La communauté musulmane du Burkina Faso a célébré, le vendredi 1er septembre 2017, la fête de la Tabaski appelée en arabe Aïd El-Kébîr. A Ouagadougou, une grande prière suivie du sacrifice du mouton à la place de la Révolution, a marqué cette célébration placée sous le signe d’une paix durable au Burkina Faso .
« Invocations, bénédictions, prêches ». Voici les temps forts qui ont marqué la grande prière de la célébration de la Tabaski, ce 1er septembre 2017 , à la « place de la Révolution ». Sur les lieux où nous sommes arrivés aux environs de 8h, les fidèles musulmans dont la majorité était tout de blanc vêtue, y avaient déjà effectué massivement le déplacement. Assis sur des nattes ou des tapis de prière, ceux-ci écoutaient religieusement les messages véhiculés depuis la tribune de prêche en attendant le début de la prière. Les contenus des messages étaient axés sur la paix, la tolérance religieuse, la cohabitation pacifique, le renforcement de la foi, les bons comportements à adopter dans la vie sociale. De même, l’acte de portée historique posé par le prophète Abraham était rappelé à la gouverne des croyants présents sur le lieu de prière qui refusait petit à petit du monde. Il s’agit de la soumission totale du prophète Abraham à Dieu qui lui avait demandé, pour tester sa foi, de sacrifier (d’égorger) son fils Ismaël. Le sacrifice de son seul fils a été accepté par Abraham mais au moment de le faire, Dieu l’a remplacé par un bélier qu’il a immolé, laissant ainsi Ismaël sain et sauf. Au-delà de cet acte fort de soumission à Dieu que les musulmans veulent perpétuer, la célébration de la Tabaski se révèle comme une occasion de solidarité, de communion et de partage avec les voisins, les membres de sa famille, les démunis, etc. Plusieurs autorités du pays ont également marqué de leur présence à cette célébration. Ces personnalités, assises au premier plan avec les leaders de la communauté musulmane, seront rejointes par le Mogho Naaba Baongho puis l’imam de la grande mosquée de Ouagadougou, El Hadj Cheick Aboubacar Sana, pour diriger la prière qui a débuté à 9h 00. Après avoir effectué les deux rakates de la prière, celui-ci a procédé à la lecture de son sermon en arabe et en langue nationale mooré.
La substance de son message, résumée par le 2e vice-président de la communauté musulmane, El Hadj Ahmed Hatimi Démé, était axée sur l’historique de la Tabaski devenue une tradition musulmane héritée du père du monothéisme, le prophète Abraham. Il a rappelé également la nécessité pour les fidèles qui en ont les moyens, d’immoler un animal en signe de soumission à Allah et de partager le repas avec autrui. Dans son sermon, Cheick Aboubacar Sana a invité les fidèles à observer la paix, la cohabitation pacifique avec tout le peuple burkinabè. « la bonne compréhension de l’Islam, c’est la tolérance, la paix, la cohabitation pacifique avec les autres, dans un bel environnement. La Tabaski est une fête de partage, de commémoration, de consolidation de la paix », a dévoilé Hatimi Démé à l’issue de l’immolation, séance tenante, du mouton par l’imam Aboubacar Sana. Après cet acte d’immolation, les fidèles se précipitaient pour regagner leurs domiciles afin de continuer la célébration de la fête du « sacrifice » encore appelée « fête du mouton ». Cette célébration est placée sous le signe d’une paix durable au Burkina Faso a aussi vu la présence du Cardinal Phillipe Ouédraogo qui a souhaité que le Seigneur bénisse cette fête et permette à tous les croyants de se donner la main pour construire un monde toujours plus digne de Dieu, un monde toujours plus digne des Hommes, un monde plus beau, plus solidaire, un monde fraternel. « Que Dieu exhausse nos vœux afin que notre pays vive dans la paix, dans la cohésion sociale »,a-t-il imploré.
Alfred Sié KAM/Rédaction SC-Info