En mer, les catastrophes aériennes demandent parfois des recherches très longues des boîtes noires, qui finissent sur le plancher océanique. De nouvelles normes visant à renforcer la communication avec les boîtes noires permettront bientôt d’écourter les recherches.
Perdre les traces d’un avion et de leurs précieuses boîtes noires représente un risque plus élevé en cas de crash en mer. Comme l’ont montré le crash du vol Air France Rio-Paris le 31 mai 2009 et la disparition de l’avion de Malaysia Airlines dans l’Océan Indien au printemps dernier, la récupération des épaves devient alors très longue et pénible.
Dans le cas du vol AF 447 reliant le Brésil à la France, les boîtes noires ne furent récupérées dans l’Océan Atlantique que deux ans après l’accident, par 3 900 m de profondeur ! Quant au vol MH 370 Kuala Lumpur-Pékin, disparu des radars le 8 mars dernier, l’épave n’a toujours pas été retrouvée, malgré la mobilisation internationale.
LES BOÎTES NOIRES PLUS FACILEMENT REPÉRABLES
Tirant les leçons de ces deux catastrophes, qui à elles deux ont fait près de 500 morts, le secteur de l’aviation prépare des améliorations technologiques en mesure de rendre plus facilement repérables les boîtes noires. C’est l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) qui fixera d’ici à fin septembre les nouveaux paramètres, que les compagnies aériennes devront bientôt respecter.
Ces nouvelles normes suivent largement les recommandations du Bureau d’enquêtes et d’analyses (BEA) français, qui avait analysé le crash du vol AF 447. Elles prévoient principalement de prolonger de 30 à 90 jours le temps d’émission des balises associées aux boîtes noires, qui permettent de les retrouver, ainsi que d’ajouter à chaque avion une balise sous-marine émettant à une distance prolongée.
RENFORCER LA COMMUNICATION AVEC L’AVION
De plus, le BEA avait proposé d’intensifier la communication entre l’avion et les contrôleurs au sol : au-dessus d’une altitude critique, les données sur la vitesse, l’altitude, la position de l’appareil et son cap devraient être transmises en continu.
Enfin, il est question d’installer sur chaque nouvel avion fabriqué une boîte noire éjectable, qui se séparerait automatiquement du fuselage à l’impact avec le sol ou l’eau. Equipée d’une bouée et d’une balise GPS, elle permettrait de renseigner immédiatement le point où l’avion s’est crashé.
Mettre en place ces innovations techniques prendra cependant du temps aux compagnies aériennes. Il faudra attendre 2018 pour les deux premières mesures proposées, et au moins jusqu’à 2020 pour les boîtes noires éjectables.
Science et Vie
Traité par Alphonse Mireille