Débutée le 16 novembre dernier, la 10è édition des Université africaines de la communication de Ouagadougou a refermé ses portes ce samedi 18 novembre 2017. A travers colloques, conférences et échanges, les universitaires et les professionnels de l’information ont débattus de la place des médias sociaux dans la formation des opinions en Afrique. Au sortir des travaux, des recommandations ont été faites pour mieux faire face aux défis de l’ère de l’information.
Les rideaux sont tombés sur la 10è édition des Universités africaines de la communication de Ouagadougou (UACO) ce samedi 18 novembre à Ouagadougou. Cette édition des UACO a permis à des universitaires, chercheurs et à des professionnels de l’information et de la communication, venus du Burkina, d’Afrique et en Europe de se pencher aux défis auxquels fait face le secteur de l’information et de la communication avec l’avènement des réseaux sociaux.
Les professionnels de l’information et de la communication estiment que cette édition des UACO a permis de réfléchir et voir comment se positionner par rapport aux mutations technologiques, par rapport à la transformation des métiers qui s’opèrent dans les différents secteurs de l’information et de la communication.
Pour Serge Théophile Balima, président du conseil scientifique des UACO, «les réseaux sociaux ne peuvent pas menacer la crédibilité du journaliste quand on a affaire à de bons journalistes. Mais Si le journaliste est approximatif, il sera menacé par des sources parallèles qui seront alimentées par des réseaux sociaux. Si ces réseaux convoient la vérité par rapport au canal journalistique, évidemment, ces journalistes vont perdre de leur crédibilité et de leur respectabilité. C’est à eux donc de mériter la qualité, le respect. La responsabilité revient aux journalistes de s’adapter et de mieux faire leur travail».
Quant à Dr Cyriaque Paré, egalement membre du conseil scientifique des UACO et modérateur, il regrette la non-participation de certaines couches de la société : «J’aurais souhaité que beaucoup de professionnels de médias confirmés ou en devenir, des citoyens surtout des blogueurs, participent à ce débat pour être sensibilisés aux enjeux des outils qu’ils utilisent. Ce sont des outils qui sont à la portée de tous mais vu la dangerosité qu’ils peuvent avoir quand on ne sait pas les utiliser, il est mieux que ceux qui défendent des causes sur l’internet s’approprient ces outils de manière formelle. Les réseaux sont des outils qui révolutionnent de façon considérable la manière de travailler. Ils ne changent pas le journalisme. L’ADN du journalisme, c’est la collecte, le traitement et la diffusion de l’information ».
Au terme des travaux, les participants ont fait un certain nombre de recommandations. Le forum des écoles a recommandé d’inscrire dans les programmes de formation et d’enseignement, l’éducation aux médias et réseaux sociaux et d’accompagner la formation des formateurs dans le domaine du numérique. Il a également proposé l’intégration des nouveaux métiers de l’information, de la communication et du cinéma dans l’organisation des concours de la Fonction publique. La mise en place d’un mécanisme de suivi et d’évaluation pour contrôler l’application des résolutions a été aussi suggérée. Les opérateurs de télévision ont misé sur l’accélération du processus de migration vers la Télévision numérique terrestre (TNT) dans les pays de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA). Ils ont, en outre, recommandé la dotation des entreprises de télévision publique de statut qui leur assure une plus grande autonomie et l’accompagnement des Etats. L’association des blogueurs du Burkina Faso, par la voix de sa présidente, Bassératou Kindo, a suggéré une meilleure implication des acteurs et utilisateurs des médias et réseaux sociaux dans l’organisation et l’animation des UACO.
Pour les organisateurs, cette édition 2017 qui a permis de relancer les UACO a été tout simplement une réussite. Selon le président du comité exécutif des UACO, Rémis Fulgance Dandjinou, les UACO ont permis de réfléchir sur toutes les dérives et tous les dangers qui nous guettent. « C’est pour moi l’occasion de relever les défis du travail professionnel, emprunts de déontologie et de professionnalisme car notre responsabilité en tant que journaliste est engagé dans tout ce que nous diffusons », s’est-il confié.
Pour le ministre Dandjinou, les recommandations prises seront transmises aux acteurs concernés notamment le Président du Faso, patron de la présente édition
Fini donc la 10è édition des UACO 2017, rendez-vous pour la 11è édition qui se tiendra du 14 au 16 novembre 2019 sous le thème: les industries culturelles créatives, quelles économies et quelles stratégies?
Alfred Sié KAM/QNA