementaire pharmaceutique d’une rupture, avance-t-elle, il s’agit d’une absence totale d’une molécule, dont le pays ne dispose pas de médicaments similaires. Cette réponse ne convainc pas trop les journalistes. Ces derniers reviennent sur la rupture de Ventoline et la hausse de son prix, et maintiennent le fait que des produits demeurent introuvables sur le marché.
Revenant sur le cas de la Ventoline, l’un des conférenciers, le Docteur Nao Nébié, de l’Ordre des Pharmaciens, président du Conseil Régional du Centre, explique que le laboratoire qui commercialisait le produit au Burkina s’est retiré dans un certain nombre de pays, y compris le Burkina Faso. Une raison qui explique que les produits de ce laboratoire ne viennent plus ici. En revanche, le salbutamol en générique permettait de réguler la demande. Et quand il y a eu rupture du salbutamol, poursuit le Docteur, tout le monde s’est replié sur les quelques Ventolines qui restaient. Par ailleurs, pour pallier le manque, fait-il savoir, les pharmaciens d’officine ont essayé de faire des commandes rapidement en Europe, pour pouvoir réguler la situation. Suite à cela, dit-il, il va de soi, que les prix différents de lorsque le laboratoire était sur place.
Aussi, toujours par rapport à la rupture de spécialités, pour le Docteur Nébié, si un laboratoire décide de ne plus vendre son produit dans un pays, on ne peut pas parler de rupture, à partir du moment qu’il y a d’autres molécules similaires et qu’il y ait un arrêté qui donne également la possibilité au pharmacien d’officine de substituer les molécules. Donc, tant qu’il y a une autre molécule qui peut remplacer on peut et ne pas parler de rupture.
Des difficultés d’approvisionnement certes, mais pour Natacha Toé, les malades auront toujours une alternative thérapeutique, « Nous travaillons aussi bien avec les grossistes pharmaceutiques que les pharmaciens dans les officines pharmaceutiques afin de relayer l’information au niveau des prescripteurs dans ces différentes situations pour donner les alternatives thérapeutiques qui peuvent être utilisées. C’est ce qui explique qu’aujourd’hui vous aurez des difficultés pour avoir certains produits. Cependant vous avez sur le marché d’autres types de produits qui sont disponibles aussi efficace que le produits manquant »
Des retards existent dans l’approvisionnement mais la direction de la continuité des activités réglementaires pharmaceutiques rassure : le retard est en train d’être rattrapé.
Alfred Sié KAM/Rédaction QNA