Situation des migrants burkinabè : L’Association Alerte migration interpelle les autorités
L’Association Alerte Migration a animé le mardi 27 juin 2017 à Ouagadougou, une conférence de presse pour interpeller les autorités burkinabè à se pencher sur les conditions de certains burkinabè vivant à l’étranger. L’Association a condamné et dénoncé la violation « flagrante » des droits fondamentaux des migrants burkinabè par les autorités de la république de Guinée Conakry.
Depuis un certain temps, les vagues de rapatriement de la Guinée Conakry se font ressentir de plus en plus. A ce jour, l’Association Alerte migration en dénombre quatre. L’objectif de ce point de presse, hier à Ouagadougou vise à attirer l’attention des autorités à se pencher sur les questions des migrants burkinabè à l’étranger et plus particulièrement en Guinée Conakry.
Les conférenciers estiment que les droits des migrants burkinabè rapatriés ont été violés par les autorités guinéennes. En témoigne le cas du jeune Moussa Kaboré dont le rêve de l’Eldorado vire au cauchemar. Moussa Kaboré présent au point de presse explique, « les soldats sont venus nous informer qu’il y aurait un recensement. Ils sont venus nous chercher avec trois cars pour nous conduire dans un village nommé Siguiri. Nous y avons passé une semaine en tant que prisonniers. C’était difficile pour avoir à boire et à manger. Ils nous ont reproché d’être venus chercher de l’or dans leur pays alors qu’il y a de l’or au Burkina Faso ».
Les conférenciers ont insisté « sur les traitements inhumains dont sont victimes les Burkinabè vivant en Guinée Conakry, Guinée Equatoriale, Gabon, Maroc, Cameroun, Allemagne, Espagne, Italie, etc. ».
Forts de ces constats « tristes et accablants », l’Association Alerte Migration dénonce et condamne « la violation flagrante des droits fondamentaux des personnes migrantes par les autorités de la Guinée Conakry et les insuffisances constatées dans la coordination d’un dispositif opérationnel pour pallier les désagréments liés aux expulsions ».
Selon Mme Ouédraogo Bintou, présidente de Alerte Migration, les migrants ont subis des traitements « inhumains et dégradants » et certains abandonnés à la frontière ont rencontré des difficultés d’ordre sanitaire, alimentaire, vestimentaire. « On se croirait en Europe ou dans un film hollywoodien ». « Ces séquestrations et humiliations » ont été faites en Afrique par des Africains », a-t-elle ajouté.
Les membres de Alerte migration relèvent également l’absence d’anticipation de la part des autorités burkinabè. Et c’est la raison pour laquelle ils interpellent les autorités à se pencher sur la question en renforçant d’une part les poursuites judiciaires par la stricte application de son cadre juridique afin que les responsables de trafic et de traite soient traduits en justice dûment punis et d’appliquer des peines effectives suffisamment dissuasives ; et d’autre part à renforcer la coopération internationale, régionale et bilatérale en donnant pleinement effet aux accords existants conclus avec les pays d’origine, de transit et de destination afin de prévenir le trafic et la traite des personnes et d’accélérer la finalisation du projet d’accord de coopération avec la Côte-d’Ivoire en matière de lutte contre le trafic et la traire transfrontalière.
L’Association Alerte migration lutte contre la migration à haut risque, le trafic illicite de migrants et la traite des personnes et assimilés et aussi pour la libre circulation des personnes et des biens partout à travers le monde.
Alfred Sié KAM/Rédaction SC-Info